Les PME américaines enfin, plus promptes à investir. Les choses se compliquent pour J. Powell

Nous avons suffisamment souligné l’anomalie de ces derniers mois au cours desquels le moral des PME américaines culminait sans être accompagné d’une quelconque amélioration de leurs perspectives d’investissement pour ne pas manquer les conclusions de l’enquête NFIB de ce mois-ci. En Août, le moral des PME grimpe davantage pour atteindre un record historique. Élément nouveau toutefois, leur moral s’accompagne maintenant d’une nette hausse de leurs perspectives d’investissement, avec un retour sur leur plus haut niveau depuis 2006.

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Du combat des populismes aux crises des taux de changes ; l’euro, la livre turque et les autres

Les provocations de l’administration américaine n’ont guère cessé durant la période estivale. Portés par la bonne saison des résultats des sociétés américaines, les marchés ont été relativement insensibles à ces nouvelles jusqu’au début du mois. Le climat s’est toutefois sensiblement détérioré la semaine dernière au cours de laquelle la multiplication des tensions a eu des répercussions significatives sur les marchés des changes qui figurent aujourd’hui au cœur des risques de marchés.

L’euro en route vers la parité ?

La baisse de l’euro finira-t-elle par faire remonter le niveau des taux d’intérêt futurs et par redonner des couleurs au secteur bancaire ?

La chute de la livre turque : quel risque de diffusion ?

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Le rapport sur l’emploi américain fait flancher les taux longs et le dollar

A 213K, les créations d’emplois sont restées robustes en juin avec des révisions à la hausse des données d’avril et mai qui ajoutent au total 37K emplois aux statistiques récentes.
Par ailleurs, les salaires n’accélèrent pas; stable à 2,7% pour l’ensemble des emplois, en léger repli de 2,8% à 2,7% pour les emplois non qualifiés.
En outre le taux de chômage remonte de deux dixièmes, de 3,8% à 4%, grâce à une légère remontée du taux de participation.

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Minutes du FOMC – Sans convictions suffisantes, des minutes finalement plus ‘dovish’ qu’attendu

Lors de sa conférence de presse post FOMC, le 14 juin, Jérôme Powell, le président de la Fed a commencé son allocution par les mots suivants : ‘le principal point à retenir est que l’économie se porte très bien’. Assortie d’une révision à la hausse de ses projections de la FED en faveur de quatre hausse des taux, plutôt que trois, cette année, d’un relèvement de ses prévisions de croissance et d’inflation et d’une promesse de RDV toutes les six semaines, au terme de chacun des FOMC, à partir de janvier, le message semblait des plus clairs : la FED était confiante et s’apprêtait à durcir le ton, envisageant de passer en mode restrictif en programmant une remontée de ses taux au-dessus de leur neutralité (cf « FOMC-RDV toutes les six semaines »).

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FOMC – J. Powell tiendra une conférence de presse après chaque FOMC à partir de janvier…

Conformément aux anticipations, la FED a relèvé le niveau des Fed funds d’un quart de point, dans une fourchette de 1,75 % à 2 %, et a révisé à la hausse sa prévision pour 2018 en faveur de deux relèvements supplémentaires d’ici décembre. Jusque-là, peu de surprise par rapport aux attentes ; la décision est, en effet, cohérente avec la tendance récente de l’activité et de l’inflation. La FED conserve, par ailleurs, un schéma très graduel de trois hausses de taux en 2019, suivies d’une seule en 2019 ; elle ne peut donc pas être formellement qualifiée de particulièrement « hawkish ».

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C’est pourtant un changement assez radical que pourrait avoir signifié le Président de la FED, Jérôme Powell, au terme du FOMC de ces deux derniers jours dont le communiqué omet, en particulier, de mentionner le maintien de taux inférieurs, pour un certain temps, à leur niveau d’équilibre de moyen terme et qui s’accompagne, en outre, de l’annonce selon laquelle le président de la FED tiendra, à partir du mois de janvier, une conférence de presse au terme de chaque FOMC, soit une toutes les six semaines plutôt que tous les trois mois.

