Revirement chinois ?

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L’Humeur du Vendredi 28 février

Revirement chinois ?

Simple bruit ou vrai signal ? L’hypothèse selon laquelle la baisse subite de la monnaie chinoise de ces derniers jours serait sans grande conséquence, orchestrée par les autorités dans le seul but de freiner les flux spéculatifs sur la devise, n’est pas totalement dénuée de sens à l’heure où tout est fait pour éradiquer la multiplication des sources de financement parallèles. Il s’agirait alors d’un changement, certes, préoccupant pour un certain nombre de secteurs domestiques dont la dépendance aux financements externes est importante, mais sans conséquence directe majeure sur les autres pays de la planète.

Toutefois, les raisons susceptibles de justifier une rupture stratégique en vue de provoquer une dépréciation du yuan sont suffisamment nombreuses pour étayer l’hypothèse d’un revirement de la politique de changes des autorités chinoises, aux conséquences internationales potentiellement beaucoup plus dommageables. Après plus de deux ans de hausse quasi-ininterrompue, l’appréciation de la devise chinoise est un handicap majeur pour l’Empire du Milieu et ne peut, à l’évidence, s’éterniser. L’heure pourrait donc être venue d’un changement que nous redoutons depuis plusieurs trimestres maintenant.

Déflation en zone euro, le risque reste entier 

Les chiffres d’inflation du mois de février semblent avoir rassuré les marchés. À 0,8 % sur douze mois, la hausse des prix à la consommation n’a pas ralenti davantage ce mois-ci. Interprété comme un signe suffisant pour repousser les doutes à l’égard d’une possible réponse de la BCE au risque déflationniste, l’euro a salué la nouvelle !

L’analyse par pays des données à ce stade disponibles est pourtant moins convaincante.

 

L’humeur du Vendredi 21 février : Attention verglas!

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Émergents grippés, coup de froid américain, Europe convalescente… les risques s’accumulent sur l’économie mondiale sans que ni les marchés ni les responsables de politique économique ne semblent s’en préoccuper outre mesure. Or, la situation pourrait bien être beaucoup plus critique que généralement admis.

L’environnement international se détériore bel et bien. S’il est encore trop tôt, perturbations climatiques obligent, pour conclure à un ralentissement durable, c’est bien sur ce risque que nous sommes aujourd’hui tentés d’attirer l’attention.

Pays émergents : la crise en perspective

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Après plusieurs mois d’incertitudes, la situation des pays émergents est devenue critique ces dernières semaines. Les pressions à la baisse des devises se sont amplifiées poussant les banques centrales à des relèvements intempestifs de leurs taux d’intérêt. Malgré les réactions en chaîne de ces derniers jours, les turbulences risquent de durer.

Au-delà des perspectives de changement de politique de la Fed, souvent incriminées, les économies émergentes souffrent, en effet, d’une profonde détérioration de leur situation économique qu’explique en large partie la confiscation de leurs débouchés à l’exportation. A l’origine de ce phénomène, la léthargie de la demande internationale, tout particulièrement chinoise, a considérablement entamé la capacité des uns et des autres à maintenir une croissance équilibrée. Excès de capacités en Asie et sous-capacités dans le reste du monde émergent, risquent d’entretenir une instabilité prolongée.

L’Humeur du Vendredi 24 janvier

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Erreur de casting ? 

La stratégie de sortie de crise semblait bien huilée : les pays émergents auraient de plus en plus de besoins, l’Allemagne continuerait à leur vendre quantités de machines-outils et d’automobiles et servirait de locomotive au reste de la zone euro, le temps nécessaire à la remise à niveau de leur compétitivité. Les perspectives d’une demande abondante promettaient que chacun ait sa part, sous réserve que tous soient plus compétitifs ; la zone euro retrouverait le chemin d’une croissance, à terme, vertueuse ; les excédents courants assureraient le remboursement des dettes du passé et l’euro n’en serait que renforcé.

Le schéma originel semble pourtant bien malmené. Non seulement, la locomotive allemande ne s’est toujours pas mise en marche –l’Allemagne accumule des excédents de mois en mois plus importants alors que ses importations vivotent– mais les chances qu’elle se mette rapidement en branle semblent passablement amoindries, à en juger par la tournure des développements dans le monde émergent.

La banque centrale brésilienne en mode panique

Le rapport de la banque centrale brésilienne publié à l’issue de la réunion du comité de politique monétaire des 14et 15 janvier ouvre la porte à de nouvelles hausses du SELIC, le principal taux directeur brésilien, malgré déjà sept augmentations consécutives qui l’ont porté depuis le mois d’avril de 7,5 % à 10,5 %.

