L’inflation américaine cesse de baisser mais la Fed n’est pas encore dans l’inconfort

Comme attendu, l’inflation américaine est ressortie en hausse au mois d’octobre pour la première fois depuis mars, à 2,6 % après 2,4 % en septembre, du fait d’une moindre baisse annuelle de sa composante énergie. Les détails du rapport témoignent cependant d’un relatif statu-quo : l’inflation sous-jacente est stable à 3,3 % et les évolutions mensuelles des prix totaux et sous-jacents sont semblables à celles des deux derniers mois, de 0,2 % et 0,3 % respectivement. Au total, l’environnement inflationniste évolue peu et reste, dans l’ensemble, plus compatible avec un stationnement de l’inflation autour de 3 % qu’avec un retour à 2 %. A l’instar de J. Powell la semaine dernière, les membres de la Fed qui se sont exprimés aujourd’hui semblent s’en satisfaire et, reconnaissons-le, cela n’est guère choquant. La question, dorénavant, est celle de l’impact de la politique du futur gouvernement sur la croissance et l’inflation. Mais pour cela il faudra attendre.

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La semaine commence en fanfare aux Etats-Unis ; les taux s’envolent

Les premières publications d’une semaine américaine particulièrement chargée ont eu lieu aujourd’hui et mettent un peu plus encore en porte-à-faux les perspectives de baisses des taux de la Fed, qui tiendra son prochain FOMC mercredi et jeudi prochains, au lendemain de l’élection présidentielle.
Les nouvelles sont, en effet, incontestablement bonnes, du moins hors ouvertures de postes de travail (Jolts) qui poursuivent leur déclin à un rythme comparable à celui de ces deux dernières années et retombent à 7,44 millions en septembre, après 7,86 en août. La Fed y portera-t-elle, pour autant, la même attention qu’en septembre ? C’est peu probable, à en juger par le flux d’informations qu’elle reçoit par ailleurs, d’ores et déjà à l’origine d’une nouvelle embardée à la hausse des taux futurs, à 4,16 % s’agissant du rendement des T-Notes à 2 ans et 4,33 % pour le taux à 10 ans. La baisse entamée fin juillet est donc effacée et la correction pourrait bien ne pas avoir dit son dernier mot si jamais les publications à venir sont dans la même lignée.

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Données américaines : la Fed de plus en plus en plus en porte-à-faux

En septembre, les ventes de détail américaines à prix courants ont progressé de 0,4 % après 0,1 % en août. Les seules déceptions proviennent de l’électronique, l’ameublement et l’électroménager, probablement toujours désavantagés par la situation immobilière, ainsi que des stations essences, du fait des baisses de prix. Les autres postes affichent au pire, des variations nulles, comme c’est le cas dans l’automobile, ou, plus souvent, très positives, supérieures à 1 %, dans la santé, les autres détaillants, les services alimentaires, l’épicerie et l’habillement

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Inflation peu lisible et inscriptions au chômage brouillent la lecture des marchés

L’inflation américaine a reculé d’un petit dixième de point, à 2,4 % en septembre mais sa composante sous-jacente est remontée de 3,2 % à 3,3 %. Sur un mois, ces deux postes ont augmenté respectivement de 0,2 % et 0,3 %, comme en août. L’inflation des services, à 4,7 % est néanmoins retombée à son plus faible niveau depuis deux ans et demi, quand les prix des loyers ont, eux aussi, nettement ralenti, à 4,9 % l’an, avec une hausse de seulement 0,2 % sur un mois.

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POSTVIEW FED: L’économie américaine est donc en aussi mauvaise posture ?

