L’Allemagne se stabilise, la France décroche, le Dax reprend l’avantage sur le CAC

En novembre, le PMI composite allemand a continué à regagner un peu de terrain, à 47,1, grâce à une hausse de trois points de sa composante manufacturière et un léger mieux d’un demi point du côté des services. Comme déjà souligné par les commandes et par la dernière enquête ZEW, l’activité industrielle reprend quelques couleurs à l’exportation ce que traduisent pour l’essentiel les PMI. Il faudra, certes, pour confirmer cette amélioration que les résultats de l’enquête IFO, attendus demain, la corrobore et que la situation ne se dégrade pas davantage sur d’autres fronts, domestique notamment, en pleine crise budgétaire.

Pour autant, l’Allemagne regagne un peu de terrain par rapport à la France où la situation industrielle continue de se dégrader. En novembre, le PMI manufacturier français s’est, de nouveau, replié, à 42,6 points, effaçant l’intégralité de l’avance qu’il avait accumulée sur l’Allemagne au printemps. L’espoir d’un réveil de l’industrie française né des bons chiffres des exportations du deuxième trimestre n’est clairement pas au rendez-vous.

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Karlsruhe, un gros pavé dans la mare en Allemagne

Il y a une semaine, la cour de justice de Karlsruhe saisie par l’opposition pour enfreinte du gouvernement à la loi budgétaire de « frein à l’endettement » a annoncé ses conclusions : la réaffectation par le gouvernement Scholtz d’une enveloppe de 60 milliards d’euros, initialement affectée au budget 2021 pour la lutte contre le Covid, à un « fonds spécial pour la transformation de l’économie et le climat » est contraire à la loi fondamentale, ces fonds n’ayant été employés :
– ni dans le cadre dans lequel ils avaient été initialement votés ;
– ni dans celui de l’exercice prévu, puisqu’ils qu’ils ont été réaffectés en février 2022 ;
– ni, de fait, dans le respect de la législation du « frein à l’endettement » selon laquelle les nouveaux emprunts doivent être limités à 0,35 % du PIB maximum, dont seules les mesures « Covid » avaient été exemptées.
Conséquence immédiate de cette décision, le fonds spécial de 212 milliards d’euros « pour le climat et la transformation de l’économie » doit être réduit de 30 %, correspondant aux 60 milliards d’euros directement mis en cause.
L’affaire dépasse, cependant, de loin ce montant. Le jugement de la Cour constitutionnelle remet, en effet, en cause nombre de financements votés au cours des années précédentes, utilisés en 2023 ou utilisables pour les exercices à venir. C’est ainsi, de facto, l’ensemble de la stratégie budgétaire du pays qui est remise à plat, au risque de coupes drastiques des dépenses et des programmes de soutien à l’économie décidés ces dernières années pour faire face à une situation de crise économique et climatique sans précédent. Sauf compromis, difficile, entre le différents partis de la coalition, cette décision menace l’économie allemande d’une crise économique et politique majeure.

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Les chauds-froids américains font valser les taux

Après les bons chiffres du CPI, validés, depuis, par les PPI et les prix à l’importation, les données de ces deux derniers jours soulèvent de plus en plus de doutes sur la conjoncture américaine. L’économie est-elle vraiment sur la voie d’un soft-landing ? Les marchés hésitent et les taux cherchent leur voie. Après leur chute exceptionnelle dans la foulée des données d’inflation, mardi, les rendements des T-Notes à 2 et 10 ans ont récupéré plus de la la moitié du chemin parcouru hier, puis ont de nouveau baissé fortement aujourd’hui, sur fond de statistiques contradictoires : les ventes de détail ont légèrement reflué en termes nominaux, les climats des affaires régionaux ont regagné du terrain mais les perspectives ont baissé, parfois franchement, la production industrielle s’est contractée en raison des grèves dans l’automobile, les inscriptions hebdomadaires au chômage remontent et le climat des affaires des constructeurs immobiliers flanche un peu plus … L’ensemble interroge et alimente une forte instabilité des marchés de taux , réponse logique à une Fed qui n’a de cesse de répéter qu’elle est « data dependent »… ?

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Bouffée de confiance après les CPI américains

En octobre, les prix à la consommation aux Etats-Unis sont restés stables par rapport à septembre, ce qui a permis grâce à des effets de bases encore très négatifs de faire refluer le taux d’inflation annuelle de 3,7 % à 3,2 %, son niveau de juillet. L’indice sous-jacent n’a quant à lui augmenté que de 0,2 %, après 0,3 % en septembre. Sur un an, il ralentit d’un dixième, à 4 %.
Ce rapport est beaucoup plus convaincant que le précédent et largement suffisant pour justifier un taux inchangé des Fed Funds. D’autant qu’à part quelques exceptions, l’assurance auto et le tabac, notamment, l’inflation décélère sur la quasi-totalité des postes, loyers y compris. Après les inquiétudes nées des dernières interventions des membres de la FED, les marchés saluent la nouvelle avec une forte baisse, de 18 points de base des taux à 2 et 10 ans américains, une embardée des indices boursiers et de l’eurodollar.