Sans nul doute destinée à stopper la dépréciation du réal, cette annonce inquiète plus qu’elle ne rassure. Malgré les interventions prolongées de la banque centrale sur le marché des changes (200 millions de dollars par semaine depuis le mois de novembre) et les fortes hausses de taux d’intérêt, la devise brésilienne a retrouvé ces derniers jours les plus bas niveaux enregistrés face au dollar durant le mois d’août tandis que le spread de taux longs avec les Etats-Unis n’a cessé de s’écarter. Les tendances respectives sur le front de la devise et des taux d’intérêt ont pris l’allure d’une crise, probablement amenée à durer.

Erreur de casting ?

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La stratégie de sortie de crise semblait bien huilée : les pays émergents auraient de plus en plus de besoins, l’Allemagne continuerait à leur vendre quantités de machines-outils et d’automobiles et servirait de locomotive au reste de la zone euro, le temps nécessaire à la remise à niveau de leur compétitivité. Les perspectives d’une demande abondante promettaient que chacun ait sa part, sous réserve que tous soient plus compétitifs ; la zone euro retrouverait le chemin d’une croissance, à terme, vertueuse ; les excédents courants assureraient le remboursement des dettes du passé et l’euro n’en serait que renforcé.

Le schéma originel semble pourtant bien malmené. Non seulement, la locomotive allemande ne s’est toujours pas mise en marche –l’Allemagne accumule des excédents de mois en mois plus importants alors que ses importations vivotent– mais les chances qu’elle se mette rapidement en branle semblent passablement amoindries, à en juger par la tournure des développements dans le monde émergent.

Scénario 2014-2015 : Montagnes russes…

L’année 2014 commence sur une note positive : la croissance américaine se raffermit, la zone euro en termine avec la récession, le Japon engrange les fruits de sa stratégie compétitive et le commerce mondial se ressaisit. L’ensemble devrait être suffisant pour mettre un coup d’arrêt à deux ans de décélération de l’activité mondiale et assurer le retour d’une croissance nettement supérieure à 3 % cette année. Bonne nouvelle s’il en est, ce n’est toutefois pas sur cette conclusion que reposent les enjeux présents mais sur la réponse beaucoup plus complexe à la question de savoir si 2014 amorcera une deuxième jambe du cycle de reprise mondiale susceptible d’autoriser une embellie durable des conditions économiques et de permettre de tourner la page de cinq années de convalescence. Or, à cette question nous sommes toujours tentés de répondre par la négative, ceci pour deux raisons essentielles :

  1. Les effets du deleveraging continuent à exercer d’importants dysfonctionnements sur les rouages économiques internationaux,
  2.  Cinq années de crise ont considérablement érodé le potentiel de croissance de l’économie mondiale et sa capacité à faire face à la remontée des taux d’intérêt que l’accélération en cours entraînera forcément.

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Commerce mondial : une reprise sans les émergents

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Les échanges mondiaux ont retrouvé un peu de vigueur depuis la fin de l’été. L’amélioration de la conjoncture européenne explique une bonne part de cette embellie. De son côté, la demande américaine se réoriente plus favorablement depuis le milieu d’année. Enfin, les importations japonaises accélèrent, affichant une croissance de 5 % l’an en volume au cours des derniers mois malgré la forte dépréciation du yen. L’amélioration est donc générale et commence à porter ses fruits en matière d’activité, tout au moins du côté des pays développés.

Manquent, en effet, à ce tableau réconfortant les pays émergents pour lesquels la situation témoigne toujours d’une anémie atypique de croissance de la demande en importations. À l’origine de cette anomalie : la faiblesse des achats chinois et ses effets de diffusion sur l’activité exportatrice des autres pays émergents, le nouveau rôle joué par le Japon et l’inertie de la demande de biens d’investissement. La locomotive du commerce intra régional asiatique et, plus largement, celle de l’ensemble des pays émergents s’en trouvent très ralenties.

Ces tendances pondèrent l’enthousiasme suscité par les signaux encourageants en provenance du monde développé.

L’Humeur du Vendredi 6 décembre

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Les marchés émergents en mode « tapering »

L’emballement des anticipations sur un possible revirement de la politique de la Fed n’a pas tardé à produire ses effets sur les marchés internationaux et, comme durant l’été, les pays émergents en encaissent le contre coup. Les tensions sur les devises et les taux d’intérêt des pays les plus fragilisés ont repris de plus belle depuis une dizaine de jours, poussant les plus exposés à de nouvelles mesures de protection. L’annonce, hier, de la Banque Centrale brésilienne d’une extension de son programme d’intervention sur les marchés des changes -initié en août et censé prendre fin en décembre- témoigne des difficultés en place. Alors qu’une correction des anticipations semble peu vraisemblable avant la réunion du FOMC des 17 et 18 décembre, la situation pourrait devenir critique dans plusieurs pays émergents dans les prochains jours.

Risque de change et risque de taux : comment les grands pays émergents se situent-ils ? 

L’exposition des différents pays émergents à la montée des tensions est très inégale. Les développements récents incitent à classer les différentes économies en différents groupes.