Warning sur le DAX, l’euro répond

Télécharger l’article

Le repli de l’indice ZEW du climat de confiance auprès des investisseurs allemands n’est pas de bon augure pour le DAX. En juillet, l’indice synthétique a cassé à la baisse le niveau de 30 points sur lequel il s’était stabilisé depuis le mois d’octobre, ouvrant la voie à un possible nouveau déclin au cours des prochains mois. Si les craintes à l’égard des conséquences du Brexit peuvent expliquer ce décrochage, principalement lié à la baisse de la composante sur les perspectives de cette enquête, l’indice composite risque néanmoins, au vu de son historique, d’avoir plus de difficultés à rebondir à partir de son niveau présent.

dax

L’Espagne et le Portugal, à l’amende. L’UE continue de marcher sur la tête.

Télécharger l’hebdo

Souvent cités en exemple pour leurs prouesses fiscales, notamment lors des négociations sur le dossier grec, l’Espagne et le Portugal sont aujourd’hui menacés de pénalités par la Commission européenne pour leur négligence en matière de gestion des déficits en 2014 et 2015. Si la sanction n’est pas encore prononcée, une première si elle venait à l’être, cette annonce ne tombe assurément pas au meilleur moment, dans le contexte d’une Union européenne en question après le vote britannique.

Mais que dirait-on si, précisément après le Brexit, l’Europe reculait devant des règles qu’elle s’est elle-même fixées ces toutes dernières années ? Sauf à ce que l’on revoit, ce qui n’est pas à l’ordre du jour, le traité de 2012 sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG), à bien des égards critiquables et que les Britanniques avaient refusé de ratifier, l’Espagne et le Portugal pourraient, ainsi, être les victimes indirectes du durcissement des positions européennes après le vote britannique. C’est bien l’ironie et l’enjeu de cet épineux dossier et de ceux qui, irrémédiablement, suivront si les textes ne sont pas modifiés.

La reprise française, de plus en plus convaincante

Télécharger l’article

Les données de l’INSEE publiées ce matin offrent leur lot de bonnes nouvelles avec une révision à la hausse du PIB du premier trimestre, ainsi qu’une forte révision des chiffres de consommation de biens du mois de mars. Plus persuasives, toutefois, sont les données détaillées des comptes trimestriels, desquels il ressort notamment :

–     une nette accélération des dépenses de services des ménages,

–     ainsi qu’une vigoureuse remontée des dépenses réelles d’investissement des entreprises.

Un ensemble, au total, beaucoup plus convaincant d’une embellie de la conjoncture hexagonale que jusqu’à présent.

Depenses services FRInvestissement FR

Le PIB français, un très bon cru !

Au premier trimestre, la croissance du PIB réel de la France atteint 0,5%, après une progression de 0,3% le trimestre précédent. Ce résultat, le meilleur depuis un an, est au-dessus des estimations de la plupart des économistes et de celles de l’INSEE, constituant de fait une bonne nouvelle. Les données publiées ce matin offrent, toutefois, bien d’autres sources de satisfaction :

En premier lieu, par les très bons résultats sur le front de la consommation des ménages qui s’affiche en hausse de 1,2 %, soit sa plus forte progression trimestrielle depuis 2004. Sans être totalement surprenante, les données mensuelles de l’INSEE nous ayant préparé à un très bon chiffre pour le premier trimestre, cette statistique rassure, confirmant en particulier que le coup d’arrêt à la reprise de la consommation qu’avaient provoqué les attentats est derrière nous. La bonne tenue des gains de pouvoir d’achat et l’amélioration du marché de l’emploi portent peu à peu leurs fruits.

L’investissement des entreprises progresse solidement avec une hausse de 1,6 % après 1 % à la fin de l’année dernière. L’acquis de croissance des dépenses d’équipement des entreprises s’élève ainsi à 2,8 % pour 2016, garantissant probablement une bonne année.

Cette bonne tenue de la demande domestique a permis un léger rétrécissement, bienvenu, du niveau des stocks, susceptible de soutenir l’évolution de la production future.

Enfin, contrairement à l’habitude, cette embellie domestique n’a pas prioritairement bénéficié au reste du monde, nos importations de biens et services ayant faiblement augmenté, de 0,5% seulement au cours du trimestre contre des progressions de respectivement 2,1 % et 1,8 % au cours des deux trimestres précédents. La production nationale progresse ainsi de 0,6 % profitant, enfin, d’une embellie significative sur le front des services (0,9%).