Avouons que cette dernière annonce a de quoi intriguer. Pourquoi, une telle nécessité si la FED n’envisage d’agir qu’à trois reprises l’an prochain ? A-t-elle en tête qu’elle pourrait être amenée à devoir accélérer la cadence de ses hausses de taux, éventuellement à chaque FOMC, comme elle a pratiqué la plupart du temps par le passé, à l’exception du cycle de 1994 ? La question fait plus qu’effleurer les esprits, notamment au terme d’une conférence de presse au cours de laquelle Jérôme Powell est apparu, assurément, serein quant aux perspectives américaines.

Adieux les inquiétudes sur l’aplatissement de la courbe des taux d’intérêt à l’égard de laquelle les minutes du FOMC du mois de mars avaient souligné la vigilance toute particulière de la FED, lesquelles nous avaient laissé imaginer la possibilité d’une certaine retenue dans les conclusions du comité d’aujourd’hui. Sans le dire haut et fort, la FED semble bel et bien se préparer à évoluer en direction d’un mode restrictif de sa politique monétaire.

Cette évolution pose nombre de questions.

Le schéma adopté par la FED suggère, en effet, un aplatissement additionnel de la courbe des taux d’intérêt, à terme préjudiciable à l’offre de crédit ou, dans le cas contraire, à la rentabilité des banques, dans un contexte de retour en force de la concurrence que les changements de règlement en cours encouragent incontestablement. En l’absence de redressement des anticipations d’inflation, le risque que les taux à long terme soient insensibles, voire, rebaissent dans la perspective d’un durcissement plus marqué de la politique monétaire est significatif, en effet. Si tel est le cas, la courbe des taux 2/10 ans pourrait avoir basculé en territoire négatif avant la fin de l’année ce qui, malgré un bas niveau persistant des taux à long terme, finira par avoir des conséquences préjudiciables pour la croissance.

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Dans un contexte de raréfaction des injections de liquidités, on voit mal comment la capacité de résistance des marchés boursiers ne sera pas mise à l’épreuve, ceci d’autant plus que l’influence de l’orientation de la FED sur le comportement des autres banques centrales est, toujours, très importante.

Il est vraisemblable, à ce titre, que les plus impatients des membres de la BCE se verront confortés par la communication de la FED et seront en position de peser plus lourd sur l’orientation de la politique monétaire de la BCE en faveur d’un arrêt du QE, d’une part, et de la planification de possibles relèvement du taux de dépôts, de l’autre. Dans de telles conditions, le risque que le changement de posture de la FED ne profite même pas au taux de change du dollar vis-à-vis de l’euro semble relativement élevé ; un coup de pouce dont la zone euro aurait pourtant bien eu besoin au vu des tendances languissantes de sa conjoncture.

La FED pourrait-elle être plus « colombe » qu’attendu et ne pas modifier ses prévisions de hausse des taux ?

Avec trois réunions de banques centrales cette semaine, il serait étonnant qu’aucune ne surprenne par une communication plus ou moins « colombe » ou « fauconne », susceptible d’avoir des effets contrariants par rapport aux attentes. Des différents risques qu’inspirent la situation actuelle, c’est du côté de la FED que semble résider le plus inattendu, celui d’une FED in fine plus « dovish » qu’envisagé.

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Emploi américain : le rapport qui change la donne pour la FED

Après des résultats ambigus le mois dernier, à partir desquels chacun pouvait trouver midi à sa porte, le rapport sur l’emploi américain du mois de mai a le mérite de clarifier la situation. Non seulement les créations d’emplois retrouvent de la vigueur mais la croissance des salaires confirme la tendance à la normalisation de la courbe de Phillips. Dans un tel cas de figure, la FED n’a théoriquement guère le choix ; il lui faudra changer son fusil d’épaule. Une évolution que les prochains chiffres d’inflation, dopés par les effets pétroliers, devraient rendre d’autant plus naturelle dans un contexte, qui plus est, de raffermissement de l’activité.

Dès lors, quoi qu’il en soit des incertitudes et de la prudence suscitées par les tensions commerciales en cours, l’espace pour un possible retranchement de J. Powell semble dorénavant très limité. En d’autres termes le rapport sur l’emploi du mois de mai a toutes les chances de constituer un changement de donne aux conséquences vraisemblablement significatives pour les marchés.

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