Inertie de l’investissement, les enjeux

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Les écarts de perception sur les tendances à venir de l’investissement privé constituent de loin la première source de division de la communauté des économistes ces dernières années.

  • Les plus confiants, largement majoritaires, voient dans le haut niveau des profits actuels, les besoins de renouvellement du parc productif et la remontée des taux d’utilisation des capacités, les arguments les plus convaincants d’une reprise à venir de l’investissement productif. Source d’amélioration de la productivité, de rattrapage de l’emploi et in fine de réduction de l’output gap des pays industrialisés, ce rebond attendu permet d’appréhender les années à venir sous un jour relativement optimiste, caractérisé par le retour d’une croissance soutenue à l’échelle mondiale, une normalisation du niveau des taux d’intérêt et encore de beaux jours pour les marchés d’actions.
  • Les seconds, moins nombreux bien que récemment plus représentés, expriment des doutes quant à l’amorce d’un tel cercle vertueux. Nous faisons partie de ceux-ci, considérant que, freinée par l’anémie des gains de productivité, la faible croissance des profits l’emportera sur leur haut niveau absolu et la décision d’investir, quand, par ailleurs, les perspectives de demande restent très largement incertaines, les PME sont encore confrontées à d’importantes difficultés et les conditions de financement sont toujours difficiles. Le scénario qui en découle est nettement moins enthousiaste que le précédent, laissant peu de place à la probabilité de retrouver une croissance économique durablement plus solide nécessaire à une reprise décente de l’emploi, à celle une normalisation du niveau des taux d’intérêt et à la prolongation du cycle boursier.

Malgré un léger mieux sur le front de l’activité internationale ces derniers mois, les tendances recensées dans notre dernier moniteur de l’investissement mondial ne remettent pas fondamentalement en cause notre analyse.

Moniteur de l’investissement mondial : toujours décevant

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L’amélioration du climat économique mondial depuis la fin de l’année dernière n’offre pas les résultats escomptés sur le font de l’investissement. Si la reprise européenne redonne quelques signes d’espoir, la lecture transversale des tendances de l’investissement mondial reste décevante :

  • Aux États-Unis, où ni les résultats récents ni les indicateurs avancés ne sont à la hauteur des attentes,
  • Au Japon, où le regain de 2013 est très largement conditionné par la performance à l’exportation des entreprises, aujourd’hui plus aléatoire,
  • Dans le monde émergent, où de nombreux pays d’Asie sont confrontés à des excès de capacités, quand la plupart des autres grandes nations sont rattrapées par leurs défaillances structurelles,
  • L’Europe, seule région au monde où les indicateurs avancés sont véritablement encourageants, pourrait-t-elle relever ce défi ? Un tel scénario est bien évidemment illusoire.

L’absence prolongée d’amélioration des perspectives d’investissement constitue la contrainte la plus préoccupante des développements économiques à venir. Nous abordons ce sujet plus en détail dans « Inertie de l’investissement : les enjeux ».

L’humeur du Vendredi 7 mars : M. Draghi paraît bien sûr de lui…

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Le Président de la BCE est confiant en sa capacité à combattre le risque de déflation et ramener le taux d’inflation de la zone euro vers l’objectif officiel de 2 %… à horizon 2016. Pouvait-on s’attendre à autre conclusion ? À l’évidence non. La BCE n’allait pas se tirer une balle dans le pied en nous annonçant que ses prévisions aboutissaient à un scénario de déflation, reconnaissant ainsi qu’elle échouerait dans sa mission.

Mais en pratiquant le déni de réalité, la BCE réfute la nécessité d’agir contre une menace de plus en plus importante et bien réelle qu’est celle de la déflation. La pratique est assurément préoccupante car, quoiqu’en dise M. Draghi, elle renforce bel et bien l’hypothèse d’un scénario à la japonaise que d’ores et déjà beaucoup d’éléments renforcent

Inflation mondiale – la désinflation gagne du terrain

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La désinflation gagne du terrain à l’échelle planétaire. Après un rebond temporaire au printemps, l’inflation mondiale a retrouvé une tendance baissière au second semestre 2013 et terminé l’année dernière à 3,2 %. Toujours très faible dans le monde développé, à 1,3 % en décembre, l’inflation a également reflué dans bon nombre de pays émergents ces derniers mois, pour ressortir en moyenne à 6,1 % à la fin de l’année dernière.

