J. Yellen et M. Draghi outrepassent-ils leurs responsabilités ?

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Que ce soit les interventions de Janet Yellen sur la pauvreté et les inégalités ou celles de Mario Draghi sur la nécessité d’une politique de stimulation de la demande, le discours des banquiers centraux a sacrément évolué ces derniers temps. Dans des contextes très différents, la nouvelle posture des responsables monétaires de part et d’autre de l’Atlantique pose bien des questions.

J. Yellen se trompe-t-elle de combat ?

La pauvreté a-t-elle sa place dans la fonction de réaction d’une banque centrale ?

M. Draghi a-t-il franchi le Rubicon ?

Les cache-misère de M. Draghi

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Que les annonces du Président de la BCE aient satisfait les marchés est une chose, qu’elles changent la donne sur le front de l’environnement de politique économique de la zone euro, en est une autre. Après s’être posté en sentinelle de la déflation, M. Draghi ne pouvait pas prendre le risque de décevoir et se devait de donner le change en déployant de nouveaux moyens face à la détérioration renouvelée des perspectives d’activité et de prix.

Il y est apparemment parvenu, à bien peu de frais…

M. Draghi jette un pavé dans la mare

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« Réduire le chômage requiert des politiques d’offre et de demande cohérentes » M. Draghi, Jackson Hole, 22 août 2014.

Nous l’avions dit*, M. Draghi, au pied du mur, finirait pas appeler lui-même à un assouplissement des règles budgétaires, nous y sommes.

En effet, la surprise du symposium de Jackson Hole n’est pas venue de Mme Yellen dont l’intervention n’a ni surpris ni rien apporté de nouveau quant à sa stratégie monétaire mais bel et bien de Mr Draghi. Le président de la BCE, tenu de plancher sur le thème central de cette rencontre, le chômage, a pris acte de l’extrême détérioration des conditions du marché du travail dans la zone euro. Son exposé ne pouvait le conduire à d’autres conclusions, la zone euro a besoin d’une politique de relance.

*Voir à ce sujet : Et maintenant que fait-on ? du 11 juillet 2014

Yellen résiste. Elle fait bien mais peut-elle faire autrement ?

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Le principal risque associé à la réunion du FOMC de ces deux derniers jours tenait dans l’éventualité d’un changement de cap de la politique de la Fed. Tel n’a pas été le cas. Le communiqué d’aujourd’hui ne laisse pas plus de place que les précédents à l’anticipation d’une remontée des taux directeurs à horizon prévisible. Nous ne pouvons que saluer la détermination de la Fed et sa résistance à la pression croissante des marchés. Janet Yellen prendrait, en effet, un risque inconsidéré en entrouvrant la brèche d’une possible hausse de ses taux directeurs. Car, si l’économie américaine va mieux qu’il y a quelques mois, sa capacité à faire face à une remontée des taux longs qui, forcément, accompagnerait des anticipations de hausse des taux directeurs, est, selon notre diagnostic, proche de zéro ; ceci, même après les bons chiffres apparents du PIB du deuxième trimestre.

Immobilier américain, quelle importance ?

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Considérée comme acquise par la grande majorité des économistes depuis le printemps 2012, la reprise immobilière américaine fait faux bond depuis l’été 2013. Alors que la plupart des indicateurs économiques se sont favorablement réorientés ces derniers mois, l’immobilier manque toujours à l’appel. Très instables d’un mois à l’autre, les mises en chantier ne progressent guère, en effet : à moins de 900 000 unités en juin elles affichent un niveau comparable à celui de la fin 2012, toujours très éloigné de leur moyenne de long terme que beaucoup imaginaient pouvoir retrouver dès cette année.

À quel point s’en inquiéter ? Quelles seraient les implications d’une absence de normalisation de l’activité dans ce secteur sur le cycle en cours ? Comment la Fed peut-elle pondérer ces déceptions dans sa prise de décision ? 

La Fed calme le jeu

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No stress, ainsi pourrait se résumer le message envoyé par la Fed à la suite du FOMC du 18 juin, à travers un communiqué quasiment inchangé par rapport à celui du mois d’avril, ne laissant aucune place aux excès, dans un sens ou dans l’autre. À ce jeu d’équilibriste, dans le contexte particulièrement tendu de ces derniers jours, Janet Yellen s’en est bien tirée.

En calmant le jeu, Janet Yellen permet d’écarter le risque d’embardée à la hausse des anticipations et ouvre la porte à une correction à la baisse des taux à deux ans, dont les niveaux s’étaient dangereusement tendus ces deux dernières semaines.

La constance de la Fed est, par ailleurs, un élément stabilisant, dans un contexte d’incertitudes grandissantes sur le front géopolitique international et, par voie de conséquence, sur celui des prix du pétrole.

Dans l’ensemble la communication d’aujourd’hui renforce notre scénario de faible probabilité de hausse des taux d’intérêt à horizon prévisible. Les interrogations naissantes sur un possible écartement durable des écarts de taux longs entre les États-Unis et la zone euro devraient donc retomber, repoussant également les chances de voir le dollar se réapprécier significativement vis-à-vis de l’euro. Au risque géopolitique et pétrolier près, l’ensemble est plutôt favorable aux actions mais pourrait également se révéler porteur pour l’or, compte-tenu des risques assortis aux développements de la situation en Irak.

L’Humeur du Vendredi 30 mai 2014

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3 raisons pour lesquelles les taux longs devraient continuer à refluer

Le mouvement de baisse des rendements des obligations d’État s’est accéléré ces dernières semaines soulevant une indécision croissante de la part des investisseurs à qui le consensus avait promis le mouvement inverse. Nous voyons plusieurs justifications à cette baisse des taux longs qui, selon nous, n’est pas un phénomène temporaire mais devrait, au contraire, se poursuivre.

1- Le marché n’achète pas les prévisions de la Fed et a raison
2- La BCE entame un long processus d’actions non-conventionnelles qui, dans un contexte de ralentissement de la croissance, devrait davantage bénéficier aux marchés obligataires qu’aux actions
3- La désinflation mondiale gagne du terrain

Emploi américain, les marchés ont la berlue

L’annonce d’un nouveau repli des inscriptions hebdomadaires au chômage aux États-Unis (« weekly jobless claims ») a supplanté la publication beaucoup moins sympathique d’une contraction du PIB de 1 % au premier trimestre. La baisse des inscriptions au chômage continuant à être perçue comme le signal d’une amélioration du marché de l’emploi, et donc des perspectives de consommation, a conforté l’idée que la baisse du PIB du premier trimestre était à mettre du côté des accidents de parcours et ne préjugeait en rien de la réalité de la situation américaine. L’ensemble justifierait ainsi de regarder devant, plutôt que derrière nous. Notre lecture de ces données est assez éloignée de celle-ci quand les indicateurs de l’emploi ne sont guère rassurants. Deux raisons suffisantes pour ne pas prendre pour argent comptant le regain d’optimisme des marchés de ces derniers jours.

États-Unis : les indicateurs d’une accélération de l’activité ne sont pas au RDV