Emploi américain – verdict le mois prochain

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Avec 287 000 créations nettes d’emplois en juin, le rapport officiel évacue les risques immédiats de détérioration accélérée de la conjoncture américaine mais n’apporte que peu d’informations solides sur les développements effectivement en cours.

Les chiffres du mois de mai ayant été revus à la baisse, à 11 000 au lieu de 38 000 initialement, l’instabilité de ces deux derniers mois oblige à la prudence. Sans doute a-t-on une meilleure appréciation en lissant ces données qui ressortent ainsi à 114 000 créations mensuelles au cours des trois derniers mois ou 147 000 au cours des six derniers, soit, quelle que soit la mesure, une décélération significative par rapport à l’année dernière ainsi qu’illustré par la baisse du taux de variation annuelle à 1,7 % au lieu de 2,1 % en moyenne en 2015.

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Si ces données sont incontestablement bienvenues, elles sont probablement insuffisantes pour insuffler un changement de la politique de la FED ou de ses intentions immédiates et mériteront d’être validées.

L’accélération des salaires est davantage en mesure de semer le trouble parmi les membres du board les plus préoccupés par le risque d’une FED en retard sur le cycle.

salaires US

La FED dans une logique de fin de cycle ?

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Les minutes du dernier FOMC de la FED sont on ne peut plus claires : la Fed est de nouveau préoccupée par le marché de l’emploi, globalement moins inquiète qu’au cours des derniers mois par les tendances inflationnistes et peu encline à relever le niveau de ses taux d’intérêt avant d’avoir les éléments de clarification sur les perspectives américaines. En d’autres termes pas de hausse à ce stade quand bien même les dissensions entre les membres du board n’ont pas totalement disparu. Ceci d’autant plus que la FED semble dorénavant se positionner dans une logique de fin de cycle ; une posture assurément nouvelle sur laquelle il convient de s’arrêter.

 

Enquêtes INSEE et PMI – de grosses épines dans le pied de la reprise française

Les résultats des enquêtes INSEE et PMI publiées ce matin ne sont pas bonnes. L’indicateur synthétique du climat des affaires INSEE est ressorti en baisse de deux points, à 100, sa moyenne de long-terme mais également son plus bas niveau depuis septembre, conséquence des replis simultanés des indices manufacturiers et des services. Par ailleurs, l’indice PMI synthétique a perdu 1,5 points à 49,4 sous le coup de la chute de 1, 7 points de l’indice des services et de celle d’un demi-point dans l’industrie. À 47,4, le PMI manufacturier s’installe sur un niveau récessif, quand l’indicateur de retournement de l’INSEE rechute à -0,37, sa plus forte baisse depuis 2013.

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Ces données sont à la fois décevantes et préoccupantes. Décevantes au regard des tendances récemment observées sur le front de la croissance et de la demande domestique ; inquiétantes compte-tenu de la tendance observée ces derniers mois dans l’industrie notamment. Reste néanmoins un doute sur les effets temporaires liés aux inondations et aux mouvements sociaux qui peuvent notamment expliquer le repli marqué des tendances prévues sur le front de l’emploi intérimaire dans les services, un domaine clé de l’amélioration du marché de l’emploi de ces derniers trimestres.

Il faudra patienter un mois de plus pour prendre la mesure des publications de ce matin.

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« Décevant et préoccupant », Janet Yellen prend la mesure du mauvais rapport sur l’emploi.

La Présidente de la Fed, Janet Yellen, fait marche arrière tout en évitant de jeter de l’huile sur le feu, se disant raisonnablement confiante sur les perspectives de l’économie américaine et sur la possibilité de relever le niveau des taux directeurs… à un terme qu’elle évite toutefois de préciser, rappelant que sa politique n’est pas prédéfinie et évoluera en fonction des développements économiques futurs. Elle souligne le caractère décevant et préoccupant des derniers chiffres sur l’emploi du mois de mai ainsi que ses interrogations sur quatre points essentiels de la conjoncture américaine :

  1. la résilience de la demande domestique ;
  2. l’impact des faibles gains de productivité sur le potentiel de croissance de l’économie, donc sur le niveau d’équilibre des taux d’intérêt ;
  3. l’environnement international de faible croissance et inflation dans lequel l’appétit pour le risque des investisseurs peut rapidement basculer, notamment dans le contexte du référendum sur le Brexit ;
  4. l’inflation au sujet de laquelle elle souligne l’affaissement de certaines mesures des anticipations de long terme.

