Le bas niveau des taux longs, fatalité démographique ou aberration?

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La chute généralisée des taux des emprunts d’Etat de ces dernières années est souvent perçue comme le reflet d’un phénomène inéluctable, coïncident au processus de vieillissement démographique planétaire. Cette fatalité qui voudrait que des économies vieillissantes voient naturellement le niveau de leur taux d’intérêt s’ajuster à celui d’une croissance tendanciellement plus faible, à l’image de l’expérience japonaise de ces quinze dernières années, est, pourtant, largement discutable. Si le coût du capital est, en effet, l’expression du rapport des capacités aux besoins de financement, alors des sociétés vieillissantes, par nature moins pourvoyeuses d’épargne, ne seraient-elles pas plus propices à une remontée du coût de celui-ci plutôt que l’inverse ? Au moment où l’évolution des marchés obligataires internationaux semble prendre un tour de plus en plus structurel, les enseignements de la relation entre les fondements démographiques et le niveau des taux d’intérêt à long terme sont assez largement incontournables à qui recherche des points d’ancrage structurels.

2015 : année du bilan de la Fed

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Avec une Fed patiente, une BCE prometteuse et une BoJ déjà ardemment au charbon, les banques centrales maintiennent une précieuse veille au chevet de l’économie mondiale, tout au moins des marchés financiers. Les choses pourraient se compliquer dans les mois à venir, si, comme le laissent entrevoir les tendances en cours, l’action de la Fed commence à porter ses fruits, c’est-à-dire, si l’abondance de liquidités, plutôt que d’être absorbée par les seuls prix d’actifs, finit par se déverser dans l’économie réelle, via une accélération de la croissance du crédit. Janet Yellen risquerait, alors, à juste titre, de commencer à perdre patience et d’entamer l’exercice d’équilibriste qui consistera à affronter les défis d’une normalisation de sa politique monétaire. Quels sont-ils ?

Déflation en France, nous y sommes !

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C’était écrit, la restriction sur fond de faible croissance finirait par propulser l’économie française en déflation. Nous y sommes.

Avec 59 % de l’indice des prix en baisse au cours des douze derniers mois, le diagnostic ne fait plus débat. Il s’agit bien évidemment d’un facteur d’aggravation de la situation économique et financière très préoccupant.

La Fed pourra-t-elle faire cavalier seul?

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L’amélioration de la situation américaine ne fait plus de doute. L’approfondissement de la reprise du marché de l’emploi combiné aux effets positifs de la baisse des prix du pétrole lèvent, en effet, bon nombre d’incertitudes sur les perspectives conjoncturelles aux États-Unis. Les développements dans les services, qui constituaient jusqu’à présent la principale raison de nos réserves quant à la solidité de la reprise, devrait se réorienter plus favorablement au fur et à mesure de l’amélioration des gains de pouvoir d’achat et des dépenses de consommation. Dès lors, la capacité d’entrainement domestique de la croissance devrait s’en trouver renforcée.

La Fed ne pourra pas être insensible à ces changements et les anticipations sur sa politique ne tarderont pas à intégrer un premier mouvement de hausse de ses taux directeurs malgré le net repli de l’inflation vraisemblable d’ici au printemps. Son passage à l’acte n’est toutefois pas sans risque et devrait être conditionné par deux éléments clés. Le premier est relatif à la capacité du marché immobilier à absorber une hausse des taux de financement. Le second, probablement plus important aux yeux de la Fed, est lié aux risques que l’amorce d’un cycle de hausse des taux pourrait représenter pour la situation économique et financière internationale. Du diagnostic sur ces deux piliers dépendra vraisemblablement sa décision de passer à l’acte ou non dans les prochains mois.

Liquidités : un verre ça va, trois verres… Bonjour les dégâts!

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L’inquiétude suscitée par l’arrêt des injections de liquidités par la Fed n’a pas troublé bien longtemps les marchés. Pour cause, les opérations promises par la BoJ et la BCE depuis la fin octobre devraient plus qu’assurer le relais. A raison de 1000 milliards d’euros côté BCE et 80 000 mds de yens côté BoJ, ce sont quasiment 2000 milliards de dollars que les deux banques centrales devraient injecter sur les marchés en 2015, un montant deux fois supérieur à celui pratiqué par la Fed quand cette dernière opérait à plein régime en 2013.

Les liquidités donneront-elles les rendements escomptés ?

Shinzo Abe finira-t-il par rajeunir les Japonais ?

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À 17 357 points aujourd’hui, l’indice phare du marché japonais a quasiment doublé depuis l’arrivée de M. Shinzo Abé à la tête du pays fin 2012, affichant ainsi la performance, de loin, la plus spectaculaire des pays matures ; de deux fois celle du S&P 500 et trois fois celle de l’EUROSTOXX 50. Un tel engouement ne se justifie guère par la performance économique du pays. Sauf à considérer que les injections de liquidités de la BoJ soient la seule explication à l’envolée du marché japonais, ce qui reviendrait à reconnaître que nous sommes face à un simple phénomène de bulle spéculative, que reste-t-il dès lors, pour justifier la performance du Nikkei sinon la croyance dans la capacité des Abenomics à lutter contre ce qui est la principale cause des souffrances de l’économie japonaise, à savoir : son vieillissement ?

Les chiffres très préoccupants de l’économie française

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Passé les premières minutes de surprise, l’analyse des chiffres français soulève bien des inquiétudes sur la tournure de la conjoncture hexagonale. Hors variations des stocks et dépenses publiques, le PIB s’inscrit non pas en hausse de 0,3 % mais bel et bien en repli d’autant, soit la troisième baisse consécutive. Ne jouons pas sur les mots, cette situation est digne d’une économie en récession et cette dernière commence à dangereusement égrener ses effets, à raison notamment de 34 000 destructions d’emplois au troisième trimestre et d’une chute de 1,7 % de l’investissement immobilier des ménages. Le plus dur de la crise est-il encore à venir ? La question ne manque pas de se poser.

QE#1 de la BCE, cinq ans après le début de la crise, pour quoi faire ?

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Mario Draghi, le Président de BCE ira-t-il jusqu’à passer ce cap d’une politique de véritable assouplissement quantitatif comme il l’a laissé entendre lors de sa conférence de presse du 6 novembre ? C’est possible, notamment si, comme nous l’envisageons, l’inflation de la zone euro continue à refluer dans les mois à venir sous l’effet, notamment, de la chute des cours du pétrole. Au-delà de l’assurance d’injections toujours plus importantes de liquidités dans la sphère financière, qu’attendre de l’éventualité d’une telle action sur le plan économique ?