La déflation c’est quoi ? Définition, nocivité, état des lieux en zone euro

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Il y a en Europe une certaine insouciance à l’égard du risque de déflation. Un peu comme si cette dernière était un moindre mal en comparaison du poison absolu qu’est l’inflation. Jusqu’à récemment, le mot même de déflation était absent du répertoire officiel, quasiment impossible à trouver sous le site de la BCE, alors que sur ce dernier se loge une section entière à vocation éducative sur les méfaits de l’inflation.

Une telle différence de traitement entre ces deux maux ne se justifie guère. Si, depuis le milieu du vingtième siècle, nos économies ont plus souvent eu maille à partir avec l’inflation, l’histoire économique est là pour nous rappeler combien les épisodes déflationnistes ont été monnaie courante dans un passé plus lointain et à quel point ceux-ci se sont révélés ravageurs sur le plan économique, social et, le plus souvent, politique. À l’heure où les prémices de déflation se multiplient en zone euro, sans doute n’est-ce pas inutile de revenir sur ce qu’elle signifie et les mécanismes qui en font un véritable fléau.

Sommaire

Définition, mesures et origines de la déflation p.2

Expression d’un déséquilibre entre l’offre et la demande p. 2

Schéma des enchaînements déflationnistes traditionnels p. 3

Difficultés de mesure p. 4

Nocivité de la déflation p. 6

La trappe déflationniste p. 7

Des efforts compétitifs vains, le cas japonais p. 8

État des lieux en zone euro p. 10

M. Draghi jette un pavé dans la mare

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« Réduire le chômage requiert des politiques d’offre et de demande cohérentes » M. Draghi, Jackson Hole, 22 août 2014.

Nous l’avions dit*, M. Draghi, au pied du mur, finirait pas appeler lui-même à un assouplissement des règles budgétaires, nous y sommes.

En effet, la surprise du symposium de Jackson Hole n’est pas venue de Mme Yellen dont l’intervention n’a ni surpris ni rien apporté de nouveau quant à sa stratégie monétaire mais bel et bien de Mr Draghi. Le président de la BCE, tenu de plancher sur le thème central de cette rencontre, le chômage, a pris acte de l’extrême détérioration des conditions du marché du travail dans la zone euro. Son exposé ne pouvait le conduire à d’autres conclusions, la zone euro a besoin d’une politique de relance.

*Voir à ce sujet : Et maintenant que fait-on ? du 11 juillet 2014

L’Espagne mieux lotie ? Gare à la myopie.

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Les efforts de l’Espagne payent, pour preuve : son produit intérieur brut a progressé de 0,6 % au deuxième trimestre, ce qui constitue il est vrai la meilleure performance des quatre principaux pays de la zone euro (zéro en France, -0,2 % en Allemagne et en Italie). De fait, la péninsule ibérique sera sans doute la seule à pouvoir afficher une croissance en ligne avec les prévisions du consensus cette année (1,1 %), voire au-dessus. L’austérité menée par le pays, presque unanimement saluée, serait donc le bon choix. À bon entendeur, salut ! Comment passer à côté des sirènes adressées à la France ou à l’Italie, à l’instar des propos de M. Draghi lors de sa conférence de presse du 7 août : “It’s pretty clear that the countries that have undertaken a convincing program of structural reforms are performing better, much better, than the countries that have not done so”.

Quinze jours passés dans la péninsule ibérique en début d’été, ne nous ont pourtant pas convaincus d’une réussite aussi flagrante…

Yellen résiste. Elle fait bien mais peut-elle faire autrement ?

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Le principal risque associé à la réunion du FOMC de ces deux derniers jours tenait dans l’éventualité d’un changement de cap de la politique de la Fed. Tel n’a pas été le cas. Le communiqué d’aujourd’hui ne laisse pas plus de place que les précédents à l’anticipation d’une remontée des taux directeurs à horizon prévisible. Nous ne pouvons que saluer la détermination de la Fed et sa résistance à la pression croissante des marchés. Janet Yellen prendrait, en effet, un risque inconsidéré en entrouvrant la brèche d’une possible hausse de ses taux directeurs. Car, si l’économie américaine va mieux qu’il y a quelques mois, sa capacité à faire face à une remontée des taux longs qui, forcément, accompagnerait des anticipations de hausse des taux directeurs, est, selon notre diagnostic, proche de zéro ; ceci, même après les bons chiffres apparents du PIB du deuxième trimestre.

