Assurément risqué l’exercice de communication de J. Powell de ce soir qui devra tenter de réconcilier ce qui semble de moins en moins réconciliable, sinon dès ce mois-ci, du moins sans tarder, c’est à dire : Des révisions substantielles à la hausse de son scénario de croissance et d’inflation par rapport à celui de décembre, avant l’adoption de la rallonge budgétaire de 900 Mds de $ et le nouveau plan Biden de 1.900 Mds de $. Une vraisemblable révision à la hausse des perspectives de moyen terme de taux d’intérêt de ses membres, les DOTS, dont l’ampleur pourrait sensiblement compliquer l’exercice du Président de la FED devant la presse. La prolongation, ou non, de l’exclusion des Treasuries et des réserves bancaires des calculs de ratios de leviers, mesure introduite en avril dernier censée prendre fin le 31 mars qui, si elle n’était pas étendue, pourrait accentuer les tensions sur les conditions de financement du Trésor. L’absence, a priori, de changement imminent de sa politique monétaire ni le désir de donner plus de précisions sur les modifications à venir, dans un contexte encore éminemment incertain sur les tendances de plus long terme de l’économie américaine. Le tout en évitant de souffler sur les braises des marchés de taux qui seraient peut-être plus facile à éteindre si la FED pouvait effectivement affirmer que le mixte de politique économique a changé et que sa politique monétaire doit en prendre acte, option néanmoins impossible tant elle ferait encourir un risque majeur sur des marchés financiers dopés depuis plus de dix ans aux liquidités.
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La FED passera son tour en juillet, à moins que…
Avec 191K créations de postes en juin, le rapport sur l’emploi américain n’offre pas d’argument suffisant à la FED pour abaisser ses taux directeurs dès la fin du mois de juillet. La statistique a, de fait, eu un impact d’ampleur sur les marchés qui escomptaient à quasiment 100 % la probabilité d’un passage à l’acte à l’occasion du prochain FOMC. La partie semble pourtant loin d’être jouée et les trois semaines qui nous séparent du prochain FOMC pourraient offrir bien des occasions de reconsidérer l’hypothèse d’un statu quo de la FED immédiatement suscitée par ce rapport.
Les victoires de Donald Trump et les risques d’embardée des taux d’intérêt américains
Perdant ou victorieux ? Le résultat des élections de mi-mandat aux États-Unis est assez discutable. Généralement perçu comme une demi-défaite pour le président D. Trump, on peut aussi y voir une configuration plutôt à son avantage dans la perspective des élections présidentielles de 2020. On aurait tort, alors, de considérer que la majorité démocrate à la chambre des représentants constitue de facto une limite à la dérive des finances publiques et par conséquent à celle des taux d’intérêt récemment enclenchée…
Regain de tensions sur les taux américains après un trop bon rapport sur l’emploi
C’est toute l’ambiguïté des situations de fin de cycle : il est nécessaire que les chiffres soient bons pour entretenir les perspectives de croissance décentes, sans trop, pour ne pas attiser les tensions sur les taux d’intérêt ni peser sur les perspectives bénéficiaires des entreprises. Vu sous cet angle, le rapport du mois d’octobre est sans doute trop bon pour prévenir une remontée persistante des taux d’intérêt réels.