Et si l’inflation était sur le point de changer de nature, que ferait la BCE ?

Les phénomènes inflationnistes sont complexes, rarement identiques d’un épisode à l’autre, évolutifs, et tout autant fonction de conditions structurelles, conjoncturelles et politiques que d’une quelconque loi économique systématique. Même les déséquilibres offre-demande, qui constituent la pierre angulaire de tout mécanisme non régulé de formation des prix, sont le plus souvent difficiles à évaluer au niveau macroéconomique et susceptibles d’avoir des conséquences imprévisibles dès lors qu’ils s’accompagnent de réponses des politiques économiques plus ou moins adaptées ou de ruptures de comportement des agents. Les exemples ne manquent pas ces dernières années où se sont empilés chocs d’offre, programmes de soutien à l’activité, boucliers énergétiques et pénuries de différentes natures, aux conséquences rarement évaluées à leur juste valeur.

De même, s’il est à peu près passé dans l’opinion – BCE excepté…- que les rouages économiques de demain seront plus inflationnistes que ceux d’hier, du fait notamment de la raréfaction des ressources primaires, de facto, synonyme d’un monde plus fragmenté, nul ne sait véritablement anticiper de quel type d’inflation il s’agira : chocs exogènes à répétition aux conséquences dépressives sur la demande et les prix d’un certain nombre de produits et services, ou phénomènes endogènes entretenus de hausses des prix et des salaires, potentiellement relayés par la raréfaction de la main d’œuvre ?…

Toujours est-il, qu’à brève échéance, les éléments du diagnostic commencent à évoluer, tout du moins en zone euro, et, contrairement à la situation qui prévalait ces trois dernières années, ceux-ci pourraient laisser de moins en moins de place à l’entretien d’une inflation endogène. La BCE devra en prendre acte et être en mesure de faire le distinguo entre mécanismes purement domestiques et chocs ou contextes externes. Cela nécessitera plus que le seul relevé du taux annuel d’inflation des prix à la consommation, au risque de conduire à des erreurs, potentiellement fatales, de politique monétaire. La mission est, toutefois, loin d’être aisée.

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PMI, le flop. Le Bund à 1,45% !

Nouvelle série de baisse des indicateurs de climat des affaires européens ce matin. Les PMI composites allemand et français effacent le rebond permis ces derniers mois par la normalisation des conditions sanitaires et perdent respectivement plus de deux et trois points, à 51,3 et 52,8, leurs plus bas depuis janvier. L’indice composite préliminaire pour la zone euro perd, de fait, quasiment trois points, à 51,9 au lieu de 54,8 le mois dernier, avec une chute de particulièrement marquée dans les services, retombés à 52,8 contre 56,1. L’indicateur INSEE s’effrite également de deux points, à 104. En cause, les difficultés à digérer les hausses de prix pour les entreprises et les pertes de pouvoir d’achat des ménages qui, in fine, entament les perspectives de demande. La confiance dans le commerce de détail et le tourisme en pâtissent particulièrement. Les marchés souverains, soumis à des craintes montantes de récession, accentuent la correction de ces derniers jours en même temps que se dessine un net repli des anticipations de resserrement monétaire : les taux à 2 ans perdent plus de 15 points de base en Allemagne, à 0,85 %, et le rendement du Bund à 10 ans revient à 1,45 %, quand il était à quasiment 1,90 % il y a une semaine ; les taux italiens reviennent, eux, à 3,50 % !

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