La BCE prendrait un risque inconsidéré en relevant ses taux directeurs ce jeudi

Alors que l’inflation persiste et que la croissance patine, la BCE doit désormais composer avec un environnement de marché particulièrement anxiogène. Relever ses taux directeurs de 50 points de base comme elle l’envisageait il y a peu ou, même, de 25 points de base, serait particulièrement malvenu dans le contexte en présence. Reste à espérer que ce message sera audible au sein du Conseil des Gouverneurs et que la BCE s’abstiendra, non seulement, de relever ses taux mais saura assurer une communication digne de la situation, sans jouer l’équilibriste, afin de permettre à Mme Lagarde de mettre en sourdine, un temps, ses préoccupations sur l’inflation.

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre

La hausse des taux est sans effet sur l’inflation de la zone euro

Sans surprise, l’inflation en zone euro a plus ou moins stagné en février : 8,5 % contre 8,6 % en janvier. Sur l’ensemble de la région, le ralentissement de  énergétique a, en effet, été effacé par l’accélération des autres composantes, notamment sous-jacentes  en hausse de trois dixièmes à 5,6 %. L’action de la banque centrale européenne n’a donc pas encore porté ses fruits et sauf une récession sévère, les chances de revenir a 2% à horizon prévisible ont quasiment disparu. La BCE continuera à relever le niveau de ses taux directeurs  lors de sa prochaine réunion et apporter plus de précisions sur son calendrier de restrictions à venir, malgré une situation conjoncturelle délicate, notamment en Allemagne.

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre

L’inflation sous-jacente s’enracine en zone euro

Malgré un contexte pétrolier un peu moins favorable qu’en décembre, l’inflation de la zone euro a reculé en janvier pour le troisième mois consécutif, de sept dixièmes, et atteint 8,5 %. Quoique ces données doivent être confirmées par la publication définitive (les chiffres allemands ne sont pas encore disponibles), la hausse des prix sur un an a donc été la plus faible depuis juin 2022. L’indice sous-jacent a stoppé son accélération pour afficher une hausse, comme en décembre, de 5,2 %, la forte inflation des biens, à 6,9 % après 6,4 % en décembre, a compensé, en effet, un léger ralentissement dans les services. Il en faudra plus, néanmoins, pour contrarier les effets délétères des hausses de prix cumulées sur la croissance.

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre

2022, une année blanche pour le PIB américain

La Fed trouvera-t-elle dans les données des comptes nationaux de quoi changer sa perception de la conjoncture américaine et renforcer, ou infléchir, sa politique monétaire ? Ce serait surprenant. En effet, la croissance du dernier trimestre ne présente pas beaucoup de surprises par rapport à celle du troisième ou aux prévisions de ces derniers mois. Elle a atteint 2,9 % r.a., soit 0,7 % en rythme trimestriel, pour un glissement annuel de seulement 1 %, quand bien même deux fois supérieur à ce que la FED envisageait en décembre. Affaiblie par le premier semestre, la croissance moyenne de l’année 2022 s’établit à 2,1 %, soit un petit dixième de plus que son acquis à la fin 2021. Dit autrement, l’année 2022 aura été une année blanche pour l’économie américaine. Notons à ce titre, que la zone euro a probablement fait nettement mieux, aux environs de 3,5 %, avec un acquis comparable…Dans le détail, quatre points saillants : la consommation des ménages a poursuivi son rattrapage dans les secteurs en retard par rapport à la période pré-covid, les importations ont reculé plus fortement que les exportations, ce à quoi il faut ajouter la formation des stocks, pour plus de la moitié de la croissance totale du PIB, et les dépenses publiques, qui conservent un rythme soutenu. De quoi compenser les très mauvaises données en provenance de l’immobilier/construction qui focalisent néanmoins l’attention pour l’année en cours.

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre

L’inflation américaine sur la bonne voie

Nouveau ralentissement de l’inflation américaine en novembre, qui passe de 7,9 % à 7,1 %, un plus bas depuis décembre dernier. Quant à sa composante sous-jacente, elle perd 0,3 points, à 6 %. Elle affiche, certes, un niveau toujours très haut, mais, surtout, une progression mensuelle de l’indice hors énergie et alimentaire de seulement 0,2 %, après 0,3 % et 0,6 % en août/septembre.