T-Bonds ou S&P lequel de ces deux marchés se trompe ?

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L’amélioration des indicateurs économiques, le maintien d’un cap résolument accommodant de la part de la Fed et la bonne récolte de résultats des entreprises ont propulsé les indices actions américains vers de nouveaux records ces derniers jours, l’indice S&P cumulant une augmentation de 6 % au cours des trois derniers mois (18 % sur un an) pour dorénavant flirter avec un niveau de 2000 points. La confiance dont témoignent ces tendances est pourtant bien éloignée de ce que nous renvoient les marchés obligataires. Ainsi, depuis la fin avril, le rendement des T-Bonds à 10 ans a nettement reflué pour retrouver un niveau inférieur à 2,50 % ces derniers jours, inférieur de 25 points de base à ceux de mi-avril et de 50 pb à ceux du début de l’année. De telles distorsions entre les marchés d’actions et les marchés obligataires sont difficilement conciliables dans la durée et finiront par être corrigées, toute la question étant de savoir quand et comment.
La réponse viendra des évolutions économiques des prochains mois, que faut-il dès lors observer de très près ?

Immobilier américain, quelle importance ?

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Considérée comme acquise par la grande majorité des économistes depuis le printemps 2012, la reprise immobilière américaine fait faux bond depuis l’été 2013. Alors que la plupart des indicateurs économiques se sont favorablement réorientés ces derniers mois, l’immobilier manque toujours à l’appel. Très instables d’un mois à l’autre, les mises en chantier ne progressent guère, en effet : à moins de 900 000 unités en juin elles affichent un niveau comparable à celui de la fin 2012, toujours très éloigné de leur moyenne de long terme que beaucoup imaginaient pouvoir retrouver dès cette année.

À quel point s’en inquiéter ? Quelles seraient les implications d’une absence de normalisation de l’activité dans ce secteur sur le cycle en cours ? Comment la Fed peut-elle pondérer ces déceptions dans sa prise de décision ? 

Et maintenant, que fait-on?

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La rafale de données toutes plus médiocres les unes que les autres sur la zone euro ces dernières semaines ne laisse guère de place au doute : la stratégie de sortie de crise de ces dernières années est un échec. Aucun des mécanismes implicitement attendus des choix faits par les dirigeants européens n’est aujourd’hui au rendez-vous ou en passe de l’être :

  • les politiques structurelles de compétitivité échouent, pour cause, le commerce mondial est à l’arrêt ;
  • dès lors, les perspectives à l’exportation de l’Allemagne piétinent et la capacité de la première économie de la zone euro à jouer le rôle de locomotive qui lui était attitré s’évapore ;
  • la restriction budgétaire a, dans de telles conditions, pour seul effet d’alimenter les pressions déflationnistes qui elles-mêmes nuisent aux effets recherchés, à savoir : la maîtrise des dettes publiques.

Ces échecs ne sont guère surprenants. Nous les avions, comme beaucoup, annoncés mais encore fallait-il que la démonstration en soit faite pour espérer parvenir à convaincre de la nécessité de changer le cap de la politique économique européenne. Celle-là maintenant criante, que pouvons-nous espérer ou redouter aujourd’hui ?

À défaut de QE, la BCE passe aux « minutes »

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A défaut de QE, la BCE passe aux « minutes »

La BCE a besoin de temps pour compléter son dispositif de mesures contre la déflation. Mais ne nous y trompons pas, elle procèdera à pas comptés. L’espacement de ses réunions sur un rythme de six semaines plutôt que mensuel et l’innovation qui consiste en la publication de minutes semblent ainsi n’avoir qu’une seule justification : éviter de laisser se créer trop d’attentes sur ses actions à venir. Voilà en substance ce qui est ressorti du Comité mensuel de politique monétaire cette semaine. En d’autres termes, pas de révolution sous le ciel européen : l’horloge de la BCE fonctionne toujours au ralenti et a minima.

États-Unis, après l’emploi, l’inflation en ligne de mire

Après avoir détaillé les indicateurs qu’elle allait suivre pour mieux appréhender les évolutions du marché de l’emploi, la Fed ne devrait plus tarder à détailler ceux qu’elle compte privilégier en matière d’inflation. Avec un taux de chômage dorénavant à 6,1 % de la population active et une amélioration soutenue des créations d’emploi ces derniers mois, c’est en effet sur son diagnostic inflationniste que portera sa communication dans les prochains mois et ses décisions éventuelles sur le timing de hausse de ses taux d’intérêt.