Ainsi, en décembre 2013 le nombre de pays de notre échantillon de (80) affichant un taux d’inflation inférieur à 2 % est quasiment de moitié (39), soit une proportion nettement plus élevée qu’un an auparavant (24). Gonflée par les chacun des 27 pays de l’UE sans exception, cette catégorie est également alimentée par un  nombre croissant d’économies asiatiques (6), les États-Unis et le Canada. Ce mouvement se solde par une baisse importante du nombre de pays à inflation modérée (3 % à 4 %) tandis que la proportion d’économies à inflation élevée (6 % et +) varie peu, regroupant pour la plupart des pays d’Afrique ou des victimes de conflits.

  • La désinflation gagne du terrain à l’échelle mondiale
  • Les prix des matières premières se détendent
  • Des contrastes toujours marqués dans les pays émergents
  • Le risque de déflation reste élevé en occident 
  • Les États-Unis, pas tout à fait sortis de l’ornière
  • Zone euro, le risque de déflation se propage au noyau dur
  • Les importations, source additionnelle de désinflation 
  • Remontée des taux réels, la plus grande menace

Revirement chinois ?

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L’Humeur du Vendredi 28 février

Revirement chinois ?

Simple bruit ou vrai signal ? L’hypothèse selon laquelle la baisse subite de la monnaie chinoise de ces derniers jours serait sans grande conséquence, orchestrée par les autorités dans le seul but de freiner les flux spéculatifs sur la devise, n’est pas totalement dénuée de sens à l’heure où tout est fait pour éradiquer la multiplication des sources de financement parallèles. Il s’agirait alors d’un changement, certes, préoccupant pour un certain nombre de secteurs domestiques dont la dépendance aux financements externes est importante, mais sans conséquence directe majeure sur les autres pays de la planète.

Toutefois, les raisons susceptibles de justifier une rupture stratégique en vue de provoquer une dépréciation du yuan sont suffisamment nombreuses pour étayer l’hypothèse d’un revirement de la politique de changes des autorités chinoises, aux conséquences internationales potentiellement beaucoup plus dommageables. Après plus de deux ans de hausse quasi-ininterrompue, l’appréciation de la devise chinoise est un handicap majeur pour l’Empire du Milieu et ne peut, à l’évidence, s’éterniser. L’heure pourrait donc être venue d’un changement que nous redoutons depuis plusieurs trimestres maintenant.

Déflation en zone euro, le risque reste entier 

Les chiffres d’inflation du mois de février semblent avoir rassuré les marchés. À 0,8 % sur douze mois, la hausse des prix à la consommation n’a pas ralenti davantage ce mois-ci. Interprété comme un signe suffisant pour repousser les doutes à l’égard d’une possible réponse de la BCE au risque déflationniste, l’euro a salué la nouvelle !

L’analyse par pays des données à ce stade disponibles est pourtant moins convaincante.

 

L’humeur du Vendredi 21 février : Attention verglas!

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Émergents grippés, coup de froid américain, Europe convalescente… les risques s’accumulent sur l’économie mondiale sans que ni les marchés ni les responsables de politique économique ne semblent s’en préoccuper outre mesure. Or, la situation pourrait bien être beaucoup plus critique que généralement admis.

L’environnement international se détériore bel et bien. S’il est encore trop tôt, perturbations climatiques obligent, pour conclure à un ralentissement durable, c’est bien sur ce risque que nous sommes aujourd’hui tentés d’attirer l’attention.

L’humeur du Vendredi 14 février

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Économie française, ne négligeons pas les bonnes nouvelles

L’emploi rebondit, en même temps que la croissance et l’investissement. 

Si le pari d’une baisse du chômage avant la fin de l’année 2013 n’a pas été gagné par le gouvernement français, celui d’une reprise de l’emploi aurait pu l’être. Au quatrième trimestre, l’emploi salarié a, en effet, augmenté de 14 700 postes, ce qui constitue la première hausse après quasiment neuf trimestres consécutifs de contraction. Que ce chiffre reste modeste est un fait, les détails des créations de postes par secteur et leur comparaison avec les enquêtes auprès des entreprises sont toutefois plus encourageants, notamment à la lecture des données du PIB du quatrième trimestre.

Zoom sur les données de la semaine

– La zone euro sort définitivement la tête de la récession

– Économie américaine, en attendant le printemps

Fed : mais quelle mouche l’a donc piquée ?

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Que les résultats économiques américains se soient améliorés est une chose. Que la Fed rompe comme elle le fait aujourd’hui avec sa stratégie et ses pratiques monétaires en est une autre, que le premier argument ne peut décemment pas justifier. Alors que les économistes américains seront nombreux à se réfugier derrière la décision du FOMC d’hier soir pour nous expliquer qu’elle valide le diagnostic de bonne santé retrouvée de l’économie américaine, telle n’est assurément pas notre analyse. Quelles sont donc les raisons susceptibles d’expliquer la volte-face de la Fed ?