Profit warning en zone euro

L’enclenchement d’une dynamique salariale est largement perçue comme la clé du succès des politiques monétaires, le préalable nécessaire à une convergence de l’inflation vers l’objectif de 2 % censé ouvrir, à terme, la voie d’une normalisation des taux d’intérêt. Voilà quelques trimestres que la dynamique salariale a commencé à prendre forme en zone euro. Ce changement, régulièrement souligné par la BCE comme le garant de la solidité de ses hypothèses de croissance et d’inflation, a jusqu’alors été superbement ignoré par les anticipations des marchés. L’inflation 5 ans dans 5 ans n’est, ainsi, pas plus élevée aujourd’hui qu’elle ne l’était en 2014 ou 2015, au creux des évolutions salariales, et les taux futurs sont plus bas encore. Comment expliquer ces anomalies apparentes ? Les marchés se trompent ils et risquent-ils, par conséquent, de corriger leurs anticipations à la hausse ? C’est pour une large part dans la capacité des entreprises à absorber les hausses de salaires que les conditions du marché du travail leur imposent que se trouve la réponse. À en juger par les évolutions du mixte salaire/productivité/prix, les marchés sont probablement dans le vrai.

 

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Sauf un électrochoc salvateur, l’Europe se dirige droit dans le mur

À ce point de décrépitude et face à la soif de changement qu’expriment les oppositions grandissantes, de deux choses l’une : soit l’Europe est capable de surmonter ses différends et de retrouver la voie de l’audace par laquelle elle pourra redonner un espoir commun à ses populations, soit les scénarii du pire ne manqueront pas de se profiler à un terme plus ou moins rapproché. Force est de reconnaître, que les chances que le scrutin de cette semaine ouvre les portes à la première de ces options sont assurément faibles. Sauf un électrochoc salvateur que pourraient provoquer les résultats mêmes des élections ou l’amplification des menaces extérieures, la probabilité que l’Europe se disloque un peu plus dans les années à venir risque de s’en trouver fortement accrue. Les voies d’un délitement européen sont toutefois à peu près aussi complexes que celles du fonctionnement de l’UE et les scénarii en la matière assez sensiblement différents selon les cas. Comment les choses pourraient-elles tourner ?

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Après un PIB allemand de très bonne facture, un cinglant rappel à l’ordre de l’IFO

La matinée avait bien commencé en Europe ce matin avec la succession de très bons chiffres du PIB allemand du premier trimestre, le net rebond des indicateurs du climat des affaire en France et un PMI composite allemand stabilisé. Le flash PMI pour la zone euro et, plus encore, la forte baisse de l’IFO, n’ont pas laissé le temps de savourer ces premiers chiffres et nous rappellent à une réalité préoccupante.

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Abe aux abois… même après la surprise du PIB du premier trimestre

Les « Abenomics » ont fait leur temps et le Premier Ministre Shinzo Abe commence à compter le sien. Reflet de la faiblesse de la demande domestique et d’une contraction de 2,4 % de l’activité exportatrice au premier trimestre, les importations ont chuté de 4,6 %, autorisant une hausse inattendue du PIB réel de 0,5 %, qui ne doit cependant pas tromper. À moins de six mois d’une nouvelle hausse programmée des taxes à la consommation, la tournure de la conjoncture nippone est des plus en plus préoccupante. Alors que les tensions commerciales sino-américaines fragilisent davantage les perspectives à l’exportation et que le yen menace une nouvelle fois de s’apprécier, Shinzo Abe est aux abois et la spéculation va bon train sur d’éventuelles mesures « radicales » pour tenter de redonner des couleurs à la demande domestique. Ses marges de manœuvre manquent cependant bougrement.

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Plus les tarifs montent plus les taux baissent. Une anomalie ?

Le programme protectionniste de D. Trump était supposé faire flamber l’inflation ; il faudra vraisemblablement attendre longtemps avant d’observer de tels effets. En l’occurrence plus les tarifs augmentent plus les anticipations d’inflation et, dans leur sillage, les taux d’intérêt, baissent. Il n’y a en cela rien de véritablement anormal compte-tenu de la conjoncture actuelle et de l’exacerbation des pressions concurrentielles que provoquent les menaces protectionnistes. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, une prolongation/amplification de la guerre commerciale propulserait sans doute les taux d’intérêt sur des niveaux bien plus bas qu’aujourd’hui et plus encore dans le cas de véritable décrochage du yuan…

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Inflation pascale en UEM

L’inflation est remontée significativement au mois d’avril, de 1,4 % à +1,7 %, avec une forte contribution du sous-jacent, à hauteur de 0,92 points, la plus élevée en deux ans. Une convergence vers les cibles de la BCE ? Probablement pas, plutôt l’effet passager des congés de Pâques, comme le montrent les détails des chiffres nationaux. À brève échéance, inflation sous-jacente et totale ont tout lieu de se tasser à nouveau.

Quand le président de la Fed passe son temps à ajuster ses erreurs de communication

Vous avez dit « fine tuning »? Jamais aucun président de la FED n’aura donné une telle impression de versatilité que J. Powell. Après avoir fait preuve d’une rigidité incompréhensible à la fin de l’année dernière, puis avoir trop promptement retourné sa veste en début d’année, le président de la FED a une nouvelle fois surpris par son regain de confiance cette semaine.

De manière surprenante, ces hésitations semblent avoir de moins en moins d’effets sur les anticipations des marchés de taux d’intérêt ; un peu comme si le président de la FED, était en perte en train de perdre de son influence. Reconnaissons que les développements économiques ne lui laissent guère de latitude. L’analyse du détail du rapport des créations d’emplois du mois d’avril permet de mieux comprendre les manquements persistants de l’économie américaine à l’origine de la paralysie monétaire et les conditions de ce qui ressemble de plus en plus à un nouveau paradigme économique et sociétal, allant de pair avec une forme de fin de règne monétaire.

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L’économie française sauve la face, sans plus, au premier trimestre

De 0,3 % en première estimation, la croissance française n’offre guère davantage qu’escompté. Hors stocks, la croissance aurait été nulle, en effet. Si la consommation des ménages se redresse de 0,4 % au premier trimestre, on gardera en tête sa maigre performance de 0,6 % sur un an glissant. L’investissement productif progresse de 0,5 % après 0,4 %, ce qui reste un rythme très ralenti par rapport au deuxième et troisième trimestres 2018 (respectivement 1,3 % et 1,7 %) et bien décevant au regard de l’évolution du climat des affaires de l’INSEE. Enfin, les exportations progressent de 0,1 % seulement et malgré la faible croissance de la demande domestique, les importations augmentent de 0,9 %, l’ensemble confisquant trois dixièmes à la croissance du trimestre. Difficile de tirer un quelconque satisfecit de ces données, sinon qu’elles auraient pu être pires…

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