Une réalité plus sombre que les chiffres du PIB en Allemagne

En baisse de 0,1 % au troisième trimestre 2023, confirmée par les données mises à jour, le PIB allemand s’est contracté de 0,2 % depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine. Quoique ces chiffres n’aient rien de positif en soi, les craintes, notamment énergétiques, étaient telles que la relative stagnation observée peut paraître un moindre mal. Quant aux détails du PIB du troisième trimestre, ils révèlent que le déstockage a confisqué 0,4 point à la variation, qui aurait donc été positive sans ce poste.
Verdict moins négatif, donc ? Loin s’en faut. Si déstockage il y a eu au troisième trimestre c’est après un surcroit de stockage exceptionnel depuis le début 2022 et sans lequel le PIB aurait baissé de 1,1 % au cours des six derniers trimestres. Si l’on ajoute à cela la baisse des importations enregistrée plus récemment, positive pour le calcul du PIB, cela donne une autre illustration de l’ampleur de la récession allemande.

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L’inflation japonaise s’envole, les PMI retombent, la BoJ au pied du mur ?

Alors que 80 % des économistes envisagent une hausse des taux de la BoJ dans le courant de l’année prochaine, l’hypothèse d’un passage à l’acte est de plus en plus fragilisée par l’évolution des anticipations de politique monétaire en occident et, de facto, beaucoup plus sensible à l’évolution des données japonaises. Celles de la nuit dernière ne sont pas des plus encourageantes pour la BoJ. En octobre les prix ont enregistré leur plus forte remontée mensuelle depuis 2014, de quoi assurément questionner sa stratégie hyper-accommodante. La BoJ risque-t-elle, dès lors, de changer son fusil d’épaule, au risque de fragiliser davantage son économie chancelante et, au-delà, d’entraver l’amélioration du contexte obligataire occidental ? Les détails des données du jour lui offrent encore quelques cartouches.

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Karlsruhe, un gros pavé dans la mare en Allemagne

Il y a une semaine, la cour de justice de Karlsruhe saisie par l’opposition pour enfreinte du gouvernement à la loi budgétaire de « frein à l’endettement » a annoncé ses conclusions : la réaffectation par le gouvernement Scholtz d’une enveloppe de 60 milliards d’euros, initialement affectée au budget 2021 pour la lutte contre le Covid, à un « fonds spécial pour la transformation de l’économie et le climat » est contraire à la loi fondamentale, ces fonds n’ayant été employés :
– ni dans le cadre dans lequel ils avaient été initialement votés ;
– ni dans celui de l’exercice prévu, puisqu’ils qu’ils ont été réaffectés en février 2022 ;
– ni, de fait, dans le respect de la législation du « frein à l’endettement » selon laquelle les nouveaux emprunts doivent être limités à 0,35 % du PIB maximum, dont seules les mesures « Covid » avaient été exemptées.
Conséquence immédiate de cette décision, le fonds spécial de 212 milliards d’euros « pour le climat et la transformation de l’économie » doit être réduit de 30 %, correspondant aux 60 milliards d’euros directement mis en cause.
L’affaire dépasse, cependant, de loin ce montant. Le jugement de la Cour constitutionnelle remet, en effet, en cause nombre de financements votés au cours des années précédentes, utilisés en 2023 ou utilisables pour les exercices à venir. C’est ainsi, de facto, l’ensemble de la stratégie budgétaire du pays qui est remise à plat, au risque de coupes drastiques des dépenses et des programmes de soutien à l’économie décidés ces dernières années pour faire face à une situation de crise économique et climatique sans précédent. Sauf compromis, difficile, entre le différents partis de la coalition, cette décision menace l’économie allemande d’une crise économique et politique majeure.

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Les chauds-froids américains font valser les taux

Après les bons chiffres du CPI, validés, depuis, par les PPI et les prix à l’importation, les données de ces deux derniers jours soulèvent de plus en plus de doutes sur la conjoncture américaine. L’économie est-elle vraiment sur la voie d’un soft-landing ? Les marchés hésitent et les taux cherchent leur voie. Après leur chute exceptionnelle dans la foulée des données d’inflation, mardi, les rendements des T-Notes à 2 et 10 ans ont récupéré plus de la la moitié du chemin parcouru hier, puis ont de nouveau baissé fortement aujourd’hui, sur fond de statistiques contradictoires : les ventes de détail ont légèrement reflué en termes nominaux, les climats des affaires régionaux ont regagné du terrain mais les perspectives ont baissé, parfois franchement, la production industrielle s’est contractée en raison des grèves dans l’automobile, les inscriptions hebdomadaires au chômage remontent et le climat des affaires des constructeurs immobiliers flanche un peu plus … L’ensemble interroge et alimente une forte instabilité des marchés de taux , réponse logique à une Fed qui n’a de cesse de répéter qu’elle est « data dependent »… ?

