Vers une forte révision du scénario de la BCE, après l’inflation allemande

En attendant la France, l’Italie et la zone euro dans son ensemble, les données publiées aujourd’hui en Allemagne et en Espagne pointent vers une très probable accélération notable de l’inflation de la zone euro en novembre. L’évolution annuelle des prix à la consommation a atteint 5,2 % outre-Rhin et 5,6 % de l’autre côté des Pyrénées, selon les indices nationaux. L’indice harmonisé allemand grimpe même à 6 %, conformément aux anticipations de la Bundesbank. Fait nouveau par rapport à ces derniers mois, les évolutions mensuelles font apparaître de légères tensions sur les prix sous-jacents dans la plus grande économie de la région. En résumé, comme ailleurs, l’inflation est là pour durer, au moins, un peu plus longtemps que prévu. Avec une fin d’année, aux environs de 4,8 % pour l’ensemble de la zone euro, les perspectives pour 2022 sont particulièrement impactées. La BCE, qui prévoyait encore en septembre une inflation à 1,7 % seulement en moyenne l’an prochain, n’aura d’autre choix que de réviser très substantiellement son scénario début décembre.

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En Allemagne, l’inflation pourrait trouver de nouveaux carburants, plus explosifs

Les prix à la consommation allemands (harmonisés ou non), sont confirmés en hausse de 4,1 % sur 12 mois en septembre, une évolution qui, on le sait, s’explique principalement par les effets de base liés aux baisses de taxes du dernier semestre de l’an dernier et par les évolutions des prix du pétrole, faibles en 2020, en forte hausse en 2021 . De cet état de fait découlent deux constats. Le premier concerne l’aspect temporaire de la plupart des facteurs d’inflation mesurés jusqu’ici : toutes choses égales par ailleurs, l’inflation devrait reculer l’an prochain. Le second concerne les développements récents, sur le front de l’approvisionnement ou des prix des matières premières, notamment du gaz. Pour l’heure, leur effet sur l’inflation totale demeure limité. En revanche, les prix à la production ont d’ores et déjà franchement accéléré, à 12 % sur un an en août. De quoi faire redouter une transmission aux prix payés par les consommateurs, ou un approfondissement de la crise industrielle.

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