Après avoir franchi une première marche à la hausse au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle française, il aura fallu la rencontre entre le nouveau président E. Macron et la Chancelière Angela Merkel pour que le cours de l’euro se redresse au-delà de 1,10 USD, puis 1,11 USD ce matin, un plus haut depuis le début du mois de novembre, à la veille de l’élection de D. Trump. Le taux de change de la monnaie unique que beaucoup envisageaient rebaisser sous la parité contre le billet vert, tient le coup, affichant ses derniers jours un regain de vigueur généralisé vis-à-vis du yen, de la livre Sterling et, dans une moindre mesure, du franc suisse. De son côté, dollar n’a pas le vent en poupe.
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L’inflation c’est fini, jusqu’à nouvel ordre… de D. Trump
L’accélération de l’inflation depuis l’automne 2016 a constitué l’un des plus forts catalyseurs du retour de l’optimisme des entreprises et plus encore des marchés financiers. Ajoutée aux promesses de soutien de l’activité du nouveau président américain, ce mouvement a largement alimenté le thème de la reflation à l’origine du rallye des marchés boursiers.
Impulsé par les effets de base pétroliers dorénavant amenés à s’éroder, ce regain d’inflation est toutefois pour l’essentiel derrière nous. D’ici à l’automne, l’inflation devrait, en effet, fortement refluer dans les pays développés ; un mouvement susceptible de prendre bien des observateurs à contre-pieds.
NFP, un rapport idéal !
Avec 235 000 créations de postes, dont 227 000 dans le seul secteur privé, les créations d’emplois conservent un rythme soutenu, très comparable à celui de janvier et supérieur de 80 000 postes à la moyenne des trois derniers mois de l’année 2016. Le taux de chômage baisse à 4,7 % après 4,8 % mais la hausse des salaires horaires reste modérée, de 0,2 % en un mois, ce qui porte à 2,8 % leur croissance annuelle, un rythme légèrement inférieur au niveau de 2,9 % atteint en décembre.
La hausse des inscriptions au chômage, une chance de prolongation du cycle US
Les inscriptions hebdomadaires au chômage constituent souvent l’indicateur privilégié par les investisseurs pour jauger de la dynamique du marché de l’emploi américain. Cette statistique a toutefois largement perdu en pertinence au lendemain de la crise de 2008 dès lors que le repli des inscriptions au chômage résultait, pour une large part, de défections des personnes en âge de travailler de la vie active, plutôt que de créations nettes d’emplois, ainsi qu’illustré ci-dessous.
FED et BCE, pourquoi une telle frilosité ?
Inutile de tergiverser. Janet Yellen peut avoir toutes les bonnes raisons de redouter les développements à venir, elle manque bougrement d’arguments pour ne pas relever le niveau de ses taux directeurs en mars. La situation de Mario Draghi n’est guère différente, ce dernier ne disposant plus que de la souplesse que lui autorise le caractère somme toute relativement récent de l’élimination des risques extrêmes pour différer un changement de cap de plus en plus difficile à éviter. Pourquoi, dès lors, tant d’hésitation ou de frilosité ?
Janet yellen, nettement plus offensive, promet une nouvelle hausse des taux de la FED dès mars
Le communiqué du dernier FOMC de janvier avait surpris par son ton particulièrement réservé sur la situation américaine et avait renforcé les anticipations des marchés sur la faible probabilité d’un nouveau mouvement en mars. Janet Yellen vient de prendre le contre-pied de cette communication incompréhensible (voir à ce sujet « La FED tétanisée par D. Trump ? ») à l’occasion de son intervention bi-annuelle devant le congrès.
Secteur bancaire : la ritournelle procyclique de la réglementation face aux vents contraires
La volonté du président D. Trump de débrider le secteur bancaire des contraintes de la réglementation financière renforcée mise en place depuis 2010 aux États-Unis pose bien des questions. Perçu par certains comme absolument nécessaire pour redonner au secteur bancaire son entière capacité à soutenir l’activité, ce retour en arrière sur les mesures de prévention adoptées après la crise des subprime fait redouter à de nombreux observateurs une nouvelle frénésie de crédit, porteuse, in fine, d’instabilité financière.
La FED tétanisée par D. Trump ?
La question se pose immanquablement à en juger par le communiqué publié aujourd’hui. Comme nous le suspections hier, la FED n’a pas apporté de changement fondamental à sa communication. Ses commentaires sur l’activité sont réservés, tout comme ceux sur l’inflation, et dans l’ensemble, bien éloignés du diagnostic d’une économie en ré accélération que suggèrent les indicateurs récents ; un peu comme si la FED avait arrêté de regarder les statistiques économiques ces derniers temps, en l’occurrence depuis le 8 novembre?