L’indicateur PMI composite de la zone euro s’est encore replié d’un point, à 48,9, sous le double coup de la récession industrielle et des difficultés croissantes des services. Déjà en récession, l’Allemagne a vu sa situation continuer de se dégrader en juillet. La France n’est pas épargnée par la contagion, ce qui accroit significativement la probabilité d’une récession et contredit la relative stabilité des climats des affaires de l’INSEE publiés jeudi dernier.
Le Royaume-Uni s’est replié à 50,8, soit une baisse de deux points, ce qui est loin de dissiper les craintes de mauvais troisième trimestre. Parmi les chiffres de ce matin, donc, seuls les japonais ont véritablement tenu bon, avec un PMI stable en zone d’expansion, à 52,1.
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PMI : retour de la croissance, reste à savoir par rapport à quoi
Les indicateurs PMI de climat des affaires publiés ce matin par Markit sont presque partout en zone d’expansion, au-dessus de 50, et enregistrent souvent une nouvelle progression, à l’exception des allemands, lésés par les nouvelles restrictions sanitaires. Leur baisse n’empêche pas cependant l’indice composite européen de progresser légèrement, pour atteindre 53,7. Interprété littéralement, cela signifie donc un retour de la croissance : Par rapport au mois d’avril 2020 ? Ce n’est pas bien difficile, puisqu’il s’agit du pire mois de crise économique consécutive à la pandémie. Or, on sait que les directeurs d’achats interrogés observent le plus souvent leurs résultats sur un an…Par rapport au mois de mars 2021 ? C’est plus compliqué à dire : là où le climat des affaires composite de l’INSEE recule, les PMI français progressent. Reste que ce n’est pas impossible : les restrictions sont moindres que lors des épisodes précédents, la demande se reprend petit à petit et les perspectives de sortie de crise se raffermissent avec l’accélération des vaccinations.Par rapport à la tendance d’avant crise ? On en est, de toutes façons, très loin. Et le retour d’une croissance modérée, si tant est qu’il est confirmé, n’y changera pas grand-chose.
Les PMI victimes des effets de base et ça va durer
C’est parti pour trois mois au moins, les indicateurs du climat des affaires décollent et ce n’est pas fini. Attendons-nous à des records impressionnants, proportionnels aux dégâts inédits de la crise sanitaire de l’an dernier. Ceci ne nous renseigne en revanche en rien sur l’évolution en temps réel de la situation économique. La raison ? La référence des entreprises est rarement le mois précédent mais, le plus souvent, le même mois de l’année passée. Cette approche permet notamment de raisonner à périmètre constant, notamment saisonnier. Sauf qu’en l’occurrence le printemps 2020 n’avait rien de normal, plombé par une récession inédite. C’est ce que les économistes appellent effets de base et ceux-ci vont se décliner sur la plupart des indicateurs économiques des prochains mois et semer, c’est quasi certain, une sacrée pagaille pour les analystes et, sans doute, les banques centrales.