L’Allemagne décroche, la pelote se débine

Télécharger l’article

Climat des affaires, commandes, production… les signes précurseurs d’une rupture de tendance de la conjoncture allemande ne laissent plus de doute : l’Allemagne décroche.

Face à la surprise que semble constituer ce constat, nous revenons sur les principales raisons à l’origine de cette situation et tentons de répondre aux principales questions que soulève la forte révision à la baisse des perspectives de croissance de la première économie de la zone euro que nous sommes obligés d’envisager aujourd’hui :

  • Récession ou non en zone euro l’an prochain ?
  • Risque d’une nouvelle crise ?
  • Quelle porte de sortie ?

La déflation c’est quoi ? Définition, nocivité, état des lieux en zone euro

Télécharger l’article (10p)

Il y a en Europe une certaine insouciance à l’égard du risque de déflation. Un peu comme si cette dernière était un moindre mal en comparaison du poison absolu qu’est l’inflation. Jusqu’à récemment, le mot même de déflation était absent du répertoire officiel, quasiment impossible à trouver sous le site de la BCE, alors que sur ce dernier se loge une section entière à vocation éducative sur les méfaits de l’inflation.

Une telle différence de traitement entre ces deux maux ne se justifie guère. Si, depuis le milieu du vingtième siècle, nos économies ont plus souvent eu maille à partir avec l’inflation, l’histoire économique est là pour nous rappeler combien les épisodes déflationnistes ont été monnaie courante dans un passé plus lointain et à quel point ceux-ci se sont révélés ravageurs sur le plan économique, social et, le plus souvent, politique. À l’heure où les prémices de déflation se multiplient en zone euro, sans doute n’est-ce pas inutile de revenir sur ce qu’elle signifie et les mécanismes qui en font un véritable fléau.

Sommaire

Définition, mesures et origines de la déflation p.2

Expression d’un déséquilibre entre l’offre et la demande p. 2

Schéma des enchaînements déflationnistes traditionnels p. 3

Difficultés de mesure p. 4

Nocivité de la déflation p. 6

La trappe déflationniste p. 7

Des efforts compétitifs vains, le cas japonais p. 8

État des lieux en zone euro p. 10

M. Draghi jette un pavé dans la mare

Télécharger l’article

« Réduire le chômage requiert des politiques d’offre et de demande cohérentes » M. Draghi, Jackson Hole, 22 août 2014.

Nous l’avions dit*, M. Draghi, au pied du mur, finirait pas appeler lui-même à un assouplissement des règles budgétaires, nous y sommes.

En effet, la surprise du symposium de Jackson Hole n’est pas venue de Mme Yellen dont l’intervention n’a ni surpris ni rien apporté de nouveau quant à sa stratégie monétaire mais bel et bien de Mr Draghi. Le président de la BCE, tenu de plancher sur le thème central de cette rencontre, le chômage, a pris acte de l’extrême détérioration des conditions du marché du travail dans la zone euro. Son exposé ne pouvait le conduire à d’autres conclusions, la zone euro a besoin d’une politique de relance.

*Voir à ce sujet : Et maintenant que fait-on ? du 11 juillet 2014

L’Espagne mieux lotie ? Gare à la myopie.

Télécharger l’article
Les efforts de l’Espagne payent, pour preuve : son produit intérieur brut a progressé de 0,6 % au deuxième trimestre, ce qui constitue il est vrai la meilleure performance des quatre principaux pays de la zone euro (zéro en France, -0,2 % en Allemagne et en Italie). De fait, la péninsule ibérique sera sans doute la seule à pouvoir afficher une croissance en ligne avec les prévisions du consensus cette année (1,1 %), voire au-dessus. L’austérité menée par le pays, presque unanimement saluée, serait donc le bon choix. À bon entendeur, salut ! Comment passer à côté des sirènes adressées à la France ou à l’Italie, à l’instar des propos de M. Draghi lors de sa conférence de presse du 7 août : “It’s pretty clear that the countries that have undertaken a convincing program of structural reforms are performing better, much better, than the countries that have not done so”.

Quinze jours passés dans la péninsule ibérique en début d’été, ne nous ont pourtant pas convaincus d’une réussite aussi flagrante…

Et maintenant, que fait-on?

Télécharger l’article

La rafale de données toutes plus médiocres les unes que les autres sur la zone euro ces dernières semaines ne laisse guère de place au doute : la stratégie de sortie de crise de ces dernières années est un échec. Aucun des mécanismes implicitement attendus des choix faits par les dirigeants européens n’est aujourd’hui au rendez-vous ou en passe de l’être :

  • les politiques structurelles de compétitivité échouent, pour cause, le commerce mondial est à l’arrêt ;
  • dès lors, les perspectives à l’exportation de l’Allemagne piétinent et la capacité de la première économie de la zone euro à jouer le rôle de locomotive qui lui était attitré s’évapore ;
  • la restriction budgétaire a, dans de telles conditions, pour seul effet d’alimenter les pressions déflationnistes qui elles-mêmes nuisent aux effets recherchés, à savoir : la maîtrise des dettes publiques.

Ces échecs ne sont guère surprenants. Nous les avions, comme beaucoup, annoncés mais encore fallait-il que la démonstration en soit faite pour espérer parvenir à convaincre de la nécessité de changer le cap de la politique économique européenne. Celle-là maintenant criante, que pouvons-nous espérer ou redouter aujourd’hui ?

Chaud devant !

Télécharger l’hebdo

La France trébuche, l’Allemagne faiblit, les Américains vacillent, le Brésil joue sa balle de match et J. Bullard nous promet des hausses de taux d’ici mars… l’été s’annonce chaud ! 

L’agenda des fusions et acquisitions sera-t-il suffisamment rempli pour continuer à alimenter la confiance des investisseurs ? La partie s’annonce en tout cas serrée à en juger par la tournure des développements économiques et les couacs de communication des banquiers centraux. Revenons sur les éléments les plus perturbants de la semaine écoulée.

– Zone euro : locomotive allemande contre boulet français

– États-Unis : la croissance ne dépassera pas 1,5 %, dans le meilleur des cas, cette année

– Brésil : balle de match

Les responsables de politique économique marchent sur des œufs. Espérons que le message délivré par Mme Yellen le 18 juin sera bien celui retranscrit dans les minutes du FOMC du même jour dont la publication devrait avoir lieu le 9 juillet et que M. Draghi saura être plus convaincant dès sa prochaine conférence de presse de juillet !

Qui n’a pas ses “Birks” ? Ou, la mue du Made in Germany

Télécharger l’article

Distribution, maroquinerie, chaussures… les marques allemandes fleurissent là où on ne les attendait pas. Derrière le nouveau phénomène des Birkenstocks, ces sandales qui semblent bien parties pour s’imposer comme le fleuron de l’été 2014, se dessine un véritable remodelage du Made in Germany.

Loin des biens de l’industrie lourde, des biens d’équipement industriels ou de l’équipement haut de gamme pour la maison, qui ont jusqu’à présent marqué la tradition allemande, les produits de consommation courante et de relativement basse valeur ajoutée occupent aujourd’hui une place de plus en plus grande sur les étals européens. A l’heure où le discours ambiant ne semble plus n’avoir d’yeux que pour les marchés lointains du monde émergent ce constat ne laisse pas indifférent.