BMG Novembre 2016 – les marchés accusent le coup

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* Notre indicateur d’activité ressort en zone de neutralité, après une révision à 0 (contre +1) en octobre. Malgré la hausse du climat des affaires et de l’activité industrielle, la consommation, l’investissement et les exportations ont été mitigés, souvent en retrait par rapport aux deux mois précédents, à l’exception du cas américain où l’embellie est générale.

Pour le 3ème mois consécutif, l’inflation remonte, avec un solde à + 2 ce mois-ci.

* Nos baromètres de marchés illustrent l’ajustement brutal des prix d’actifs que reflètent en particulier la chute persistante des indices obligataires internationaux et le repli des indices boursiers des pays émergents. Les bourses du monde développé ont mieux résisté grâce au soutien apporté par le marché américain et japonais.
Les perturbations sur les marchés des changes se sont intensifiées sous l’effet combiné de l’envolée du dollar et de la livre Sterling.
Les prix des matières premières terminent le mois en hausse malgré d’importantes turbulences quand les cours de l’or accentuent leur repli dans le sillage de la remontée des taux.
La rotation sectorielle s’est atténuée par rapport au mois d’octobre, les écarts de performance relevant surtout de l’impact très négatif de la hausse des taux d’intérêt sur les secteurs les plus exposés, au premier rang desquels les utilities. Si les cycliques ont, dans l’ensemble, bien résisté, elles n’ont pas réussi à poursuivre leur progression du mois d’octobre.

Le Beige book avait prévenu, les NFP le confirment…

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Le Beige book publié en milieu de semaine a surpris par son caractère mitigé en comparaison de l’avalanche des indicateurs tous aussi bons les uns que les autres de ces dernières semaines. Les données sur le marché de l’emploi du mois de novembre semblent valider ce rapport régional. Si la baisse du taux de chômage, à 4,6 % contre 4,9 % le mois précédent peut sembler de très bon augure, le détail du rapport sur l’emploi est médiocre.

variation emploi américain

Un Beige book en retrait des statistiques

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Le Beige book de novembre est de nature à instiller quelques doutes sur la vigueur de l’activité de ces dernières semaines. Bien que globalement positif, les appréciations portées sur la croissance à venir sont souvent qualifiées de modestes quand les retours sur la consommation sont relativement mitigés. De même, la hausse du dollar est mentionnée comme un frein aux commandes industrielles par certaines régions. Dans l’ensemble ce rapport tranche assez sensiblement avec les données de ces dernières semaines qui, jusqu’à aujourd’hui, suggèrent une sensible accélération de la croissance.
Malgré une appréciation sur la croissance des salaires toujours qualifiée de modeste, les difficultés de recrutement de personnel qualifié semblent s’être intensifiées dans certaines régions. Pour autant les appréciations sur les tendances de prix conservent un caractère peu préoccupant.
À même de tempérer quelque peu le regain d’optimisme, ce Beige Book est plutôt bienvenu, sans véritablement changer la donne du prochain FOMC du 14 décembre en faveur d’une remontée de 25 points de base des Fed Funds et d’une révision à la hausse des « dots »… toute la question concernant précisément l’ampleur de ces corrections.

FED MONITOR 301116

Champ libre et davantage pour la FED

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Aux États-Unis, les données économiques de ces derniers jours sont d’un cru de rare qualité, que même le bon mois de juillet n’avait pas égalé. Les statistiques de jeudi dernier avaient déjà fait grimper notre indicateur d’orientation monétaire à son plus haut niveau, +1, compatible avec une hausse des taux que Janet Yellen a déjà quasiment annoncée. Celles d’aujourd’hui consolident amplement le mouvement, avec de bons chiffres de commandes de biens durables (1,5 % sur le mois) malgré une croissance plus modeste pour leur partie cœur (0,37 %), une nette remontée du PMI manufacturier, à 53.9 en novembre, et un rebond de l’indice de confiance des consommateurs de l’université du Michigan. Dans un tel contexte, le repli des ventes de logements neufs passe au second plan, notamment après l’envolée des statistiques de reventes et des mises en chantier publiées la semaine dernière. Rares sont au total, les indicateurs de notre baromètre orientés en défaveur d’une hausse des taux, les exceptions concernant pour la plupart des données du mois d’octobre non encore actualisées (dont l’indicateur de confiance des ménages du Conference Board qui est celui retenu dans notre synthèse).

Au total, la FED a le champ libre pour relever le niveau de ses taux directeurs le 14 décembre, disposant largement des éléments de confirmation attendus pour un passage à l’acte malgré des minutes du dernier FOMC moins engagées que ne l’a été Janet Yellen devant le Congrès la semaine dernière. À en juger par les indicateurs les plus récents, le vrai risque réside maintenant dans la probabilité d’une communication plus « hawkish » que jusqu’alors envisagée, vraisemblablement renforcée par des « dots » revus à la hausse. Une telle combinaison accentue, un temps au moins, le risque de pressions persistantes sur les marchés obligataires américains, peut-être un cran au-delà des 2,50 % que nous avions envisagé comme une limite (cf « Correction obligataire, l’essentiel pourrait être derrière nous« ).

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Panne du pilotage monétaire dans un monde post-industriel et vieillissant

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Janet Yellen l’a annoncé hier, la FED s’apprête à relever le niveau de ses taux directeurs en décembre. Bien qu’attendu depuis près d’une année, ce changement est sans doute moins important que la communication qui accompagnera l’annonce de cette décision, à partir de laquelle se forgeront, notamment, les anticipations sur sa politique à venir.

