Une posture de la BCE difficile à justifier, à moins que…

Résolument « patient et persistant », M. Draghi calme le jeu, fait refluer l’Euro et les taux longs et dope les bourses européennes. Dans quel but ?

Comme largement anticipé par le consensus, la BCE a annoncé la prolongation de son programme d’achats d’actifs après le mois de décembre, à hauteur de 30 milliards d’euros par mois, contre 60 mds aujourd’hui. Toutefois, sauf cette mesure, rien dans les annonces de ce jour ne préfigure l’intention d’aller plus loin dans le processus de normalisation monétaire avant octobre 2018, un horizon suffisamment lointain pour contrer la montée récente des spéculations sur une fin programmée de la politique d’assouplissement quantitatif ou l’enclenchement d’un cycle de hausse des taux. Lire la suite…

Gradualisme attendu du côté de la BCE

Si l’impatience d’un certain nombre de membres de la BCE en faveur d’un arrêt pur et simple du programme d’achats de titres n’a pas manqué de s’exprimer, la probabilité d’une décision en ce sens semble relativement faible. Plusieurs raisons à cela : malgré des développements conjoncturels qui ont tout lieu de satisfaire la BCE, la remontée de l’inflation n’est pas jugée suffisante, la menace d’une appréciation de l’Euro qui viendrait décaler plus encore le retour de l’inflation vers l’objectif officiel est à même de prévenir tout changement radical de la politique monétaire,  le contexte politique régional est source d’instabilité potentielle contre laquelle la BCE préfèrera vraisemblablement garder des moyens d’action en cas de besoin.

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Minutes du FOMC – Janet Yellen, « hawk » parmi les « doves »

Loin de la détermination affichée par J. Yellen en faveur d’un durcissement des conditions monétaires après le comité de politique monétaire du mois de septembre, les minutes de ce FOMC soulignent une grande indécision des membres de la FED à l’égard du faible niveau persistant de l’inflation et de la nécessité de remonter davantage les taux directeurs avant d’avoir la confirmation que ce phénomène n’est que transitoire. Contrairement à la posture qu’elle semblait occuper jusqu’alors au sein du conseil, la présidente de la FED, J. Yellen, fait figure de « faucon » ; une volte-face qui, au-delà d’être intrigante, sème le doute quant à l’orientation à venir de la politique monétaire américaine.

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FOMC – une connotation globalement plus restrictive qu’attendu

La confiance affichée par Janet Yellen sur la conjoncture américaine a pris le pas sur l’inconfort dont elle témoignait jusqu’alors à l’égard du bas niveau persistant d’inflation. La perspective d’une nouvelle hausse des taux des Fed funds en décembre constitue l’élément de surprise du FOMC du mois de septembre.

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Inflation, les européens sur le qui-vive. La FED viendra-t-elle calmer le jeu ?

Impatientes de reprendre la voie d’une normalisation de leurs politiques monétaires, les banques centrales vont-elles sauter sur l’occasion de résultats d’inflation un brin mieux orientés en août ? La tentation est palpable. Mark Carney, le Président de la Banque d’Angleterre, se dit dans les starting blocks tandis que de Jens Weidmann, président de la Bundesbank, plaide pour un arrêt du programme d’achats d’actifs de la BCE. La FED viendra-t-elle ajouter de l’huile sur le feu mercredi prochain, comme le suggèrent les anticipations des marchés ou, au contraire, calmer le jeu ? La deuxième option reste, à nos yeux, la plus probable.

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Double carton pour M. Draghi

L’exercice était forcément complexe pour le président de la BCE, Mario Draghi, aujourd’hui.

Il lui fallait tout à la fois :

  • prendre acte de l’amélioration des indicateurs conjoncturels récents et communiquer sur des prévisions de croissance, forcément, revues à la hausse (à 2,2% pour 2017)
  • stopper la dépression des rendements obligataires de ces dernières semaines, dont la direction est clairement contraire à ses souhaits ; après avoir réussi à faire remonter les taux longs en début de conférence, le président de la BCE semble avoir échoué sur ce point, tant il s’est montré réservé quant à l’éventualité d’un changement envisageable de sa politique monétaire à horizon prévisible.
  • prévenir toute accélération du mouvement de hausse de l’euro ; l’échec est là total, le diagnostic rassurant sur les perspectives conjoncturelles de la zone euro semblant largement l’emporter sur les marchés des changes, tandis que Mario Draghi a continué à mentionner un ajustement à venir de la politique de la BCE , courant 2018 quand bien même il s’est bien gardé de quelconques précisions sur l’agenda envisagé. Résultat, bien qu’ayant souligné la vigilance de la BCE à l’égard du taux de change, dorénavant tout aussi déterminant que la croissance et l’inflation dans l’orientation à venir de la politique monétaire, l’euro est repassé au-dessus de 1,20 USD et frôle les 131 JPY.

En d’autres termes, bien qu’incontestablement « dovish », en particulier en comparaison de sa posture de début d’été, le Président de la BCE ne semble guère avoir les moyens de s’opposer aux pressions haussières de l’euro. La balle repart, dès lors du côté américain…

 

Véronique Riches-Flores

contact@richesflores.com

Minutes de la BCE : « Promis on ne nous y reprendra pas »… ou, les leçons de Sintra

Assurément, la réaction des marchés aux propos de Mario Draghi lors du symposium de Sintra de la fin juin ont marqué les esprits des membres du board de la BCE, dont on comprend à la lecture du compte-rendu du comité de politique monétaire du 20 juillet que cet épiphénomène a fait l’objet de bien des échanges. Résultat, la BCE considère de bon ton de renforcer sa méthode de communication et de veiller à faire évoluer son langage de manière progressive afin de prévenir les risques de surréaction futurs, tout en préparant le terrain à un éventuel changement de cap lorsque celui-ci sera jugé nécessaire. Rien de cela, toutefois, à l’ordre du jour à ce stade.

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Eclipse totale à Jackson Hole

Traditionnellement rythmée par le calendrier des comités de politique monétaire des banques centrales, la vie des marchés financiers doit maintenant compter avec leurs symposia annuels. Fin juin, la quatrième édition de celui de la BCE, au Portugal, a laissé des traces dont les investisseurs se souviennent. En évoquant la possibilité d’une diminution plus rapide que prévu de son soutien monétaire, le président de la BCE a provoqué une mini bourrasque sur les marchés, à l’origine, malgré les précisions et rectifications apportées dès le lendemain, d’un net repli de l’Euro stoxx 50 dans les jours qui suivirent, de plus d’un doublement des taux d’intérêt à 10 ans allemands de 0,25 % la veille du symposium à 0,59 % deux semaines plus tard,

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