L’inflation sans marge d’action de la FED fait le bonheur des bourses

Les hausses de prix ne sont pas de nature à inquiéter les investisseurs tant qu’elles ne représentent pas de menaces de hausses des taux d’intérêt. La crise bancaire semblant empêcher la FED de poursuivre sur la voie du durcissement monétaire, pour un temps au moins, le mauvais rapport sur l’inflation américaine produit l’improbable : une envolée des bourses ! À ce jeu-là, il y a de quoi être inquiet sur l’inflation future.

Car le rapport sur l’inflation américaine du mois de février est bel et bien mauvais. Quand bien même, sur douze mois, l’inflation totale, comme sa composante sous-jacente, ralentissent encore, de respectivement 0,4 et 0,1 point, à 6 % et 5,4 %, les détails du rapport témoignent d’une réaccélération très malvenue de la hausse des prix de nombreux postes, tout particulièrement dans la sphère des services dont la hausse d’ensemble ressort à 0,6 % sur le mois.

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Lehman, Covid, SVB : QE un jour, QE toujours. L’inflation, on verra plus tard ?

Chat échaudé craint l’eau froide. La FED et le Trésor américain ont, de fait, pris la faillite de SVB et de Signature Bank à bras le corps pour couper court aux risques de propagation. Leur action semble avoir convaincu. Si les valeurs bancaires américaines restent dans la tourmente, les indices phares ont tiré leur épingle du jeu de l’effondrement des perspectives de hausse des taux directeurs. La FED a, une nouvelle fois, sorti l’artillerie lourde et il fait peu de doutes, qu’après avoir quasiment annoncé un nouveau round de resserrement monétaire la semaine dernière, J. Powell ravalera son chapeau lors du FOMC de la semaine prochaine. Dès lors, les craintes de remontée des taux s’évaporent et les données de l’inflation attendues ce mardi, devraient passer comme une lettre à la poste. Reste la BCE au sujet de laquelle les prédictions sont nettement plus incertaines. A trop répéter que les risques de diffusion sont limités, les dirigeants européens se préparent-ils à faire comme si de rien n’était et à durcir, comme prévu, leur politique monétaire d’un cran supplémentaire ? Réponse jeudi, avec, à la clé, le spectre d’imprévisibles remous en réaction à une approche qui pourrait apparaître par trop rigide.

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ADP, Jolts, Beige Book : la courbe des taux encaisse et pousse la FED dans un corner

Contrairement au statu quo de la Banque du Canada sur ses taux directeurs, les éléments en faveur d’un nouveau tour de vis monétaire s’accumulent aux Etats-Unis. J. Powell semble d’ailleurs de moins en moins hésitant sur la question à en juger par ses propos devant le Congrès, convaincu qu’il a encore du grain à moudre pour avoir une chance de maîtriser l’inflation. Ses déclarations et les résultats de ces derniers jours ont déjà nettement modifié les anticipations des marchés qui envisagent maintenant un nouveau round de hausses des Fed Funds et entrevoient la possibilité d’une remontée des taux au-delà de 6 % d’ici la fin de l’année.

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L’industrie chinoise rebondit, un argument de plus pour des hausses de taux

Il a fallu attendre pour constater les premiers effets de la normalisation des conditions sanitaires sur l’activité manufacturière chinoise. C’est maintenant chose faite avec la publication des PMI de la Fédération de la Logistique et des Achats nationale (CFLP), en hausse dans tous les secteurs, mais particulièrement dans l’industrie manufacturière qui, jusqu’à présent, manquait à l’appel. Publié à 52,6 après 50,1 points en janvier, non seulement le PMI manufacturier remonte franchement en zone de croissance mais retrouve un niveau qu’il n’avait pas connu depuis avril 2012. Le rattrapage post-covid est donc bel et bien enclenché et porte ses fruits dans tous les secteurs de l’économie, y compris, la construction.