En décembre 2015, la FED avait assorti le premier relèvement de 25 points de base des Fed Funds d’une projection de quatre hausses supplémentaires en 2016 puis à nouveau en 2017. Sa stratégie était à l’époque encore largement imprégnée de l’approche « taylorienne » qui a présidé à la gestion de la politique monétaire américaine ces trente dernières années, d’un cycle de remontée graduelle des taux assez fidèle à ceux passés, quand bien même plus timoré ; les taux directeurs étaient, ainsi, censés retrouver un niveau de 2,4 % d’ici fin 2017. Un an plus tard, cette stratégie semble largement en porte-à-faux. Non seulement la banque centrale américaine n’est pas parvenue à suivre la trajectoire qu’elle avait envisagée, mais les outils qui permettaient jusqu’alors de piloter ses décisions sont aujourd’hui largement inopérants…

Aller dans le sens du vent ou conserver le cap de la prudence ?

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La question se posera forcément à la FED le 14 décembre. La communication de la réserve fédérale, sa décision de passer à l’acte immédiatement ou de prendre un peu plus de temps, les projections (« dots ») qu’elle livrera aux marchés seront déterminées, dans une très large mesure, par la teneur des indicateurs économiques publiés d’ici le prochain FOMC. Dans un contexte marqué par un rare degré d’incertitude, nous inaugurons aujourd’hui un moniteur des indicateurs d’activité et d’inflation traditionnellement les plus influents sur la fonction de réaction de la FED, agrégés à hauteur de 50-50 en un indicateur synthétique oscillant dans une fourchette de -1 (défavorable à une hausse des taux) à +1 (favorable).

Très clairement positif après la publication des ventes de détail de mardi, notre indice synthétique a basculé en territoire négatif après les statistiques de production industrielle et les prix à la production publiées mercredi.

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TRUMP – l’effet papillon

C’est peu de dire que la réaction initiale des marchés financiers à la victoire de Donald J. Trump interroge. La tentation pourrait être grande de suivre le mouvement et d’accepter l’idée que l’élection du nouveau président des États-Unis a créé plus de peur qu’elle ne fera de mal ; que le pragmatisme prendra forcément le pas sur les provocations et que, in fine, seuls les éléments les plus favorables de son programme – baisse d’impôts et dépenses d’infrastructures – sont à retenir. Il y aurait cependant une certaine indécence à ne pas considérer le risque de complaisance à privilégier telle approche ; à faire fi, non seulement des dérives verbales de ces derniers mois, mais de ce qui figure noir sur blanc sur la plateforme électorale de l’ex-candidat et des risques de dérives que sa seule élection pourrait produire dans la société américaine et au-delà. Rien, sinon, une apparition publique de trois minutes au cours de laquelle l’heureux élu s’est effectivement montré digne de ses nouvelles responsabilités -comment pouvait-il en être autrement ?-, n’autorise une telle posture.

Dow Jones post Trump election

Sauf à être capable de dire avec précision quelle a été, le cas échéant, la part de bluff du candidat durant sa campagne électorale, nous ne savons rien de ce que pourra signifier son élection sur le plan économique, financier ou diplomatique et géopolitique. Dans de telles conditions, l’aléa est sans pareil : Trump coup de bluff ou Trump pur jus, c’est bel et bien à ces deux hypothèses qu’il faut se préparer.

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Élections américaines – les 3 scénarios du 8 novembre

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Donald Trump. Un peu comme un rouleau compresseur, celui qui encore au printemps était presque unanimement considéré comme l’improbable candidat à la primaire républicaine a, depuis, passé avec brio toutes les étapes de la course à la Présidentielle, au point, de bénéficier aujourd’hui d’une probabilité élevée d’être élu Président des États-Unis mardi prochain. Son élection constituerait un scénario catastrophe à bien des égards.

Hillary Clinton. Présumée gagnante en début de course, notamment à partir du moment où son rival fut connu, la candidate démocrate a pour sa part subi les revers récurrents de ses déboires judiciaires et de l’image qu’elle porte en elle, celle de la continuité dont précisément une trop large proportion d’Américains ne veulent plus. Sa perte de vitesse au cours des derniers rounds vers l’élection, soulève de plus en plus sérieusement l’hypothèse d’un échec. Sa victoire constituerait un soulagement immédiat mais le caractère timoré de son programme soulèverait sans tarder des questions sur sa capacité à adresser les défis structurels qui se posent aujourd’hui à l’économie américaine.

Hillary Clinton, contestée. Dans le cas d’une victoire, largement plébiscitée en dehors des États-Unis, le scénario d’une avance insuffisamment confortable de la candidate démocrate pour prévenir une contestation des résultats par son rival dans un certain nombre d’États clés, comme ce dernier l’a déjà proféré dans l’hypothèse de son échec, est loin d’être négligeable. Le risque d’une issue différée de l’élection du 8 novembre, le temps nécessaire pour de nouveaux décomptes des votes semble relativement conséquent. En 2000, l’épopée du recomptage des voix de l’État de Floride avait pris fin le 12 décembre sur décision finale de la Cour suprême de couper court aux procédures de validation pour tenir les délais constitutionnels…

Rares ont été les élections passées au cours desquelles l’incertitude et, simultanément, les enjeux électoraux américains ont semblé aussi importants pour les États-Unis et le reste du monde. Quels pourraient être dans ces trois différents cas de figure les implications immédiates pour les marchés financiers internationaux ?

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