Si 2016 n’est pas 2008, elle n’en est pas moins la suite

Télécharger  l’hebdo

Curieuse situation que la présente où défilent les uns après les autres les acteurs de la sphère politique, économique et financière pour nous assurer que la crise actuelle n’a rien à voir avec celle de 2008 quand, de toute évidence, elle constitue un maillon de plus des développements à l’œuvre depuis.

2016 et 2008 font bien partie d’un même épisode dont il ne ferait aucun sens de dissocier l’étape actuelle, notamment dans le cadre de la recherche de solutions.

L’économie américaine et la Fed dans un corner

Télécharger l’hebdo

Il y a une évidente incompréhension à l’idée que l’économie américaine puisse retomber en récession cette année compte-tenu des conditions en présence, notamment :

  • un niveau historiquement faible des taux d’intérêt,
  • l’abondance de pouvoir d’achat et la relative solidité du marché de l’emploi,
  • une solide croissance du crédit sur fond de détente des taux d’endettement des ménages,
  • une bonne tenue du marché immobilier.

Le risque d’une récession dès avant la fin de cette année est pourtant bel et bien réel. Il y a plusieurs raisons à l’origine de ce diagnostic que nous privilégions depuis le printemps dernier, parmi lesquelles, toutefois, une a plus de valeur que toutes les autres ; il s’agit de la combinaison de deux phénomènes typiques de la phase du cycle au cœur de laquelle se situe l’économie américaine aujourd’hui, qui voit simultanément se concrétiser :

1-  une usure des gains de productivité, à partir de niveaux anormalement faibles dans le cas présent,

2-  en même temps qu’une hausse des salaires, bien que relativement contenue à ce stade.

De telles configurations ont, par le passé, systématiquement propulsé l’économie en récession, ceci quel qu’ait pu être le degré de restriction monétaire pratiqué par la Fed au cours de ces différents épisodes ; le fait étant inhérent aux articulations économiques à l’œuvre dans de tels cas de figure.

La balle n’en finit pas de rebondir

Télécharger l’hebdo

Après la BCE, la Fed range ses plans, la BOJ emboîte le pas à M. Draghi… C’est reparti pour un tour !

Nous l’avions exprimé en début de semaine, un assouplissement supplémentaire de la politique monétaire de la BCE risquerait de pousser d’autres pays à répliquer, avec pour conséquence de compliquer plus encore l’environnement économique et financier international.

La BCE n’a finalement probablement pas eu d’autre choix que de sérieusement considérer un accroissement de son programme d’achats d’actifs pour prévenir le risque d’amplification des tensions naissantes sur les marchés souverains du sud de l’Europe et sur le secteur bancaire de la zone euro (voir à ce sujet « BCE, une bonne raison d’agir !» publié hier).

Les répliques aux annonces du Président de la BCE, Mario Draghi, ne devraient, en conséquence, pas tarder.

Le QE, des canons et des fleurs

Télécharger l’hebdo

Après avoir laissé aux banquiers centraux le soin de gérer la crise, les politiques n’ont plus guère le choix ; ils devront aller au charbon, pour le meilleur ou pour le pire.

Tour d’horizon de ce qui passe par la tête d’un économiste face à l’enlisement dans lequel s’embourbe l’économie mondiale.

Correction des marchés, un repérage graphique

Télécharger l’hebdo

Dans un contexte aussi incertain que l’actuel, dans lequel disparaissent les principaux soutiens au marché sans pour autant offrir plus d’informations sur la nature de la correction à envisager, c’est souvent de la lecture graphique que s’inspirent les anticipations. Selon ce décryptage :

  • le S&P 500 pourrait se replier de 22 % d’ici à l’été, pour retomber à 1 515 points ;
  • l’Eurostoxx 50 subirait une baisse de 19 %, à 2 510 points ;
  • l’indice composite de Shanghai chuterait de 30 %, aux environs de 2 200 points ;
  • enfin, le Nikkei dévisserait de 25 %, à moins de 14 000 points.

Au total, un environnement propice à l’accident de parcours susceptible à tout moment de transformer cette correction en un krach.

Ça se passe en Asie

Télécharger l’hebdo

Envolée du dollar, hausse des taux d’intérêt de la Fed, chute des prix du pétrole, baisse de l’euro… Chacun de ces chocs retentit en Asie avec des effets différenciés selon les pays, souvent complexifiés par l’extrême imbrication économique et financière des économies qui composent ce continent. Toutefois, l’histoire ne se fait pas à sens unique et les répliques asiatiques conditionnent à leur tour bien des aspects de la conjoncture internationale. Alors que la Fed a concentré l’essentiel de l’attention des marchés ces derniers temps, c’est en Asie que pourraient se jouer les plus grands défis de l’année 2016, ceux qui permettront que la croissance mondiale se ressaisisse, que les prix du pétrole se redressent et que la volatilité des marchés s’apaise, ou, au contraire, ceux qui pourraient limiter les marges de manœuvre de la Fed dans sa volonté de « normaliser » le niveau de ses taux d’intérêt, conduire la BCE à considérer d’en faire plus ou faire dévisser la croissance et les cours mondiaux des marchés d’action…

CNYBilan BOJ

Les immanquables du scénario 2016

Le cycle avance et se complexifie. Si le quantitative easing pratiqué par les banques centrales ces dernières années a permis d’évacuer les risques extrêmes, les déséquilibres par ailleurs créés par ces injections massives de liquidités compliquent la donne conjoncturelle : bulles immobilières, surendettement asiatique, distorsions de prix et des taux de changes. L’ensemble entretient un environnement d’une rare fragilité dans lequel, même les économies apparemment les mieux loties font état d’une vulnérabilité hors norme faute d’une assise suffisante de leur croissance.

En 2015, la croissance de l’économie mondiale a probablement été plus proche de 2 % que de 3 %. 2016 ne s’annonce pas sous un meilleur jour. Alors que la perspective d’une hausse des taux fait redouter une récession aux États-Unis, la Chine, paralysée par son surendettement et la surévaluation de son taux de change, s’enlise. Les pressions à la baisse des prix des matières premières confisquent les ressources d’un monde émergent dont rares sortent indemnes. Dans un tel contexte, si l’Europe va indiscutablement mieux, comment envisager qu’elle renoue avec les rythmes de croissance qui seraient nécessaires pour combler ses déficits et son sous-emploi ?

La crise a duré trop longtemps pour ne pas avoir de retombées politiques majeures. Après avoir abandonné sa gestion aux banquiers centraux, les gouvernements, volontaires ou forcés, reprennent la main : crise des réfugiés, crise syrienne, COP 21… C’est en dehors de la sphère monétaire que les lignes semblent dorénavant devoir bouger, sans que l’on puisse précisément anticiper comment les choses se feront et jusqu’où iront les initiatives que l’on présent.

L’ensemble n’est pas des plus porteurs pour les marchés financiers. Notre scénario de fin de cycle mondial des marchés boursiers est aujourd’hui partagé par un nombre croissant d’observateurs. Sur fond de retour généralisé de la volatilité, l’environnement obligataire devient, à son tour, plus erratique et exposé à des incertitudes croissantes. On reste tenté de considérer que l’or puisse dans un tel contexte retrouver son statut de placement refuge. Lire la suite…