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Quatrième baisse consécutive de la production industrielle allemande

La production industrielle allemande dans son ensemble, c’est-à-dire construction incluse, s’est contractée de 1,4 % en septembre. Il s’agit de la quatrième baisse consécutive depuis mai, pour un total de -3,5 % par rapport à avril. La seule production manufacturière a reculé de 1,7 %, soit un retard de 7,5 % par rapport au début de l’année 2020. Dans le même temps, les commandes n’ont augmenté que de 0,2 %, après avoir été révisées à la baisse pour le mois d’août, avec une progression de seulement 1,9 % contre 3,9 % en première estimation.
Excepté le léger rebond de la production dans la construction hors finitions, +2,1 %, insuffisant pour contrarier la tendance baissière à l’œuvre depuis le début d’année, il n’y a donc pas grand-chose à sauver de cette fin de troisième trimestre. Le quatrième démarre, lui, sur de très mauvaises bases, avec un acquis de production de -0,9 %.

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Les NFP apportent de l’eau au moulin de J. Powell…

-15 points de base : la réponse des taux à 10 ans américains, retombés à 4,50 % dans les minutes qui ont suivi la publication du rapport sur l’emploi du mois d’octobre aux Etats-Unis. Les créations de postes en net recul, à 99 K dans le seul secteur privé, la nouvelle remontée d’un dixième du taux de chômage à 3,9 % et le ralentissement des hausses mensuelles de salaires, à 0,2 % seulement, confortent simultanément le discours du président de la Fed de cette semaine et renforcent l’idée d’un arrêt des hausses de taux directeurs.
Les grèves dans l’industrie automobile ont manifestement aidé, avec 33 K destructions d’emplois dans le secteur automobile -35 K au total dans l’industrie manufacturière- ; un effet amené à être corrigé le mois prochain. Par ailleurs, les emplois gouvernementaux continuent à croître à un rythme de 51 K, comme il le font peu ou prou depuis trois mois, constituant, après la santé et l’éducation, le principal socle de créations de postes. Dans tous les autres secteurs, en effet, les hausses sont très réduites ou inexistantes, notamment dans les loisirs et la restauration mais également les services professionnels ou le commerce de détail, quand l’emploi ne baisse pas, comme dans les transports, les technologies.

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BMG octobre 2023 – Un momentum enfin plus encourageant

Notre baromètre global reprend des couleurs en octobre. Certes, l’amélioration est principalement américaine, pour autant notre baromètre de l’activité regagne un peu de terrain dans tous les pays sous revue, hors Chine. Pour la première fois depuis longtemps, nos perspectives ressortent également en hausse. En l’absence de choc en provenance du Moyen Orient, la forte baisse de l’inflation semble commencer à porter ses fruits.

En octobre, notre baromètre d’activité stagne à 0. Les indices des climats des affaires et des exportations persistent en territoire positif et celui de la consommation ne quitte pas la zone négative. L’investissement passe de la zone négative à neutre. Par pays, les Etats-Unis restent largement en tête, loin devant la zone euro et le Japon, tandis que la Chine est toujours la région la plus déprimée. Notre baromètre d’inflation poursuit sa baisse, à -0,7 après -0,5, avec la totalité des régions en zone négative.

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La FED crée la surprise : plus qu’un statu quo, J. Powell passe en mode pause

Comme largement anticipé et pré-annoncé par J. Powell il y a deux semaines, la FED a laissé inchangé le niveau des Fed Funds, à 5,25 %-5,50 %. Restait néanmoins les incertitudes sur la manière dont elle verrait les choses pour la fin de l’année et au-delà, après une série d’information plutôt contrariantes. C’est là qu’elle surprend. Malgré un début de communiqué plutôt hawkish « les indicateurs récents suggèrent que l’activité économique a progressé à un rythme soutenu au troisième trimestre. Les créations d’emplois ont ralenti depuis le début de l’année, mais restent fortes, et le taux de chômage est resté faible. L’inflation reste élevée. Le système bancaire est solide et résilient… », c’est sur la suite que J. Powell va construire un argumentaire nettement moins agressif, en l’occurrence, sur les effets encore à venir d’un haut degré de restriction monétaire sur les ménages et les entreprises. La Fed considère, manifestement, que le resserrement monétaire est dorénavant suffisant pour continuer à infuser ses effets sur l’emploi et l’inflation futurs et ses critères d’appréciation évoluent. La remontée des taux longs n’y est pas pour rien, quand J. Powell mentionne bon nombre de risques sur les perspectives, dont un possible shutdown de l’administration. Mais c’est sur une possible amélioration du potentiel de croissance de l’économie américaine qu’il appuie, surtout, son raisonnement, ce qui le conduit, notamment, à minimiser l’importance du bas niveau du taux de chômage sur l’inflation.

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