Phénomène classique après les périodes de restriction, le rebond de l’activité ne dit rien sur l’état de santé du pays mais assure qu’à court terme, l’économie chinoise va constituer une source de croissance de la demande mondiale qui a toutes les chances de tirer un peu plus haut le niveau des taux d’intérêt. Les promesses de croissance permettront-elles aux bourses de digérer ces tensions additionnelles ? On est en droit d’en douter mais le jeu pourrait être tentant avant que les banques centrales ne reprennent la main.

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L’inflation française sur un plateau…qu’au mieux, elle ne quittera pas de sitôt !

Contrairement aux tendances observées ailleurs, l’inflation française a de nouveau accéléré en février, avec une hausse de 6,2 % sur un an contre 6 % en janvier. Quoique plus basse que dans nombre d’autres pays de la région, l’inflation française continue d’être soutenue par ses postes alimentaires, services et biens manufacturés. Dans sa dernière note de conjoncture, l’INSEE anticipait, ainsi, qu’elle  resterait au-dessus de 5 % au premier semestre. Le diagnostic, au vu des données de février, est celui d’une inflation possiblement supérieure à 6 %, voire proche de 7 % jusqu’à la fin du printemps ; un bien mauvais point pour les consommateurs.

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Sans surprise, la consommation des ménages américains rebondit, les prix aussi

Peu d’enseignements après les ventes de détail et les prix CPI publiés la semaine dernière. La hausse, inédite depuis dix ans, des revenus disponibles réels des américains (hors pandémie), a permis un net rebond des dépenses de consommation, de 1,1 % en janvier après deux mois de variations négatives. Néanmoins, c’est surtout l’ancrage de l’inflation qui a été confirmé par les chiffres du jour : sur un an, l’évolution des prix PCE totaux et sous-jacents a accéléré d’un dixième de point, à respectivement 5,4 % et 4,7 %. La Fed a encore beaucoup de pain sur la planche, la hausse des taux repart de plus belle, avec les T-Notes à 2 ans au-delà de 4,80 %, un record depuis 2007.

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L’inversion de la courbe des taux allemands s’accentue après les données du PIB

Malgré les soutiens inédits du gouvernements allemand, le pays est en crise profonde.  Publié en première estimation en baisse de 0,2 %, le PIB allemand a, finalement, reculé de 0,4 % au dernier trimestre 2022, sous l’effet d’une contraction de 1 % de la consommation privée et d’une chute de 2,5 % de l’investissement privé, dont 3,5 % pour les seuls équipements et machines. Les résultats sont d’autant plus malvenus que le gouvernement allemand a redoublé de présence auprès des entreprises et consommateurs pour amortir le choc énergétique. Si un trimestre de baisse du PIB n’est pas suffisant pour qualifier la situation de récession, la situation de l’économie allemande n’en reste pas moins particulièrement déprimée, avec une industrie sous le choc sans le redressement de laquelle le pays ne se remettra pas.

La courbe des taux s’est de fait inversée un peu plus après la publication de ces données et l’euro est retombé sous la barre de 1,06 $, un mouvement largement susceptible de s’amplifier en l’absence d’amélioration des perspectives industrielles de la première économie de la région.

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L’économie américaine dans les starting blocks pour 2023

Dopées par la moindre inflation de ces derniers mois, les données du début d’année 2023 effacent les incertitudes de la fin 2022. En attendant la publication des chiffres de la consommation réelle et de l’immobilier, janvier témoigne d’une amélioration quasi-générale : après l’emploi et les climats des affaires, c’est au tour des ventes de détail nominales de rebondir nettement, d’environ 3 %. La production industrielle a, quant à elle, stagné le mois dernier mais sa composante manufacturière a regagné 1 %. Février commence, également, plutôt bien, les indicateurs coïncidents de croissance (Fed d’Atlanta et GDP tracker de l’OCDE) accélèrent et l’ISM de la Fed de New York regagne un peu de terrain.

Récupération après deux mois de perturbations climatiques extrêmes ou effets du repli des cours du pétrole et des taux d’intérêt ? La réponse est encore incertaine mais ce qui l’est nettement moins c’est que la FED a de moins en moins d’arguments pour envisager de lever le pied à horizon prévisible

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