Le relèvement de 100 points de base des taux directeurs de la Riksbank a résonné comme un coup de semonce ce matin, à la veille de l’annonce de la FED puis, jeudi, de celles de la Norges Bank, la BNS, de la Banque d’Angleterre, pour ne citer que les principales. En cause, l’inflation galopante qui semble prendre de court les autorités monétaires du pays, aggravée par l’envolée du dollar qui a récemment propulsé le taux de change de la couronne suédoise à deux doigts de ses plus bas de 2000. À 1,75 %, les taux suédois restent toutefois très faibles au vu d’une inflation de 9,8 % en août et l’on imagine mal que la banque centrale s’arrête en si bon chemin. On se préoccuperait peu de cette annonce si la Suède était isolée mais c’est, précisément, loin d’être le cas. L’indice des prix à la consommation suédois est équivalent à ceux de la plupart des grands pays industrialisés. Pourquoi, dès lors, les autres banques centrales agiraient-elles différemment ?
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La BoE à pas de velours pour contrer une inflation prévue à 11%
Cinquième hausse d’un quart de point de ses taux directeurs, qui atteignent 1,25 % : la Banque d’Angleterre, risque conjoncturel oblige, joue la gradualité, au contraire de la Fed, et espère que la mauvaise conjoncture fera le reste pour contrer l’inflation. Le processus risque d’être long, selon ses propres projections. A brève échéance c’est en effet un taux d’inflation de 11% qu’elle promet. Pas de quoi lever le pied sous peu malgré la probable contraction du PIB au deuxième trimestre. La banque d’Angleterre, sans modifier son scénario précédent, prend acte de deux évolutions : 1)Les risques pour la croissance se sont rapprochés, de sorte que le scénario pour le PIB du deuxième trimestre est maintenant de -0,3 %, contre une relative stabilité envisagée le mois dernier. 2)Les pressions inflationnistes sont plus importantes, puisque la hausse annuelle des prix à la consommation pourrait maintenant atteindre 11 % en octobre, contre 10 % au dernier trimestre dans sa projection de mai. Dans le dilemme inflation/croissance, qui s’aggrave et auquel sont confrontées les banques centrales, c’est encore la lutte contre la première qui l’emporte puisque la BoE affirme « vouloir agir avec force » en cas de persistance inflationniste.