Dans le marc de café de la conjoncture américaine

Dans la foulée des PMI S&P, en baisse de 50,2 à 48,4, et de l’indicateur de la Fed de Chicago publié hier, l’ISM manufacturier américain s’est légèrement replié, de 47,1 le mois dernier à 46,9. La note accompagnant la publication précise qu’un tel niveau « correspond à une contraction de 0,6 % du PIB réel sur en base annualisée ». Néanmoins les ISM manufacturiers sont sous le seuil des 50 points depuis la fin d’année dernière, sans conséquence visible sur la croissance et le risque de contraction du PIB reste assez minime tant que les services tiennent, comme le suggèrent les PMI de S&P.

En l’occurrence, qu’il s’agisse de l’ISM manufacturier, comme du rapport de l’ADP, l’emploi semble résister. Sauf l’effondrement des commandes, retombées à leur niveau de janvier de 42,6, les signes d’inquiétude sont donc encore ténus. Pour autant, l’opacité de la situation conjoncturelle est presque de jour en jour plus importante ce qui n’est pas le meilleur pour prendre des décisions de politique monétaire.

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L’inflation confirmée à la baisse en UEM, toujours insuffisant pour Mme Lagarde…

En mai, l’inflation en zone euro est passée de 7 % à 6,1 %, conformément aux statistiques publiées ces deux derniers jours dans un certain nombre de pays européens. Au-delà d’effets de base énergétiques particulièrement favorables, quand bien même différents selon les cas, les autres composantes ont, également, décéléré. L’inflation sous-jacente a ainsi reflué à 5,3 %, après 5,6 %, son plus bas niveau depuis janvier.

Plus susceptible de faire bouger les lignes de la politique monétaire, ces résultats suffiront-ils à garantir une pause de la BCE ? Un tel changement de cap serait incontestablement bienvenu au vu de la détérioration rapide de la conjoncture en zone euro. Mme Lagarde se garde, néanmoins, d’aller dans ce sens et confirme ce matin à Hanovre que la BCE ne lâchera pas de lest pour l’instant. Faudra-t-il attendre juillet ?

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Les taux reflanchent, le scénario de reflation aussi

Si l’on s’interrogeait ces derniers jours sur l’éventualité d’avoir raté quelque chose, en l’occurrence, un élément susceptible de faire durablement remonter le niveau des taux d’intérêt, les données de ces dernières vingt-quatre heures ont le mérite de clarifier les choses en mettant un net coup d’arrêt aux tendances observées depuis trois semaines. Les dernières nouvelles asiatiques ont donné un peu plus de conviction baissière aux marchés des matières premières industrielles : réaction aux PMI chinois, dont l’indice manufacturier s’est enfoncé en territoire un peu plus négatif et aux indicateurs du reste de l’Asie, toujours plombés par les difficultés de l’Empire du Milieu. Sont venues, ensuite, les nouvelles de la zone euro : les bonnes, avec une inflation, partout, en net repli et les moins bonnes, avec la publication d’une nouvelle forte baisse des achats des ménages français qui rappelle à quel point la situation est tendue… Peut-être suffisamment pour nous rapprocher du point haut des taux directeurs de la BCE.Puis, la lourde chute de plus de huit points du baromètre des affaires de la région de Chicago, suivie de l’enquête Jolts dont les résultats contrastés n’ont pas suffi à contrer la baisse des taux américains provoquée par la première statistique, malgré l’issue toujours incertaine du vote du Congrès sur le plafond de la dette américaine. Résultat, les taux à 2 ans américains et allemands ont abandonné plus de 20 points de base ces dernières vingt-quatre heures, effaçant une bonne partie de leur hausse de ces trois dernières semaines et les craintes de durcissement proportionnel des taux directeurs de la FED et de la BCE, à nouveau sur la sellette.

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L’inflation s’affaisse en zone euro… Il en faudra plus pour les ménages mais la BCE pourrait y trouver son compte

A la veille de la publication de l’inflation de mai pour la zone euro, les premières données nationales dessinent une tendance claire : les prix à la consommation ont nettement décéléré en France, en Espagne ou dans les Landers allemands, y compris, la plupart du temps, leur composante sous-jacente. Ce résultat, s’il s’explique en partie par des effets de base d’une année sur l’autre est renforcé par le constat d’une certaine normalisation des évolutions mensuelles des indices de prix.

Ces résultats encourageants n’effacent pas, pour autant, plus d’un an d’une inflation inédite. Les ménages ont été très durement touchés par la flambée des prix et, malgré un léger mieux ces derniers mois, les contraintes de pouvoir d’achat restent entières, comme en témoignent les données françaises de ce matin avec une nouvelle baisse de 1 % des achats réels de biens en avril. L’ensemble devrait finir par convaincre la BCE qu’elle peut lever le pied.