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L’économie britannique au point mort

Inflation en baisse, PIB stagnant : la conjoncture britannique, comme celle des autres pays industrialisés, se maintient bon an mal an. C’est la principale conclusion des données publiées depuis la semaine dernière, en phase avec les prévisions de la BoE, qui anticipe un retour de l’inflation dans la zone des 3 % d’ici un an et une croissance très faible mais positive. Il faut dire que les informations, si elles vont, dans l’ensemble, plutôt dans le bon sens, restent assez précaires.

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Bouffée de confiance après les CPI américains

En octobre, les prix à la consommation aux Etats-Unis sont restés stables par rapport à septembre, ce qui a permis grâce à des effets de bases encore très négatifs de faire refluer le taux d’inflation annuelle de 3,7 % à 3,2 %, son niveau de juillet. L’indice sous-jacent n’a quant à lui augmenté que de 0,2 %, après 0,3 % en septembre. Sur un an, il ralentit d’un dixième, à 4 %.
Ce rapport est beaucoup plus convaincant que le précédent et largement suffisant pour justifier un taux inchangé des Fed Funds. D’autant qu’à part quelques exceptions, l’assurance auto et le tabac, notamment, l’inflation décélère sur la quasi-totalité des postes, loyers y compris. Après les inquiétudes nées des dernières interventions des membres de la FED, les marchés saluent la nouvelle avec une forte baisse, de 18 points de base des taux à 2 et 10 ans américains, une embardée des indices boursiers et de l’eurodollar.

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Quatrième baisse consécutive de la production industrielle allemande

La production industrielle allemande dans son ensemble, c’est-à-dire construction incluse, s’est contractée de 1,4 % en septembre. Il s’agit de la quatrième baisse consécutive depuis mai, pour un total de -3,5 % par rapport à avril. La seule production manufacturière a reculé de 1,7 %, soit un retard de 7,5 % par rapport au début de l’année 2020. Dans le même temps, les commandes n’ont augmenté que de 0,2 %, après avoir été révisées à la baisse pour le mois d’août, avec une progression de seulement 1,9 % contre 3,9 % en première estimation.
Excepté le léger rebond de la production dans la construction hors finitions, +2,1 %, insuffisant pour contrarier la tendance baissière à l’œuvre depuis le début d’année, il n’y a donc pas grand-chose à sauver de cette fin de troisième trimestre. Le quatrième démarre, lui, sur de très mauvaises bases, avec un acquis de production de -0,9 %.

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Les NFP apportent de l’eau au moulin de J. Powell…

-15 points de base : la réponse des taux à 10 ans américains, retombés à 4,50 % dans les minutes qui ont suivi la publication du rapport sur l’emploi du mois d’octobre aux Etats-Unis. Les créations de postes en net recul, à 99 K dans le seul secteur privé, la nouvelle remontée d’un dixième du taux de chômage à 3,9 % et le ralentissement des hausses mensuelles de salaires, à 0,2 % seulement, confortent simultanément le discours du président de la Fed de cette semaine et renforcent l’idée d’un arrêt des hausses de taux directeurs.
Les grèves dans l’industrie automobile ont manifestement aidé, avec 33 K destructions d’emplois dans le secteur automobile -35 K au total dans l’industrie manufacturière- ; un effet amené à être corrigé le mois prochain. Par ailleurs, les emplois gouvernementaux continuent à croître à un rythme de 51 K, comme il le font peu ou prou depuis trois mois, constituant, après la santé et l’éducation, le principal socle de créations de postes. Dans tous les autres secteurs, en effet, les hausses sont très réduites ou inexistantes, notamment dans les loisirs et la restauration mais également les services professionnels ou le commerce de détail, quand l’emploi ne baisse pas, comme dans les transports, les technologies.

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