Face à un contexte international très pénalisant, à l’origine cependant d’un repli très modéré des exportations (-0,2%), ces données sont incontestablement encourageantes, autorisant une relative confiance pour l’ensemble de l’année. Le scénario gouvernemental d’une croissance de 1,5 % en moyenne cette année, s’en trouve conforté, malgré les effets potentiellement contraignants attendus dans les prochains mois de la remontée des cours du pétrole.

PIB FR

Bataille des changes, troisième round : le grand retour de la Fed

Télécharger l’article

Certains attendaient du G20 une concertation des grands argentiers pour sauver l’économie mondiale de la mauvaise passe qu’elle traverse, pensant que les décisions de la BCE puis de la Fed au cours des semaines qui suivirent pouvaient, même, avoir été pensées en ce sens. L’illusion n’aura que peu duré, ce qui pouvait en subsister finissant par être balayé par les minutes du dernier FOMC publiées cette semaine. De ces dernières, il ressort clairement, en effet, que le changement de stratégie opéré par la Fed (voir à ce sujet « les certitudes de la Fed, ébranlées ») a certainement beaucoup plus à voir avec la montée de ses inquiétudes sur l’économie américaine qu’avec un quelconque souci de bienveillance à l’égard du reste du monde. En d’autres termes la Fed revient à l’offensive, dissimulant mal son objectif premier : faire refluer le dollar. De fait le billet vert a déjà bien décroché. Avec un repli de 3,2 % au mois de mars, il affiche sa plus forte baisse depuis fin 2010. Amorcé depuis le début de l’année, le mouvement n’est sans doute pas terminé si, comme le laisse entendre la Fed, l’heure n’est plus à envisager de relever le niveau de ses taux directeurs.

taux de changes

La bataille des changes est donc relancée, au grand dam des grands exportateurs du reste du monde : Japon, Corée, Allemagne, en particulier. La BOJ et la BCE auront-elles le pouvoir de contrer le mouvement d’appréciation de leurs devises respectives ? Comment cette bataille rangée peut-elle évoluer et quelles peuvent être ses implications sur les grandes économies développées et émergentes ? Difficile de le dire. C’est pourtant sur ce terrain que semble devoir se jouer la prochaine partie économique mondiale.

Sommaire :

  • Les banques centrales à couteaux tirés
  • Du scénario du gagnant-gagnant…
  • … Au scénario du tous-perdants

Vers un premier trimestre record pour la consommation française

Télécharger l’article

Après les bons chiffres de production du mois de janvier, c’est une nouvelle bonne surprise que nous ont offert les statistiques de consommation des ménages pour le mois de février ce matin. Avec une hausse de 0,6 %, les dépenses réelles du mois de février sont robustes, en progression pour le troisième mois consécutif et en hausse de 1,8 % au cours des douze derniers mois. À supposer que les achats se stabilisent en mars, l’acquis de croissance pour le trimestre en cours serait de 1,7 %, la plus forte progression depuis 1999 !

L’économie allemande flanche

Télécharger le document

Chute du PMI, PIB médiocre, IFO en net repli… Les tendances enregistrées par l’économie allemande sont préoccupantes depuis le début de l’hiver.

Alors que la vigueur de la demande domestique avait pu estomper l’anémie industrielle tout au long de l’année dernière, les dernières statistiques décrivent une situation nettement plus préoccupante pour les mois à venir.

Où sont passés les bénéfices de la baisse de l’euro ?

Télécharger l’hebdo

L’initiation d’une politique de quantitative easing par la BCE début 2015 a largement été plébiscitée par les marchés financiers, justifiant dans une large mesure le rebond des indices boursiers européens en début d’année dernière. Outre l’évacuation du risque souverain que représentait ce passage à l’acte, on escomptait surtout de cette initiative les retombées positives du regain de compétitivité que procurerait la chute de l’euro qu’elle suggérait. De fait, entre le mois de décembre 2014, lorsque la garantie fut donnée que telle serait la direction de la BCE, et la mi-mars, la devise européenne a enregistré une chute de presque 16 % contre le billet vert, s’échangeant ponctuellement à 1,05 USD, son plus bas niveau depuis plus de dix ans. Le taux de change de l’euro n’a pas significativement bougé depuis. Si le changement d’anticipations sur la politique de la Fed a fragilisé le dollar, l’euro a conservé jusqu’à présent, aux environs de 1,11-1,13 USD, une parité nettement inférieure à ce qu’elle a été au cours des dix dernières années.

Comment se fait-il, dès lors, qu’un tel ajustement n’offre pas de résultats plus tangibles sur l’activité et les marges des entreprises européennes et que les parts de marchés s’étiolent ?