Y croire ?

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La trajectoire de l’économie et des marchés mondiaux peut-elle nous offrir des perspectives plus encourageantes que celles de plus en plus largement redoutées ces derniers temps ? L’envie d’y croire est indiscutablement de retour ces derniers jours. Le peut-on et, si oui, par quelle bienheureuse combinaison ? Retour sur les ambiguïtés d’une situation économique et financière mondiales des plus complexes.

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Bataille des changes, troisième round : le grand retour de la Fed

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Certains attendaient du G20 une concertation des grands argentiers pour sauver l’économie mondiale de la mauvaise passe qu’elle traverse, pensant que les décisions de la BCE puis de la Fed au cours des semaines qui suivirent pouvaient, même, avoir été pensées en ce sens. L’illusion n’aura que peu duré, ce qui pouvait en subsister finissant par être balayé par les minutes du dernier FOMC publiées cette semaine. De ces dernières, il ressort clairement, en effet, que le changement de stratégie opéré par la Fed (voir à ce sujet « les certitudes de la Fed, ébranlées ») a certainement beaucoup plus à voir avec la montée de ses inquiétudes sur l’économie américaine qu’avec un quelconque souci de bienveillance à l’égard du reste du monde. En d’autres termes la Fed revient à l’offensive, dissimulant mal son objectif premier : faire refluer le dollar. De fait le billet vert a déjà bien décroché. Avec un repli de 3,2 % au mois de mars, il affiche sa plus forte baisse depuis fin 2010. Amorcé depuis le début de l’année, le mouvement n’est sans doute pas terminé si, comme le laisse entendre la Fed, l’heure n’est plus à envisager de relever le niveau de ses taux directeurs.

taux de changes

La bataille des changes est donc relancée, au grand dam des grands exportateurs du reste du monde : Japon, Corée, Allemagne, en particulier. La BOJ et la BCE auront-elles le pouvoir de contrer le mouvement d’appréciation de leurs devises respectives ? Comment cette bataille rangée peut-elle évoluer et quelles peuvent être ses implications sur les grandes économies développées et émergentes ? Difficile de le dire. C’est pourtant sur ce terrain que semble devoir se jouer la prochaine partie économique mondiale.

Sommaire :

  • Les banques centrales à couteaux tirés
  • Du scénario du gagnant-gagnant…
  • … Au scénario du tous-perdants

Quel potentiel de hausse pour l’eurostoxx sans les bancaires, les industrielles, ni …

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Les objectifs que nous nous étions fixés en juin dernier sur les indices européens (voir à ce sujet « Game Over », 18 juin 2015) ayant pour la plupart été atteints courant février, qu’envisager dorénavant ? Alors que la BCE déploie de nouveaux moyens de soutien monétaire, que Janet Yellen a écarté l’éventualité d’une hausse imminente de ses taux d’intérêt, que les cours du pétrole sont inférieurs de 38 % à ce qu’ils étaient il y a neuf mois et que le marché américain -ce n’était pas prévu- est à deux doigts de ses records historiques, l’horizon est-il plus encourageant ? Il faudrait pour cela que les grands secteurs de la cote européenne soient un tant soit peu attractifs. Or, sur ce dernier point, force est de constater que le compte n’y est pas. Des bancaires, aux industrielles, en passant par les pétrolières, voire l’automobile, aucun des poids lourds du marché européen ne promet d’être au rendez-vous des conditions nécessaires pour assurer une reprise pérenne du marché. Difficile dans de telles conditions d’être particulièrement confiant quant à l’issue de la consolidation en cours.

Ne nous égarons pas, la situation en présence est dramatiquement absurde

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Entre les tentatives éperdues des banquiers centraux susceptibles d’atténuer les risques immédiats et la perception de fond que l’on peut, aujourd’hui, porter sur l’état santé de l’économie mondiale et ses perspectives, il y a un pas. Si les décisions de la BCE puis de la Réserve Fédérale américaine de ces derniers jours ont été bienvenues, c’est uniquement dans leur capacité à prévenir l’imminence d’une nouvelle chute des marchés aux conséquences économiques et financières immédiatement redoutables. En ce sens, leur action reste, indiscutablement, décisive.

Mais, comme la morphine administrée à un malade, cette thérapie ne soigne pas. Tout juste peut-elle espérer donner du temps à ce qui devrait être celui du traitement. En l’absence de ce dernier, la situation ne reviendra pas à son point de départ mais sera pire, aggravée par de trop nombreuses années de crises, d’excès de dettes et la perte de confiance à l’égard des banques centrales et des politiques. Difficile dans de telles conditions de voir dans le sursaut en présence de quoi convaincre. Notre allocation d’actifs, bien que plus exposée au risque, reste en conséquence conservatrice, prête à tout moment à rebasculer en mode « sécurité ».

