Au moment où les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis s’apaisent et où, simultanément, les menaces d’une hausse de tarifs américains sur les importations d’automobiles européennes diminuent, il faut peu de bonnes nouvelles pour convaincre que le point bas de l’activité soit en passe d’être dépassé en Allemagne et que, par là-même, l’horizon conjoncturel européen s’éclaircisse. Difficile de ne pas acheter ce diagnostic que ne contredit pas fondamentalement, d’ailleurs, l’analyse détaillée des commandes aux différentes secteurs de l’industrie allemande publiées hier. Reste à jauger ce qui est susceptible de suivre pour l’activité à venir. Les données de production de ce matin jettent un froid, avec un repli de 1,3 % de la production manufacturière en septembre quand, par ailleurs, l’accumulation des stocks des entreprises incite à la retenue. Que la série noire des données allemandes soit derrière nous est probable, que ce diagnostic débouche sur un scénario en V est une autre histoire.
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Le PIB allemand baisse de 0,4 % hors stocks au deuxième trimestre
Avec un PIB réel qui se contracte au deuxième trimestre, à -0,1 %, l’Allemagne confirme les craintes nées des chiffres de production et de climat des affaires des derniers mois. Encore ce mauvais résultat est-il atténué par le fort gonflement des stocks sans lequel le PIB réel aurait baissé de 0,4 %. Au-delà de la mauvaise performance du commerce extérieur, très largement attendue, la demande domestique a été faible au printemps, avec une hausse de seulement 0,1 % des dépenses de consommation des ménages ainsi qu’un repli de l’investissement. Au vu des indicateurs avancés toujours plus mauvais de cet été, le troisième trimestre a tout lieu de connaitre une nouvelle contraction de l’activité qui viendra signer l’entrée effective de l’Allemagne en récession au printemps.
ZEW allemand – récession en ligne de mire
Les chiffres de l’enquête ZEW de juin enregistrent une nouvelle et forte détérioration des perspectives, à -21,1 après -2,1, qui fait passer l’indicateur composite dans les négatifs pour la première fois depuis octobre 2014, malgré une stabilisation de l’opinion sur les conditions courantes à bas niveau. Voilà qui est loin de rassurer sur la capacité de l’économie allemande à se ressaisir. À en juger par les très mauvais chiffres des secteurs-clés de l’industrie exportatrice, c’est en l’occurrence un vrai risque de récession qui se profile à l’horizon du second semestre de cette année.