ISM et PMI manufacturiers à front renversé

Quelques minutes après la révision à la hausse d’un PMI manufacturier déjà en zone d’expansion, à 51,3 contre 50 points en avril, l’ISM manufacturier a été publié en repli de 5 dixièmes, à 48,7. Quand bien même l’écart entre ces deux indicateurs est faible, les directions suggèrent deux tendances contraires de la conjoncture manufacturière américaine : le PMI serait conforme à une réaccélération de la croissance, tandis que l’ISM pointe vers une détérioration accentuée.

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S&P, même pas mal…

Sans réelle surprise, l’agence de notation S&P a abaissé la note de la France vendredi dernier. Le verdict était souvent anticipé, malgré le maintien de la note par les Moody’s et Fitch le 26 avril, et les raisons qui en sont à l’origine sont également bien connues : dérapage des déficits sans résultats économiques patents et difficultés à donner des gages d’amélioration, notamment. Il s’agit d’un incontestable revers politique et sans doute d’un affaiblissement de la position française par rapport à ses partenaires les plus proches, allemands notamment. C’est aussi un argument de poids pour les opposants au gouvernement qui s’en serait bien passé à la veille d’échéances électorales qui, déjà, se présentent sous les plus mauvais auspices. Le risque de sanction des marchés, qui pourrait se traduire par une fuite des investisseurs et une hausse du coût de la dette française paraît, pourtant, relativement limité.

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Un petit pas de côté de la BCE par rapport à la FED, guère plus

La BCE, cela ne fait presque plus de doute, procèdera jeudi prochain à une première baisse de ses taux directeurs d’un quart de point. Le taux repo devrait, ainsi, être ramené à 4,25 %, après avoir été porté à 4,50 % en septembre 2023, au terme de dix hausses successives en quelques quatorze mois. Attendu de longue date, ce premier geste mettra un terme à l’épisode de resserrement monétaire le plus important depuis la création de l’euro et marquera, dans le même temps, une des rares initiatives d’assouplissement « autonome » de la BCE par rapport à la Fed, à l’exception de celle de mars 2016, dans un tout autre contexte de lutte contre la déflation. Bienvenu, cet affranchissement de la Fed grandit l’institution européenne et, contrairement à ce que bon nombre envisageaient, il n’affaiblit pas la devise européenne mais presque le contraire. Pourra-t-il néanmoins aller bien loin ? C’est peu probable, pour une multitude de raisons, tant domestiques que globales qui n’incitent guère à envisager que la BCE sera en mesure de faire longtemps cavalier seul.
Sauf le pas de côté de jeudi, qui serait peut-être déjà remis en question si elle ne l’avait pas, déjà, quasiment annoncé, l’action de la BCE a toutes les chances, en effet, de revenir sans tarder sous la coupe de la Fed. C’est donc, de ce côté-là qu’il faudra de nouveau regarder pour jauger des initiatives à venir de la banque centrale européenne après le 6 juin.

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Après le 9 juin, l’intégration plus poussée de l’UE vraisemblablement terminée

La législature 2019/2024 du parlement européen a été marquée par des progrès sans précédent en termes d’intégration. Plus solidaire, plus fédérale et par là-même plus utile aux populations, l’Europe n’a jamais gagné autant en popularité qu’entre 2020 et 2022, quand une succession de crises inédites lui ont donné l’occasion d’être tout à la fois actrice, protectrice et ambitieuse.
L’Union européenne achève, pourtant, ce quinquennat dans des conditions de défiance et de désarroi extrêmes. Aux grandes initiatives des grandes crises ont succédé des déboires qu’elle n’avait jamais connus, suivis d’un désenchantement d’autant plus grand que le projet européen commençait à susciter une plus large adhésion. Incapable de trouver ses marques et de s’adapter au nouvel ordre mondial que cache un désordre aux antipodes de l’idéologie sur laquelle elle a cru pouvoir bâtir son avenir, l’UE n’est jamais apparue aussi défaillante qu’aujourd’hui. A deux doigts d’être lâchée par son allié historique américain, menacée d’être engloutie par ses concurrents chinois et de devoir affronter son voisin russe, l’Europe semble tétanisée. Incapable de poursuivre sur les voies que ses initiatives prometteuses semblaient avoir ouvertes, elle court après les lièvres d’un monde qui la dépasse, face auquel, bien qu’encorseté dans une législation de plus en plus réductrice d’autonomie, chacun tente son vatout, au grand dam de l’ambition commune.
Du scrutin du 9 juin ressortira sans doute une Europe plus divisée que jamais, plus prompte à défaire les quelques avancées de ces dernières années qu’à consolider les débuts d’une plus grande intégration solidaire. C’est la perspective d’une Europe hors-jeu, face à l’adversité déployée par ses rivaux, laquelle paraît, dorénavant, le seul maillon auquel se rattachent les pays membres pour ne pas abandonner le paquebot en perdition. D’où pourrait venir le sursaut ?

