Cure de jouvence allemande

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L’exode massif des populations syrienne et irakienne à destination de l’UE ces dernières semaines inspire un certain nombre des réflexions sur le plan économique.

– La première, est qu’il s’agit d’un changement aux retombées immédiatement positives pour la croissance, dont l’impact pourrait être suffisant pour amortir le choc en provenance de la dégradation de la situation économique et financière internationale de ces derniers mois ;

– La seconde est que cet appel d’air concerne en premier lieu l’Allemagne, économie dont les perspectives structurelles, jusqu’à présent largement impactées par le processus de vieillissement de sa population, pourraient dorénavant apparaître sous un jour nouveau jour ;

– La troisième est relative aux conséquences de cet afflux d’immigrés sur la politique économique européenne, de facto, moins restrictive, voire stimulante pour la croissance ; en d’autres termes un rééquilibrage susceptible d’améliorer la résonance économique des mesures prises par la BCE en matière de soutien à l’investissement et de lutte contre la déflation.

Au total, des implications majeures, à même de modifier la donne économique des prochaines années et, à terme, l’équilibre des forces au sein de l’UE.

Pékin défile, Draghi se faufile

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Avec un marché chinois à l’arrêt, l’effet d’annonce avait plus de chances d’être un succès. En tous les cas il l’a été. Mario Draghi, le Président de la BCE, en a dit suffisamment aujourd’hui pour convaincre que la BCE était prête à passer à une action de plus grande envergure que son programme de quantitative easing initié au mois de mars.

La BCE est donc sur le qui-vive, prête à faire front à de nouvelles perturbations sur les marchés internationaux et à prévenir une réappréciation de l’euro, notamment si la Fed venait à ne pas modifier sa politique monétaire lors de son prochain FOMC mi-septembre.

L’histoire ne dit pas, toutefois, quelle sera la puissance de cet appel d’air.

Economie française, piano ma sano !

L’économie française gagne progressivement du terrain sur le chemin de l’amélioration. Malgré le repli des indicateurs PMI du climat des affaires en juillet, la reprise de l’activité produit ses effets sur une proportion croissante de secteurs domestiques quand les exportations, grandes manquantes jusqu’alors, se ressaisissent. Réservées, les prévisions du consensus devraient acter ces résultats réconfortants dans les prochains mois avec une correction à la hausse vraisemblable des prévisions de croissance pour l’an prochain, une tendance à même de consolider la surperformance du marché français par rapport aux autres places européennes, notamment l’Allemagne. Lire la suite…

L’Espagne, un modèle pour la Grèce ?

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L’Espagne est souvent citée comme référence de bonne gestion de la crise économique et souveraine de ces dernières années, présentée comme le pays ayant su faire les sacrifices nécessaires dont il récolte aujourd’hui les bénéfices. Les révisions à la hausse des prévisions de croissance annoncées par le gouvernement espagnol cette semaine ont ainsi souvent été perçues comme un argument susceptible de faire valoir à la population grecque la voie à suivre à la veille du référendum de ce week-end. Les deux situations n’ont pourtant pas grand-chose de comparable, ceci pour trois raisons principales :

1- En 2010, lorsqu’éclate la crise souveraine, le niveau d’endettement de l’économie espagnole est parmi les plus faibles de la zone euro, les exigences d’ajustement ont donc surtout visé à rééquilibrer une situation budgétaire ponctuellement, bien que gravement, impactée par la crise immobilière et bancaire. Rien de tel en Grèce où l’état des finances publiques était beaucoup plus critique, requérant de facto des ajustements structurels beaucoup plus drastiques qui totalisèrent 17 % du PIB potentiel entre 2010 et 2014, contre 6,5 % dans le cas espagnol.

2- Le coût économique des économies budgétaires est ainsi sans commune mesure entre les deux pays : moins de 4 % pour le PIB espagnol contre 25 % pour le PIB grec, soit un multiplicateur budgétaire de 0,6 dans le premier cas et de 1,5 dans le second, conséquence à la fois de l’ampleur et de la typologie des réformes menées.

3-L’Espagne a mis fin à sa politique d’austérité depuis 2013 et en récolte aujourd’hui les fruits en matière de demande domestique quand les négociations en cours visent à prolonger l’austérité pour plusieurs années dans le cas grec, écartant de facto toute chance de reprise de l’activité pour les deux prochaines années.

Un nécessaire toilettage des prévisions de la BCE

Le Comité de politique monétaire de demain, mercredi 3 juin, sera celui de la mise à jour des prévisions de la BCE. À en juger par les évolutions enregistrées depuis le mois de mars, l’exercice devrait donner lieu à plusieurs ajustements potentiellement substantiels susceptibles d’être plus ou moins bien reçus par les marchés dans la période actuelle de forte instabilité. Lire la suite…

France-Allemagne, question de momentum

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Les détails maintenant publiés de la croissance allemande, l’analyse qui en est faite est sans équivoque : les développements observés outre-Rhin sont bons ! Au premier trimestre, les dépenses de consommation ont progressé de 0,6 %, après deux trimestres de hausse de 0,7 % chacun ; l’investissement des entreprises a augmenté de 1,5 % ; l’investissement immobilier s’est ressaisi de 1,3 % et les exportations, certes légèrement moins dynamiques qu’au second semestre 2014, se sont néanmoins accrues de 0,8 % pour ressortir en hausse de 4,3 % sur un an. Ces bons résultats se sont traduits par deux effets :

– un destockage à hauteur de trois dixièmes du PIB, la croissance hors effets stocks aura donc été de 0,6 %, plutôt que de 0,3 % – l’inverse du cas français où la hausse totale du PIB de 0,6 % n’est plus que de 0,1 % hors stocks ;

– un rebond des importations de 1,5 %, suggérant que le pays joue enfin le rôle de locomotive à l’égard du reste de la zone euro, dont témoigne d’ailleurs l’accélération des exportations françaises à destination de l’Allemagne au cours des six derniers mois à mars.

Pourquoi dès lors ne pas s’arrêter là et en tirer les conclusions qui s’imposent : l’Allemagne va bien, beaucoup mieux que ses partenaires, et se trouve, maintenant, en mesure de tirer la croissance régionale grâce au regain de sa demande domestique, ce qui ne peut être que porteur pour le DAX ?

L’industrie allemande toujours à la peine

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Commandes, exportations, production… les données en provenance d’Allemagne ne sont pas à la hauteur de la reprise escomptée ces derniers mois. Malgré une embellie indiscutable sur le front de la consommation, l’activité industrielle déçoit. La faible croissance mondiale et l’anémie de l’investissement sont les principales causes de ces déceptions qui, si elles venaient à durer, finiraient par peser sur les prévisions de croissance, en Allemagne comme ailleurs.

Malgré l’amélioration des perspectives et les effets bénéfiques de la chute de l’euro sur les résultats des entreprises, la sous-performance du secteur industriel en bourse est amenée à durer.

Commandes etrangeres

L’embellie, jusqu’où ?

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Le fait est suffisamment rare pour être souligné, la zone euro caracole en tête de la conjoncture mondiale. Certes la croissance y est encore bien maigre, à peine 0,9 % au cours des quatre derniers trimestres, contre 2,4 % aux États-Unis, pour autant s’il est une région du monde où l’amélioration va bon train c’est bien en zone euro. Résultat, les économistes revoient à la hausse leurs estimations et il fait assez peu de doutes qu’apparaitront sans tarder des chiffres de plus en plus encourageants dans le radar des prévisions pour 2015 et… les années à venir. La confiance est donc de rigueur, jusqu’où peut-elle nous pousser ?