Les images des Chinois en vacances durant la « Golden week » se propagent sur la toile en renfort de données économiques réconfortantes publiées la nuit dernière selon lesquelles la croissance annuelle du PIB du pays est ressortie à 4,9 % au troisième trimestre, après 3,2 % au printemps, celle de la production industrielle à 6,9 % en septembre, après 5,6 %, ou encore celle des ventes de détail à 3,3 % après 0,5 %. L’économie chinoise serait donc sortie de l’auberge, à deux doigts d’avoir effacé les plaies de la crise sanitaire. Que la Chine s’en sorte mieux que le reste du monde dans lequel sévit de nouveau l’épidémie est indiscutable. L’enthousiasme des commentaires a néanmoins quelque chose de gênant au regard du détail des données. Ces derniers mois nous ont appris à ne pas surestimer les messages renvoyés par les seules variations annuelles. Ces dernières passent sous silence le plus dur de la crise de la première moitié de l’année que les données en moyennes annuelles ne pourront camoufler et qui conditionneront, bel et bien, les perspectives 2021.
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Guerre commerciale et relance chinoise, deux arbres derrière lesquels se profile une forêt de plus en plus épaisse
Ces derniers mois, les marchés vivent au rythme des promesses de résolution du conflit commercial entre la Chine et les États-Unis. Aucune des deux parties n’ayant intérêt à ce que les choses s’enveniment davantage, les observateurs misent sur un accord, au moins, de façade, histoire que D. Trump sauve la mise avant l’ouverture de sa campagne présidentielle. Souvent désignées comme premières responsables des déboires récents de l’économie mondiale, les tensions commerciales seraient donc sur le point d’être dépassées, ce qui rouvrirait la voie à un retour de conditions plus favorables, avec à la clé une reprise des investissements que le climat de guerre commerciale a paralysés. C’est en tout cas l’histoire telle que majoritairement envisagée, confortée par les mesures de relance du gouvernement chinois, dont bénéficierait, forcément, l’économie mondiale. Il y a, pourtant, bien des raisons de penser que les développements à venir soient assez éloignés de ce schéma.