Au cours des quatre derniers trimestres, la croissance allemande se maintient à 1,8 %, niveau autour duquel elle évolue depuis la fin de l’année 2013 et dont on peine à imaginer qu’il puisse être significativement dépassé sans un retour en force de l’activité manufacturière, c’est-à-dire des exportations. Tel n’est cependant pas ce que suggère la dernière enquête ZEW du climat des affaires publiée ce matin selon laquelle les perspectives des principaux secteurs exportateurs n’évoluent guère, s’inscrivant même en léger retrait en février. Lire la suite…
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La production industrielle décroche en Allemagne
Après de médiocres commandes à l’industrie allemande publiées hier, la production de ce matin est carrément mauvaise. En juillet, l’activité industrielle hors construction s’est repliée de 1,5 % soit encore une baisse de 1,6 % par rapport au mois de juillet 2015, la plus faible performance depuis deux ans.
Le résultat est plus mauvais encore une fois exclu le secteur énergétique, seul à avoir progressé en juillet : hors construction et énergie, la production s’inscrit en baisse de 1,9 %, en effet. Si le rebond du mois de juin permet de relativiser la mauvaise nouvelle de ce matin, le résultat sur deux mois n’en reste pas moins préoccupant, l’économie allemande étant à l’évidence en perte de vitesse, quand le net repli de la production de biens intermédiaires n’augure pas des meilleures tendances pour les mois à venir.
Curiosité déjà observée hier dans les chiffres des commandes, les biens de consommation durables constituent le principal soutien à la croissance. L’automobile est vraisemblablement à l’origine de cette situation, un constat néanmoins insuffisant pour compenser les mauvaises nouvelles en provenance des secteurs-clés de l’industrie allemande que sont également ceux des biens d’investissement et des biens intermédiaires. Les commandes publiées hier donnent un certain nombre d’éléments d’explication à cet essoufflement :
- Une détérioration de la demande domestique de plus en plus clairement identifiée depuis le début de l’été.
- Une anémie persistante de la demande extra-zone euro dont on ne peut estimer à ce stade quelle est la part de la responsabilité britannique.
Dans l’ensemble, ces données confirment la fragilité de l’économie allemande dans un contexte de stagnation de la demande internationale qui, malgré le soutien représenté par la meilleure tenue de la demande intra-UEM, a du mal à tirer son épingle du jeu en présence.
Warning sur le DAX, l’euro répond
Le repli de l’indice ZEW du climat de confiance auprès des investisseurs allemands n’est pas de bon augure pour le DAX. En juillet, l’indice synthétique a cassé à la baisse le niveau de 30 points sur lequel il s’était stabilisé depuis le mois d’octobre, ouvrant la voie à un possible nouveau déclin au cours des prochains mois. Si les craintes à l’égard des conséquences du Brexit peuvent expliquer ce décrochage, principalement lié à la baisse de la composante sur les perspectives de cette enquête, l’indice composite risque néanmoins, au vu de son historique, d’avoir plus de difficultés à rebondir à partir de son niveau présent.
BREXIT – un mal pour un bien ?
Une semaine après le vote britannique en faveur d’une sortie de l’UE, les incertitudes sur ce que seront in fine les conséquences de ce résultat sont à leur comble : nouveau référendum ou annulation « pure et simple » de celui du 23 juin ; sortie du Royaume-Uni de l’UE à un terme tellement lointain que ce processus finirait par se diluer dans le temps pour, peut-être, ne jamais aboutir… Les spéculations vont bon train sur les moyens de tourner la page d’un choc sans pareil dans le ciel européen et sur les possibilités d’une configuration nettement moins préoccupante qu’initialement redouté.
Après le choc de vendredi dernier, l’heure semble au regain de confiance depuis le milieu de semaine, ainsi qu’en témoigne le rebond généralisé des indices boursiers.
Les marchés ont-ils perdu la tête ou voient-ils juste ?
La chute des commandes en provenance de la zone euro pèse sur l’industrie allemande
Contrairement à ce que le contexte présent pourrait faire redouter, la baisse des commandes allemandes est avant tout le résultat de la chute de quasiment 10 % des commandes en provenance de la zone euro au cours du mois de décembre. A l’inverse, les résultats en provenance du reste du monde sont plutôt bons, en hausse de 5,5 % sur le mois.
Si les chiffres globaux en repli de 0,7%, après une forte hausse de 1,5% en novembre, ne sont pas alarmants, le détail de ce rapport soulève deux points préoccupants :
- Un arrêt de la croissance des commandes domestiques, la chute de 2,5% de décembre venant annuler l’augmentation de même ampleur de novembre ;
- Une très nette détérioration des commandes en provenance des partenaires régionaux de l’Allemagne, ces derniers ayant été en 2015, la principale source de croissance de la demande. Au cours des douze derniers mois à décembre, la croissance des commandes en provenance de la zone euro ressort ainsi à -7,6 %, signant ainsi sa plus mauvaise performance depuis fin 2012, sous l’effet notamment d’une chute de 12,9 % des commandes de biens d’investissement ! De quoi assurément suggérer de la réserve quant aux attentes aujourd’hui en place sur la capacité de la zone euro à prendre le relais de la croissance internationale.
La zone euro va définitivement mieux !
Les économies de la zone euro vont mieux et nos perspectives, quelque peu, volontaires s’en trouvent confortées. Derrière une conjoncture dorénavant plus porteuse se profilent des tendances susceptibles de changer la donne de manière durable. Retour sur les conditions d’un meilleur allant et les raisons pour lesquelles la BCE ferait bien de s’abstenir d’accroître davantage son quantitative easing, à ce stade, tout au moins dans sa forme actuelle.
L’Allemagne décroche, la pelote se débine
Climat des affaires, commandes, production… les signes précurseurs d’une rupture de tendance de la conjoncture allemande ne laissent plus de doute : l’Allemagne décroche.
Face à la surprise que semble constituer ce constat, nous revenons sur les principales raisons à l’origine de cette situation et tentons de répondre aux principales questions que soulève la forte révision à la baisse des perspectives de croissance de la première économie de la zone euro que nous sommes obligés d’envisager aujourd’hui :
- Récession ou non en zone euro l’an prochain ?
- Risque d’une nouvelle crise ?
- Quelle porte de sortie ?
T-Bonds – Bunds : pas d’écartement en vue du spread
A défaut de pouvoir décemment anticiper un scénario rose, les marchés ne manquent pas de ressources pour se réconforter, quitte certaines fois, à envisager l’inédit ou le très faiblement probable. Dans ce registre, sont apparus ces dernières semaines des éléments troublants dans les mises à jour des prévisions d’un certain nombre de maisons, s’exprimant en particulier par l’anticipation d’un creusement exceptionnel de l’écart de taux longs entre les États-Unis et la zone euro. Un scénario, à ce jour, sans doute plus idéaliste que réaliste.