Or, il s’agit là de la condition d’une normalisation de l’inflation puisque s’il garde ce rythme de 0,2 % au cours des mois à venir, alors, son évolution en glissement annuel atteindra 2,5 % en septembre 2023. Voilà qui valide un cap décidément moins restrictif pour la Fed. La Banque Centrale américaine laissera-t-elle pour autant cette vision l’emporter ou sera-t-elle un peu plus prudente au vu du chemin qu’il reste à parcourir.

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre

La réduction du bilan de la BCE au menu de cette semaine ?

La BCE l’a déjà annoncé, elle conservera le cap restrictif qui est le sien depuis l’été et relèvera probablement ses taux directeurs de ¾ de point jeudi comme en septembre, de 1,25 % à 2 %, niveau qu’ils n’ont plus connu depuis 2009. Le mouvement est, de fait, largement attendu et, en l’absence de mise à jour de ses prévisions trimestrielles, c’est sur la communication au sujet de sa politique à venir que se portera l’attention. L’occasion pourrait être toute trouvée pour commencer à adresser la question de la réduction de son bilan. L’Allemagne pousse en ce sens et le conseil des gouverneurs pourrait y voir trois avantages : un moyen de consolider son soutien à l’euro au moment où ce dernier profite des anticipations d’un possible pivot de la FED, celui de se substituer à des hausses de taux par trop coûteuses pour la croissance, celui, enfin, de rappeler à l’ordre des gouvernements dont les largesses récentes ne sont pas de son goût. Du dosage de sa communication en ce sens dépendra la perception des marchés sur le caractère plus ou moins restrictif de la posture de la BCE. Face à une inflation qu’elle juge largement hors de contrôle, il semble cependant peu probable que le conseil des gouverneurs laisse beaucoup de place à la surenchère reflationniste des marchés de ces derniers jours.

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre

La Fed face au risque de dislocation financière

Les minutes du dernier FOMC confirment les propos de J. Powell lors de sa conférence de presse d’il y a trois semaines : la FED ne compte pas ralentir la cadence de son resserrement monétaire et garde une posture globalement restrictive, soulignant la nécessité de nouvelles hausses de taux pour venir à bout d’un processus inflationniste « inacceptable ». De son point de vue, le risque d’un pivot trop précoce l’emporte clairement sur celui d’aller trop loin en matière de resserrement monétaire, quand bien même certains membres soulignent la nécessité de calibrer la remontée des taux à la dégradation de la conjoncture mondiale.

Depuis le FOMC peu d’éléments viennent contrarier cette lecture. Les signes de repli de l’inflation sont, en effet, très ténus, comme illustré par les prix à la production toujours en hausse de 8,5 % l’an en septembre, et l’activité se porte plutôt mieux aujourd’hui qu’en début d’été. C’est du côté financier, en revanche, que les choses se gâtent avec des poches de tensions de plus en plus nombreuses, aux Etats-Unis et dans le reste du monde, Royaume-Uni notamment où la situation semble hors de contrôle. La FED ne pourra pas longtemps ignorer cette réalité. Reste à savoir si elle ajustera sa posture à temps.

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre

Le roseau plie mais ne rompt pas, selon l’enquête INSEE

Les incertitudes en présence conduisent l’économiste à chercher dans les données de conjoncture et d’enquêtes des indices de l’ampleur de la crise qui guette l’Europe. Si l’on en croît les climats des affaires de l’INSEE, rien de terrible, pour l’heure, du moins. Tiré à la baisse par toutes ses principales composantes, l’indicateur composite perd deux points à 102. Cela correspond à un recul de 10 points depuis février mais à un niveau toujours supérieur à la moyenne de long terme. Cette trajectoire descendante et les conséquences, pour l’heure diffuses, des pertes de pouvoir d’achat, alimentent les craintes de récession, sans pour autant indiquer de choc d’ampleur. Un constat qui n’en reste pas moins précaire à la veille de l’hiver.

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre