La FED tétanisée par D. Trump ?

La question se pose immanquablement à en juger par le communiqué publié aujourd’hui. Comme nous le suspections hier, la FED n’a pas apporté de changement fondamental à sa communication. Ses commentaires sur l’activité sont réservés, tout comme ceux sur l’inflation, et dans l’ensemble, bien éloignés du diagnostic d’une économie en ré accélération que suggèrent les indicateurs récents ; un peu comme si la FED avait arrêté de regarder les statistiques économiques ces derniers temps, en l’occurrence depuis le 8 novembre?

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Le grand embarras de la FED, le bonheur du Dow Jones et celui des cours de l’or

Comment la FED va-t-elle se sortir de l’ornière dans laquelle elle se trouve ? Le risque d’un changement impromptu de sa politique dès demain est assez faible, sa communication récente n’ayant donné aucun signal avant-coureur d’un tel revirement depuis la publication des minutes du comité du mois de décembre dans lesquelles elle était apparue des plus réservées quant aux perspectives américaines. Pour autant, indicateurs économiques et inflation auraient de quoi l’inciter à un modifier son approche. Lire la suite…

Dow Jones, la magie des 20 000 points

Oubliés le protectionnisme, la FED, le dollar, les pays émergents. Avec le franchissement des 20 000 points par l’indice Dow Jones des valeurs industrielles américaines cette semaine, l’impact psychologique est quasi-certain et l’effet d’entrainement sur les bourses mondiales est presque garanti. Quelque que soit la réalité du monde sous la présidence du nouveau président américain, D. Trump, l’heure est à la confiance. Dès lors, au même titre que le dicton relatif à la FED, don’t fight it, sans doute convient-il d’admettre de ne pas aller à l’encontre du marché. Lire la suite…

La FED a un problème d’inflation

Du Beige book publié mercredi soir, il ressort un trait essentiel : l’intensification généralisée des tensions inflationnistes de plus en plus ressenties sur le marché du travail mais également au niveau des prix des inputs. Les difficultés à l’embauche de personnel qualifié sont dorénavant mentionnées dans une grande majorité de districts et touchent aussi dans certains cas le personnel non-qualifié.Malgré des retours sur l’activité somme toute relativement modestes, les marges de manœuvres de la FED dans un contexte révélé d’accélération de l’inflation et des salaires risquent de sérieusement se réduire. Lire la suite…

Reflation oui, reflation non ?

Marchés et économistes ne savent plus où donner de la tête. Où vont le dollar, les prix des matières premières, les taux d’intérêt et in fine les marchés boursiers ? Depuis l’élection de Donald Trump, à peu près tous les scenarii sont dans la nature avec, à ce stade, bien peu d’éléments pour les départager. Après avoir monté en épingle un scénario de reflation mondiale, les doutes s’instillent dans les esprits. Si les indicateurs de sentiment ont, partout, le vent en poupe, les statistiques sur l’économie réelle sont plus timorées. Lire la suite…

Médiocre, le rapport sur l’emploi américain fait néanmoins monter les taux longs…

… La FED piégée par l’accélération des salaires

L’ADP nous avait mis sur la piste, les NFP le confirment, l’économie américaine n’a créé que bien peu d’emplois au cours du mois écoulé : 156 000, après 204 000 en novembre (révisé à la hausse), soit seulement 144 000 dans le secteur privé. Sur un an, les créations de postes n’augmentent plus qu’à un rythme de 1,5 %, le plus bas depuis 2013. Lire la suite…

Les minutes du dernier FOMC obsolètes, un changement des anticipations de marchés pourrait être imminent

Difficile de déceler un quelconque biais dans les minutes du dernier FOMC de la FED ou une quelconque indication sur ses intentions pour le futur proche.

La première partie de ce rapport, traditionnellement consacrée au descriptif de la situation récente, est des plus réservées, en phase avec le Beige book du même mois et marquant, de fait, une certaine distance par rapport à l’amélioration généralisée des indicateurs conjoncturels que la FED Lire la suite…

Yellen jette de l’huile sur le feu des marchés obligataires

Le diable est toujours dans le détail, surtout lorsqu’il s’agit des banques centrales.

Si, sur le papier, les prévisions de croissance et d’inflation de la FED sont très peu modifiées, reflet d’une volonté de ne pas prendre pour argent comptant les promesses d’un programme de D. Trump encore largement incertain, Janet Yellen s’est, toutefois, incontestablement montrée confiante, sans doute trop confiante pour que la révision à la hausse, même modique, de ses prévisions monétaires passent inaperçues.

La question ici n’est pas celle du relèvement largement attendu, d’un quart de point de son objectif de Fed funds, à 0,50%-0,75%, mais bien celle du changement apporté aux prévisions des membres du board qui intègrent dorénavant 3 hausses supplémentaires des taux directeurs d’ici fin 2017 plutôt que deux jusqu’alors.

Pour que les répercussions de ce changement soient étouffées, sans doute aurait-il fallu, en effet, non pas seulement un scénario de croissance et d’inflation très conservateur, mais également une Présidente plus réservée qu’elle ne l’a été. Or, si Janet Yellen est apparue très hésitante sur les perspectives de l’économie américaine, elle a toutefois clairement donné l’impression d’être moins inquiète que ces derniers temps et peu ouverte à l’idée de laisser filer l’inflation au-dessus de son objectif de 2%.

Le résultat ne s’est donc pas fait attendre. A l’opposé de ce que nous avions envisagé et présenté plus tôt dans la journée :

  • les taux des emprunts d’Etat se sont sensiblement tendus sur l’ensemble des échéances, les taux à 10 ans gagnant 10 points de base, à 2,57%, malgré un aplatissement de la courbe des taux 2-10 ans ;
  • le dollar s’est envolé, propulsé au-delà de 117 yen et à quasiment 0,95 euro ;
  • enfin, les cours du pétrole ont flanché de plus de 4%, signe de la perception d’une FED en position de réel durcissement de sa politique monétaire.

En d’autres termes, qu’elle le veuille ou non, la FED a mis un peu plus d’huile sur le feu des marchés obligataires, plutôt que l’inverse. Cette stratégie est périlleuse, à plus d’un titre :

  1. elle risque de créer les conditions d’une montée trop violente des taux longs, au moment où les données d’inflation vont être tirées à la hausse par les effets de base pétroliers ;
  2. elle risque d’alimenter une montée des anticipations de fin de cycle aux conséquences potentiellement dommageables pour les marchés financiers ;
  3. elle avale le scénario vertueux d’une reflation progressive de l’économie américaine.

Que peut-il se passer maintenant ? A chaud, nous sommes tentés de dire, de deux choses l’une :

  • soit les données économiques poursuivent sur la voie de l’embellie de ces dernières semaines et le risque d’une envolée des taux longs s’en verra nettement accru, les taux à dix ans pouvant s’approcher sans tarder des 3 % ;
  • soit les données économiques se détériorent suffisamment pour éteindre les braises attisées par le FOMC, ce qui tendra à conclure que la FED a commis une erreur de casting, aux conséquences à ce stade assez largement imprévisibles.

La messe est donc loin d’être dite et l’on peut raisonnablement craindre d’une telle situation un retour de volatilité sur les marchés boursiers.