L’Asie se disloque. Parviendra-t-elle à se relever ?

Crise sanitaire, érosion des débouchés à l’exportation, tensions géopolitiques et commerciales, dérive autocratique de la Chine et guerre des monnaies ; l’Asie va mal. À quel point et se pourrait-il qu’elle ne se remette pas des chocs en présence ? Si l’espoir d’un pivot de la FED suggère un apaisement des tensions extrêmes actuellement en présence, les maux dont souffre la région semblent beaucoup plus profonds et interrogent sur sa capacité à rebondir et à honorer les anticipations de croissance structurelle qu’elle continue à inspirer. Selon le FMI, l’Asie émergente devrait croître à un rythme encore légèrement supérieur à 5 % l’an en moyenne entre 2022 et 2027, presque deux fois plus rapide que le monde dans sa globalité. La région conserverait, ainsi, une place d’exception à même de rayonner et d’irriguer le reste du monde, même avec un rythme de croissance inférieur d’un tiers à ce qu’il a été au cours des deux dernières décennies ; une vision, toutefois, largement mise à mal par les développements récents.

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La conjoncture en Asie du Sud-Est, toujours en berne

Les données macroéconomiques en provenance du Sud-Est asiatique restent médiocres, triplement impactées par les méfaits de la propagation du variant Delta du Covid, les difficultés économiques du grand voisin chinois et, comme ailleurs, par les dysfonctionnements du marché des matières premières que ce soit en termes de prix ou de logistique. Si la chute inédite du PIB vietnamien de plus de 8 % au troisième trimestre constitue un cas d’exception, la situation des autres économies n’en est pas moins fragilisée. L’explosion plus récente des cas de Covid en Corée du Sud ou à Singapour a marqué les résultats économiques de la fin du trimestre écoulé. Quant aux pays plus exposés au tourisme, la Thaïlande et, dans une moindre mesure, les Philippines et l’Indonésie, leurs perspectives sont durablement impactées. Si l’amélioration de la situation sanitaire et de la demande occidentales constituent des facteurs de soutien pour les mois à venir, les incertitudes au sujet de la conjoncture chinoise et de l’évolution du contexte sanitaire régional empêchent d’envisager un retour imminent à des conditions économiques définitivement plus porteuses.

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