Les cours de l’or et le consentement inflationniste

En 1980, Karl Otto Pöhl, alors président de la Bundesbank, avait comparé l’inflation à de la pâte dentifrice, qu’il était impossible de faire rentrer dans son tube une fois qu’elle en était sortie. Mal absolu depuis le premier choc pétrolier, l’inflation était devenue la bête noire des responsables économiques. Les temps ont changé. Derrière l’engagement affiché par les banquiers centraux pour prévenir toute résurgence inflationniste depuis les débordements post-covid de 2022-2023, se profile une certaine indulgence à l’égard de l’inflation. Il y a plusieurs explications probables à ce changement.
La première est historique. On attribue volontiers au monétarisme et à l’indépendance des banques centrales nés de l’hyperinflation des années soixante-dix, la maîtrise de l’inflation à partir du milieu des années quatre-vingt. Un mal curable devient, de facto, moins menaçant.
La seconde est générationnelle. Face au vieillissement démographique, l’inflation est, en théorie, un risque réduit par rapport à son opposée, la déflation, que le monde développé a combattue tout au long de la décennie écoulée. Après avoir déployé des moyens inédits pour lutter contre ce fléau, le retour d’un régime plus inflationniste est généralement perçu comme plus acceptable.
La troisième est circonstancielle…

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