La chute des commandes en provenance de la zone euro pèse sur l’industrie allemande

Contrairement à ce que le contexte présent pourrait faire redouter, la baisse des commandes allemandes est avant tout le résultat de la chute de quasiment 10 % des commandes en provenance de la zone euro au cours du mois de décembre. A l’inverse, les résultats en provenance du reste du monde sont plutôt bons, en hausse de 5,5 % sur le mois.

Si les chiffres globaux en repli de 0,7%, après une forte hausse de 1,5% en novembre, ne sont pas alarmants, le détail de ce rapport soulève deux points préoccupants :

  • Un arrêt de la croissance des commandes domestiques, la chute de 2,5% de décembre venant annuler l’augmentation de même ampleur de novembre ;
  • Une très nette détérioration des commandes en provenance des partenaires régionaux de l’Allemagne, ces derniers ayant été en 2015, la principale source de croissance de la demande. Au cours des douze derniers mois à décembre, la croissance des commandes en provenance de la zone euro ressort ainsi à -7,6 %, signant ainsi sa plus mauvaise performance depuis fin 2012, sous l’effet notamment d’une chute de 12,9 % des commandes de biens d’investissement ! De quoi assurément suggérer de la réserve quant aux attentes aujourd’hui en place sur la capacité de la zone euro à prendre le relais de la croissance internationale.

Commandes allemandescommandes détail

 

BCE, une bonne raison d’agir !

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Quoi que nous ayons pu dire -mea culpa-, M. Draghi a sans doute fait le bon choix.
 
Expliquer le changement de perception de la BCE par les seuls arguments du prix du pétrole ou du taux de change, n’est pas convaincant. C’est ailleurs que semblent se trouver les raisons des annonces d’aujourd’hui : le regain de tensions sur les marchés souverains et bancaires de la zone euro. 
De quoi assurément mettre tout le monde d’accord et considérer l’option d’une très vraisemblable augmentation du programme d’achats d’actifs en mars si ces éléments de stress ne se dissipent pas rapidement.
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La BCE se ravise, enfin ! Une bonne nouvelle pour l’équilibre mondial

 

L’annonce d’une baisse de seulement 10 points de base de son taux de dépôt, contre 15 points généralement anticipé, avait donné le ton avant la conférence de presse de M. Draghi ; la BCE ne jouerait pas la surenchère. Les annonces qui suivirent le confirment, la BCE a fait le minimum. En d’autres termes : aucune augmentation du rythme d’achat mensuel de ses achats d’actifs, toujours fixés à 60 milliard par mois, la BCE s’étant contentée de prolonger ce programme jusqu’en mars 2017 au moins.

Il s’agit à l’évidence d’un revirement par rapport à ce qu’avait laissé entendre Mario Draghi lors de ses différentes interventions, y compris les plus récentes. Comment expliquer cette volte-face ?

Nous avons suffisamment communiqué sur notre incompréhension à l’idée d’une augmentation du programme d’achats d’actifs et sur les risques qu’elle comportait pour ne pas manquer d’éléments de compréhension (Quelles sont les motivations de M. Draghi?)

  • relative solidité de la croissance en zone euro,
  • ressaisissement généralisé de l’inflation sous-jacente
  • rapide augmentation des coûts salariaux en Allemagne
  • disparition des effets de base pétroliers, susceptibles de faire remonter les taux d’inflation brutalement en début d’année (Regain de volatilité en vue des anticipations d’inflation
  • risque de chute incontrôlée de l’euro alors que la Fed s’apprête à remonter ses taux directeurs
  • risques de tensions en cascade dans le monde émergent (BCE-FED, le clash)

Inflation hors energie UEMEnergie et CPI UEM

Si incompréhension il y a, c’est donc davantage dans le fait que Mario Draghi n’ait pas préparé les marchés à son changement de perception avant la réunion aujourd’hui plutôt que sur les bonnes raisons à l’origine des décisions prises.

Quoi qu’il en soit, la décision de la BCE est incontestablement la bonne et, bien qu’à l’évidence une mauvaise nouvelle pour les marchés européens, elle constitue, au contraire une bonne nouvelle pour les marchés du reste du monde par rapport à ce que l’on pouvait redouter d’une action d’envergure.

