Il y a en Europe une certaine insouciance à l’égard du risque de déflation. Un peu comme si cette dernière était un moindre mal en comparaison du poison absolu qu’est l’inflation. Jusqu’à récemment, le mot même de déflation était absent du répertoire officiel, quasiment impossible à trouver sous le site de la BCE, alors que sur ce dernier se loge une section entière à vocation éducative sur les méfaits de l’inflation.
Une telle différence de traitement entre ces deux maux ne se justifie guère. Si, depuis le milieu du vingtième siècle, nos économies ont plus souvent eu maille à partir avec l’inflation, l’histoire économique est là pour nous rappeler combien les épisodes déflationnistes ont été monnaie courante dans un passé plus lointain et à quel point ceux-ci se sont révélés ravageurs sur le plan économique, social et, le plus souvent, politique. À l’heure où les prémices de déflation se multiplient en zone euro, sans doute n’est-ce pas inutile de revenir sur ce qu’elle signifie et les mécanismes qui en font un véritable fléau.
Sommaire
Définition, mesures et origines de la déflation p.2
Expression d’un déséquilibre entre l’offre et la demande p. 2
Schéma des enchaînements déflationnistes traditionnels p. 3
Difficultés de mesure p. 4
Nocivité de la déflation p. 6
La trappe déflationniste p. 7
Des efforts compétitifs vains, le cas japonais p. 8
État des lieux en zone euro p. 10