Tel n’est pas notre diagnostic et tel ne semble pas être non plus celui des marchés malgré leurs attentes en matière de baisses de taux. Mais ces derniers ont finalement eu gain de cause puisque les projections de la Fed s’y sont rigoureusement collées. Parmi les principaux arguments qui nous faisaient attendre une baisse de 50 points de base cette semaine, celui que la Fed pourrait, ainsi, faire digérer des projections très inférieures aux anticipations de marché, occupait une place importante. Nous nous sommes trompés : les Dot Plots du FOMC sont particulièrement « dovish », au point d’espérer que la Fed se trompe car au rythme de baisse de ses taux escompté, on pourrait bientôt reparler de taux négatifs ou d’assouplissement quantitatif de ce côté-ci de l’Atlantique : à 2,9 % à horizon décembre 2026, les Fed Funds totaliseraient 250 points de base de baisse, en effet, un ajustement qui inciterait la BCE, le cas échéant, à abaisser ses taux dans la région de 1 % ! A moins que la Fed ne fasse fausse route, ce qui justifierait la réaction des cours de l’or ou, encore, des crypto-monnaies à son annonce : la perte de crédibilité des banques centrales ayant ce pouvoir de renforcer l’attrait du premier et des pseudo-monnaies sous toutes leurs formes…Cette dernière lecture est pour le moins tentante pour ceux qui, comme nous, peinent à trouver les justifications au risque de récession dans l’environnement en présence (comme développé dans notre présentation trimestrielle de mardi soir, cf l’extrait ci-dessous) et elle n’offre pas un cadre durablement propice au regain d’appétit pour le risque.

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Demi-satisfécit sur l’inflation, sans conséquence certaine sur l’action de la Fed.

Largement érodée par des effets de base très nettement négatifs et le recul des prix du pétrole, l’inflation américaine est passée de 2,9 % en juillet à 2,5 % en août, un plus bas depuis plus de trois ans. Derrière ce premier satisfécit, les retours sont, cependant, moins favorables du côté de l’inflation sous-jacente, stable à 3,2 % en glissement annuel, avec une hausse mensuelle des prix de 0,3 %, voire 0,4 % pour les seuls services, un dixième de plus que le mois dernier. Ces données ferment-elles la porte à une baisse d’un demi-point des taux directeurs de la Fed la semaine prochaine ? Pas certain, notamment parce que l’on peut faire dire ce que l’on veut à ce dernier rapport sur. Si la version « faucon » consisterait à constater l’absence de progrès suffisants en matière d’inflation sous-jacente, une lecture, à l’opposé plus « colombe », consisterait à mettre en avant le très faible nombre de postes pour lesquels les hausses de prix excèdent le niveau requis pour revenir à 2 %, à savoir, les loyers et les coûts de l’assurance automobile et le très bas niveau de l’inflation en dehors de ces deux postes. Dans un contexte pré-électoral, où l’incertitude sur ce que seront ses marges de manœuvre après le 5 novembre est conséquente, la Fed pourrait privilégier la seconde option si elle juge trop restrictives les conditions monétaires au vu de la situation du marché de l’emploi. Les paris restent donc ouverts.

 

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Regain de volatilité, la BoJ en ligne de mire, le PMI en renfort de l’ISM, mais c’est pas fini

Les sources de crispations se multiplient sur les marchés avant le rapport sur l’emploi de vendredi. Si la publication d’un ISM manufacturier inférieur aux attentes, bien que meilleur que celui de juillet, est souvent mise en avant pour justifier le regain d’inquiétude au sujet de l’économie américaine, les propos du gouverneur de la BoJ, K. Ueda sur l’éventualité de nouvelles hausses des taux directeurs au Japon semblent avoir largement participé au regain de volatilité, sur des marchés déjà malmenés par le secteur technologique. Quoiqu’il en soit, la résultante est là : les indices américains subissent d’importantes secousses, Nasdaq et Russell 2000 en tête, avec des baisses de plus de 3 % chacun. Après s’être nettement tendus ces deux derniers jours, les taux futurs reperdent du terrain, avec un rendement des T-Notes à 10 ans de retour vers les 3,80 %… en attendant le Beige Book de mercredi, l’ISM services et le rapport ADP sur l’emploi privé de jeudi, avant de finir la semaine avec les NFP. La messe n’est pas encore dite et ça swing.

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Aux Etats-Unis, la consommation tient, l’auto et l’immobilier, beaucoup moins

En juin, les ventes de détail américaines sont ressorties stables, à prix courants, après une hausse de 0,3 % en mai. En soi, cette stagnation n’est pas fondamentalement une mauvaise nouvelle. Ces données sont supérieures au consensus et n’empêchent pas une hausse trimestrielle de 0,6 %, après un repli de 0,2 % au premier trimestre. Déflatées du prix des biens, pour approcher la consommation en termes réels, elles ont augmenté de 0,3 % sur un mois et de 0,5 % sur l’ensemble du trimestre. La plupart des secteurs ont, d’ailleurs, affiché une évolution positive, voire très positive pour le commerce à distance (+1,9 % à prix courants) ou le matériel de construction (+1,4 %).

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