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En attendant les ISM, les PMI américains enterrent les baisses de taux en 2024

Fort heureusement, les résultats de Nvidia jouent comme un puissant anesthésiant sur les marchés, permettant tout à la fois de digérer les minutes pas très market friendly du dernier FOMC et des PMI encore moins. Il est vrai que les analystes ont, également, appris à se méfier des résultats, souvent fantaisistes de ces enquêtes depuis le début de la décennie. Toujours est-il que le fort rebond du PMI des services, que ne peuvent a priori expliquer que des effets volume et/ou prix, ne va pas du tout dans le sens de possibles baisses des taux de la FED. Point de consolation, les détails de cette enquête ne donnent pas d’éléments probants susceptibles d’en justifier le résultat, lequel tient principalement aux commandes…

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Bourses européennes : les raisons de la confiance et les éléments de surveillance

Fin mars, la mise à jour de notre scénario macroéconomique et financier trimestriel conduisait à des conclusions optimistes sur les bourses européennes, tout du moins à brève échéance. Mal nous en a pris : après cinq mois de hausse, l’indice Eurostoxx 50 a perdu 2,5 % en avril ! Quand bien même, chat échaudé craint l’eau froide, bon nombre de raisons plaident toujours en faveur des indices européens.
La perspective renforcée d’une baisse imminente des taux de la BCE n’est naturellement pas étrangère à ce diagnostic. Ce n’est toutefois pas le seul argument : évacuation des risques majeurs sur les perspectives conjoncturelles régionales, accumulation d’épargne, effets richesse, moindre mobilité des capitaux, voire crise immobilière, sont autant de soutiens potentiels à une hausse persistante des marchés de la zone euro, dans un contexte de désinflation confirmée. Sauf la retenue qu’imposent les valorisations américaines et la dégradation de la conjoncture aux États-Unis, sans doute, la confiance serait-elle d’ores et déjà plus palpable sur les indices. Alors ?

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Ça tangue du côté de la conjoncture… et, donc, sur les perspectives monétaires

Les indicateurs conjoncturels publiés aujourd’hui ajoutent aux mauvaises nouvelles de ces dernières semaines sur la conjoncture américaine mais, également, nippone.
– Au Japon, le PIB s’est contracté de 0,5 % en moyenne au cours des trois premiers mois de l’année, ce qui constitue la deuxième baisse sur les trois derniers trimestres après, déjà, celle de 0,9 % de l’automne dernier. Les effets de la chute du yen sur l’activité industrielle manquent au rendez-vous avec une baisse de 5 % des exportations de biens et services, quand bien même fermetures d’usines et tremblements de terre expliquent une partie de ces déceptions. Voilà néanmoins un ensemble bien décevant pour ceux qui avaient espéré une normalisation de la situation du pays et une poursuite des hausses de taux de la BoJ.
– Aux Etats-Unis, de nouveau, l’industrie manufacturière a perdu du terrain alors que l’environnement immobilier se dégrade davantage. Cela commence à faire beaucoup après, déjà, des ventes de détail médiocres dévoilées hier, les faibles ISM précédents et le ralentissement des créations d’emplois d’avril. Il ne faudrait pas beaucoup de déceptions additionnelles pour que J. Powell, qui a révisé sa copie le 1er mai, soit rattrapé sous peu par un effet « porte de saloon »…

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Les taux à 10 ans américains enfoncent le plancher des 4,40 %

Inflation, ventes de détail et Empire State accélèrent le mouvement de baisse des taux américains sur fond, par ailleurs, de repli persistant des cours du brut. A 4,38%, le rendement des T-Notes à 10 ans continue à céder du terrain depuis son point haut de 4,70 % de fin avril.
De fait, après avoir largement été remises en question, les anticipations de baisses des taux de la FED à partir de septembre regagnent du terrain, au grand bénéfice :
– des marchés souverains, américains mais également européens sur lesquels les taux à 10 ans allemands chutent de 10 points de base cet après-midi,
– de l’euro, franchement au-dessus de 1,08 $,
– des bourses, bien que de manière plus erratique, la tech en tête,
– de l’or et des crypto-monnaies.
A en juger par les données d’inflation du mois d’avril, de respectivement 3,4 % pour le total et à 3,6 % pour le sous-jacent, il reste encore du chemin à faire. De même, pour l’heure, les variations mensuelles restent incompatibles avec un retour de l’inflation annuelle à 2 %. Pour autant, le ralentissement conjoncturel, de plus en plus patent au vu des dernières données en date, ventes de détail et enquête Empire State, pourrait bien achever le travail.

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