Allocation d'actifs mars 2016

3045… Seuil de réussite franchi pour M. Draghi !

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À la question qui m’a récemment été posée sur les conditions susceptibles d’améliorer mon sentiment sur les conditions de marché, j’ai répondu : l’écartement de la trajectoire des indices de celle observée lors du cycle de correction précédent. Concernant l’Eurostoxx 50, il s’agissait de refranchir à la hausse le cap des 3045 points. Le pari n’était pas gagné à en juger par le scepticisme des marchés dans la journée d’hier, il est néanmoins en passe d’être acquis aujourd’hui.

Mario Draghi a donc réussi une première manche. L’avenir dira s’il s’agit de la plus facile tant les défis économiques restent entiers et la situation internationale compliquée. Pour autant, ce cap franchi devrait offrir un peu de répit aux marchés européens. Reste à espérer que la Fed ne vienne pas bousculer ce fragile équilibre dès la semaine prochaine.

Les services, relais de l’industrie ? Ça n’en prend pas le chemin. Tentative d’explication.

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De l’avis de nombreux analystes, la robustesse de l’activité dans les services devait être en mesure de prendre le relais d’une industrie mondialement malade cette année. Les gains de pouvoir d’achat occasionnés par la chute des cours du pétrole, d’une part, la transition de l’économie chinoise vers une économie plus tertiaire, de l’autre, justifient ces attentes et alimentent, par la même occasion, une relative confiance à l’égard des perspectives économiques. L’histoire que nous révèlent les indicateurs les plus récents ne ressemble pourtant guère à celle-ci. Des États-Unis, à la Chine, en passant par le Royaume-Uni ou la zone euro, les PMI publiés cette semaine sont, non seulement, très décevants, ils sont mauvais ! À 50,7 points, la moyenne mondiale des PMI des activités de services est, ainsi, retombée à un niveau à peine supérieur à celui de l’industrie manufacturière (50) au mois de février.

Alors que l’anémie de la demande et les excès de capacités ne laissent guère augurer de rebond de l’activité industrielle dans les prochains mois, ces mauvaises nouvelles en provenance des services font mouche. Comment les expliquer et jauger, par là-même, le risque de récession que ces tendances obligent, aujourd’hui, à considérer ?

PMI services

L’Humeur du Vendredi 26 février

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Deux articles cette semaine

Quand la magie des mots ne fait plus illusion

On aurait pu croire à un message subliminal dans le discours d’ouverture du G20 de Shanghai prononcé par la Présidente du FMI, Madame Lagarde, au cours duquel le terme de « réformes structurelles » est tellement récurrent qu’on en est venu à se demander s’il n’avait pas été utilisé, sciemment, à vingt reprises. Rien de cela, c’est en l’occurrence vingt et une fois que la responsable du FMI en a usé, au moins une de trop pour des oreilles françaises dressées à la discipline de la non répétition. Difficile de voir toutefois de quoi convaincre, dans ce qui ressemble davantage à une inlassable complainte qu’à un programme de bataille.

Recherche désespérément signes encourageants à l’horizon mondial

L’année 2016 débute décidément sur un bien mauvais pied. Où que l’on regarde, le diagnostic est le même : la croissance se fissure et la récession rode. Si le diagnostic n’est pas encore certain, compte-tenu de la réserve de pouvoir d’achat dont disposent les ménages, il augmente en probabilité avec une croissance mondiale vraisemblablement très affaiblie début 2016.

Où sont passés les bénéfices de la baisse de l’euro ?

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L’initiation d’une politique de quantitative easing par la BCE début 2015 a largement été plébiscitée par les marchés financiers, justifiant dans une large mesure le rebond des indices boursiers européens en début d’année dernière. Outre l’évacuation du risque souverain que représentait ce passage à l’acte, on escomptait surtout de cette initiative les retombées positives du regain de compétitivité que procurerait la chute de l’euro qu’elle suggérait. De fait, entre le mois de décembre 2014, lorsque la garantie fut donnée que telle serait la direction de la BCE, et la mi-mars, la devise européenne a enregistré une chute de presque 16 % contre le billet vert, s’échangeant ponctuellement à 1,05 USD, son plus bas niveau depuis plus de dix ans. Le taux de change de l’euro n’a pas significativement bougé depuis. Si le changement d’anticipations sur la politique de la Fed a fragilisé le dollar, l’euro a conservé jusqu’à présent, aux environs de 1,11-1,13 USD, une parité nettement inférieure à ce qu’elle a été au cours des dix dernières années.

Comment se fait-il, dès lors, qu’un tel ajustement n’offre pas de résultats plus tangibles sur l’activité et les marges des entreprises européennes et que les parts de marchés s’étiolent ?