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Des nouvelles d’Allemagne, toujours plus mauvaises

Annoncé stagnant en première lecture, le PIB allemand s’est, selon les estimations mises à jour, contracté de 0,3 % au premier trimestre, après une baisse de 0,5 % au quatrième trimestre 2022. De quoi, a priori, déclarer le pays en récession. Néanmoins, l’approche par la production nuance ce diagnostic, puisque la valeur ajoutée a bel et bien augmenté de 0,9 %, tandis que c’est la composante « taxes-subventions » qui s’est littéralement effondrée, sous l’effet des décisions politiques prises pour limiter l’impact de la crise énergétique.

Pas de quoi, pour autant, remettre en cause le tableau d’une économie en panne. La consommation des ménages s’est repliée de 1,2 % sur le trimestre, après une chute plus forte encore en fin d’année dernière. Les nouvelles en provenance de l’industrie sont plus mauvaises les unes que les autres et les climats des affaires ne s’améliorent pas, au contraire.

Privé du soutien allemand, le vieux continent dans son ensemble accuse le coup. L’enquête INSEE de ce matin se détériore franchement et la monnaie unique continue de payer le prix de d’inquiétudes croissantes sur la conjoncture européenne.

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La baisse de l’inflation britannique éclipsée par la mauvaise surprise sous-jacente

Globalement, les données publiées aujourd’hui sont en phase avec les perspectives d’un apaisement des tensions sur les prix. L’inflation totale, c’était attendu, est passée, en avril, de 10,1 % à 8,7 %. Le bouclier tarifaire a, en effet, largement contribué a ce résultat, comme, d’ailleurs, au ralentissement de l’inflation des prix de détail, alors même que celle des prix à la production n’a été que de 5,4 %, trois points de moins qu’en mars.

L’histoire ne s’arrête pourtant pas là. À 6,8 %, contre 6,2 % en mars, l’inflation sous-jacente a atteint son plus haut niveau depuis les années 1990. Même si cette accélération est limitée à quelques postes et peut, à ce titre, sembler temporaire, les dynamiques salariales menacent d’entretenir des tendances durablement élevées.

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L’industrie ne va pas mieux, le rattrapage des services s’étiole, sauf en Allemagne

Ralentissement en France et au Royaume-Uni, léger mieux au Japon. Pour chacun de ces pays, la livraison des PMI du mois de mai n’a rien de véritablement surprenant, confirmant le plus souvent ce qui était déjà pressenti, à savoir, globalement, une stagnation persistante de l’activité manufacturière et un essoufflement du rattrapage dans les services. L’exception est allemande où le PMI manufacturier chute de nouveau à un plus bas de 42,9, rarement observé dans son histoire, mais où, a contrario, celui des services gagne encore 1,8 points, à 57,8 points, tout aussi exceptionnel hors périodes de déconfinement de ces trois dernières années. Qu’en tirer comme enseignement ? Difficile à dire. Si l’on est tenté de rappeler que les PMI n’ont pas été les plus fiables des indicateurs en matière de croissance, notamment influencés par des effets prix, l’action du gouvernement allemand porte, peut-être, néanmoins ses fruits. L’introduction d’un tarif unique pour les transports publics, à 49€/mois, a-t-elle contribué à une plus grande mobilité de la population, aux effets dynamisants sur la demande au cours de ce mois de mai rempli d’opportunités ? L’IFO attendu demain nous en dira peut-être davantage mais, dans un contexte où l’industrie a perdu son rôle d’entrainement sur la croissance, l’influence des politiques publiques a tout lieu de prendre de plus en plus d’importance sur la conjoncture. Les indicateurs de ce matin sont moins favorables côté français où le PMI composite perd un point, à 51,4 points, plus en phase avec les retours de l’enquête INSEE du mois dernier qui avaient déjà constitué une première alerte.

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Frémissements sans plus de l’activité US sauf, peut-être, dans l’immobilier

Tant du côté des ventes de détail que de la production, les données concernant le mois d’avril, publiées aujourd’hui, n’offrent pas beaucoup de visibilité sur l’économie américaine, à ceci près qu’elles ne se sont pas dégradées davantage. A défaut d’être synonyme de rebond, avril n’aura, au moins, pas été un mois récessif.

Après un recul en février/mars, les ventes de détail à prix courants ont progressé de 0,4 %, soit autant que l’inflation totale et moins que l’inflation des biens (0,6 %). Dans ce contexte, la consommation réelle des ménages, publiée la semaine prochaine, est sans doute restée relativement stable, en tout état de cause, insuffisante pour effacer les baisses de février et mars.

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