Le message est clair : pas de hausse des taux en juin et sic « invalidation des tendances observées sur le marché de l’emploi avant d’envisager une remontée des taux ». À en juger par l’indicateur synthétique du marché de l’emploi, publié plus tôt dans la journée, la FED aura besoin d’un temps plus long que celui de l’été avant de reconsidérer cette hypothèse…

LMCI

Ça va mieux !

Le moral des ménages français, le confirme : la situation économique française s’améliore ! En mai, l’indicateur INSEE du moral des Français est remonté de quatre points, retrouvant, après trois mois de repli consécutif, la tendance haussière qui était la sienne tout au long de l’année dernière, avec pour résultat un indice de confiance à son plus haut niveau depuis octobre 2007.

confiance

Les détails de l’enquête décrivent une amélioration générale du sentiment des ménages sur la situation économique et leur situation personnelle, avec deux tendances particulièrement marquées :

  • Une très nette amélioration des perspectives sur le chômage, l’indicateur enregistrant un repli de 28 points, soit sa plus forte baisse mensuelle historique (depuis 1970 !). Bien que conforme à la décélération des inscriptions au chômage observée ces derniers mois, ce résultat surprend compte tenu du faible rythme actuel de créations de postes.

demandeurs d'emploi et prsp

  • Une très nette embellie également des perspectives d’achats importants, en hausse de trois points, avec là encore un solde d’opinions à son plus haut niveau depuis 2007.

consommation des ménages

Au total, un ensemble très encourageant pour la consommation des prochains mois après un premier trimestre déjà d’un très bon cru. Le contexte domestique français est définitivement plus encourageant !

Valse des étiquettes du côté de la Fed ; l’effet ne durera sans doute qu’un temps.

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La publication des minutes du dernier comité de politique monétaire de la Fed suscite un regain de nervosité des marchés. Malgré une lecture de la situation économique fidèle à celle de son communiqué du 27 avril, à savoir globalement peu réjouissante, la Fed semble avoir été perturbée par la forte correction à la baisse des anticipations de hausse des taux qui a suivi sa communication du mois de mars. Elle précise, en particulier, que les marchés semblent sous-estimer la probabilité d’une possible hausse de ses taux d’intérêt au mois de juin, soulignant que la plupart des participants estiment qu’un tel mouvement serait approprié… si les conditions économiques le permettent.

Bien évidemment, cette dernière précision est essentielle, beaucoup des échanges du FOMC ayant, précisément, tourné autour de ce que seraient ces conditions d’ici juin, point sur lequel les écarts d’analyse sont nettement plus marqués que sur la première partie de la proposition !

En somme, la Fed cherche à se redonner des marges de manœuvre, ce qui était déjà ressorti de son communiqué post-FOMC (voir notre commentaire du 27 juin, « Wait and see »), afin de ne pas être prisonnière du très bas niveau des taux d’intérêt à long terme, dont elle estime, à l’évidence, qu’ils ont trop baissé.

Taux longs US

Vous avez dit reprise ? Le nouveau repli de la production fragilise l’estimation flash du PIB du premier trimestre

Les mauvais chiffres français et allemands du début de semaine avaient préparé le terrain. Les données de la zone euro confirment la médiocre performance de l’industrie ces deux derniers mois : en mars, l’indice de la production manufacturière est revenu sur son niveau du mois de décembre après deux mois consécutifs de repli, de respectivement 1,2 % et 1,1 %, de sorte que son niveau n’est pas plus élevé aujourd’hui qu’en milieu d’année 2011.

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Si le rebond de janvier a permis de sauver la croissance trimestrielle (en petite hausse d’à peine 0,1 %), ces chiffres suggèrent néanmoins un risque baissier sur la première estimation flash de croissance du PIB de la zone euro (publié à 0,6 %).

Au-delà, les tendances observées de part et d’autres sont décevantes, la croissance annuelle de la production hors construction étant partout en repli marqué au cours des deux derniers mois, aux environs de 0,6 % pour la plupart des pays, France excepté, à – 0,2 % l’an, et Espagne, en net ralentissement.

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Rebond des commandes allemandes, sans l’auto

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Les commandes allemandes ont rebondi de 1,9 % en mars, leur plus forte hausse depuis juin 2015. Contrairement aux tendances enregistrées ces derniers mois, cette hausse est le fruit quasiment exclusif d’une amélioration de la demande internationale, hors zone euro, en progression de 6,2 %.

Les commandes domestiques, a contrario, se rétractent (-1,2 %) et celles de la zone euro progressent faiblement, de 1,1 % (après un repli de 2,8 % en février).