 

La croissance allemande ne paie pas

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L’économie allemande, c’est évident, va bien. Malgré le ralentissement de sa croissance au troisième trimestre, les indicateurs du climat des affaires permettent d’envisager la fin de l’année sur une note sereine en dépit de la détérioration du contexte international et des répercussions de l’affaire Volkswagen. À l’origine de cette résistance, deux soutiens : l’embellie de la conjoncture régionale, dont l’Allemagne retire quelques bénéfices mais, surtout, l’amélioration de sa situation domestique de plus en plus influente sur la croissance nationale.

Les effets de cette bonne santé se font malgré tout attendre : l’Allemagne n’est pas la locomotive escomptée à l’égard du reste de la zone euro et sa performance boursière n’est guère plus favorable que celle de ses partenaires. Après une longue période de sous performance amorcée au printemps, le ressaisissement du DAX depuis le mois d’octobre est loin d’avoir été spectaculaire, l’indice allemand affichant toujours un repli de 13 % par rapport à son point haut annuel du 10 avril, à comparer à un retrait de 10 % de l’EUROSTOXX et de 7 % pour le CAC 40 sur la même période. Comment expliquer ces déceptions et que suggèrent-elles pour les prochains mois ?

Quelles sont les motivations de M Draghi?

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Il n’aurait pas été très compliqué pour le Président de la BCE de se démarquer cette semaine de sa position, largement incomprise, sur la nécessité d’assouplir davantage la politique monétaire de la BCE. L’amélioration de l’inflation sous-jacente et la confirmation d’une meilleure tenue de la conjoncture domestique en zone euro auraient, en particulier, pu être utilisées par Mario Draghi pour se donner un peu de temps, la voie ayant, par ailleurs, été ouverte par son numéro 2, Benoît Cœuré, en milieu de semaine. Il n’en a rien été. Le Président de la BCE semble donc prêt à faire davantage dès la prochaine réunion du Comité de politique monétaire, le 3 décembre. Nous voyons dans cette perspective potentiellement plus de risques que de bénéfices.

La zone euro va définitivement mieux !

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Les économies de la zone euro vont mieux et nos perspectives, quelque peu, volontaires s’en trouvent confortées. Derrière une conjoncture dorénavant plus porteuse se profilent des tendances susceptibles de changer la donne de manière durable. Retour sur les conditions d’un meilleur allant et les raisons pour lesquelles la BCE ferait bien de s’abstenir d’accroître davantage son quantitative easing, à ce stade, tout au moins dans sa forme actuelle.

UEM Sentiment et PIBUEM climat affaires par pays

La BCE ferait bien d’économiser ses cartouches

La BCE annoncera-t-elle un élargissement de son programme d’achat d’actifs demain ? Ce n’est pas impossible si l’on en juge par le bas niveau d’inflation en présence et l’évidence que cette situation risque de durer bien plus longtemps qu’escompté. Pour autant, cet argument est-il suffisant ? Le débat est ouvert, en particulier sur l’opportunité de faire des annonces dès ce mois-ci, ceci pour au moins quatre raisons. Lire la suite…

Le grand retour de l’Allemagne

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Emblème de la réussite à l’exportation et économie vieillissante pour laquelle les perspectives de consommation n’ont a priori rien de très porteur, l’économie allemande est-elle vouée au déclin dans un monde où la dynamique des échanges mondiaux de marchandises semble structurellement entamée ? C’est en ces termes que de nombreux observateurs sont tentés d’aborder la question allemande aujourd’hui, concluant pour la plupart aux mêmes inquiétudes que celles que nous avions formulées début 2014 lorsque nous nous étions emparés de cette question (voir « Allemagne, l’heure des choix », PPT du 28 janvier 2014). L’économie allemande semble pourtant s’éloigner de plus en plus de ces clichés, au point peut-être de préparer son grand retour. S’il est bien difficile d’en prendre le pari dès à présent, notamment après l’affaire Volkswagen, les développements de ces derniers trimestres forcent incontestablement à se poser la question.