Comme attendu, l’inflation américaine est ressortie en hausse au mois d’octobre pour la première fois depuis mars, à 2,6 % après 2,4 % en septembre, du fait d’une moindre baisse annuelle de sa composante énergie. Les détails du rapport témoignent cependant d’un relatif statu-quo : l’inflation sous-jacente est stable à 3,3 % et les évolutions mensuelles des prix totaux et sous-jacents sont semblables à celles des deux derniers mois, de 0,2 % et 0,3 % respectivement. Au total, l’environnement inflationniste évolue peu et reste, dans l’ensemble, plus compatible avec un stationnement de l’inflation autour de 3 % qu’avec un retour à 2 %. A l’instar de J. Powell la semaine dernière, les membres de la Fed qui se sont exprimés aujourd’hui semblent s’en satisfaire et, reconnaissons-le, cela n’est guère choquant. La question, dorénavant, est celle de l’impact de la politique du futur gouvernement sur la croissance et l’inflation. Mais pour cela il faudra attendre.
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Décollage de l’économie allemande
Les commandes à l’industrie allemande ont augmenté de 4,2 % en septembre, après une baisse de 5,4 % en août et deux nettes hausses, d’environ 4 % également, en juin et juillet. Résultat, sur l’ensemble du troisième trimestre, les ordres se sont accrus de 4,1 %, leur plus forte hausse depuis trois ans, pour une progression annuelle légèrement positive de 0,7 % pour la première fois depuis le début de 2022. Ces dernières informations s’ajoutent à celles déjà disponibles d’une nette amélioration du climat de confiance des consommateurs et de leurs dépenses et complète le diagnostic d’un environnement définitivement plus clément.
L’inflation de l’UEM atténue le message allemand, mais les doutes s’instillent
Demi soulagement sur les données européennes, après les résultats contrariants publiées hier en Allemagne. L’inflation de la zone euro est passée de 1,7 % en septembre à 2 % ce mois-ci, en hausse de trois dixièmes, contre quatre outre-Rhin, et sa composante sous-jacente est restée inchangée, à 2,7 %. Malgré une hausse généralisée à la plupart des pays de la région, l’anomalie du mois reste donc essentiellement allemande, à ce stade du moins. Car derrière des données globalement rassurantes, les tensions renouvelées du côté alimentaire interpellent, ceci tout particulièrement au lendemain de la catastrophe climatique intervenue dans le sud de l’Espagne. Par ailleurs, les résultats d’enquêtes sur les prix prévus par les professionnels des services ne vont pas dans la bonne direction, tandis les effets de base des mois à venir sont haussiers. Cela commence à faire beaucoup et à instiller le doute quant au risque que les données allemandes puissent être avant-coureuses d’un mouvement plus général de regain de tensions inflationnistes plus marquées qu’anticipé d’ici la fin de l’année.
La semaine commence en fanfare aux Etats-Unis ; les taux s’envolent
Les premières publications d’une semaine américaine particulièrement chargée ont eu lieu aujourd’hui et mettent un peu plus encore en porte-à-faux les perspectives de baisses des taux de la Fed, qui tiendra son prochain FOMC mercredi et jeudi prochains, au lendemain de l’élection présidentielle.
Les nouvelles sont, en effet, incontestablement bonnes, du moins hors ouvertures de postes de travail (Jolts) qui poursuivent leur déclin à un rythme comparable à celui de ces deux dernières années et retombent à 7,44 millions en septembre, après 7,86 en août. La Fed y portera-t-elle, pour autant, la même attention qu’en septembre ? C’est peu probable, à en juger par le flux d’informations qu’elle reçoit par ailleurs, d’ores et déjà à l’origine d’une nouvelle embardée à la hausse des taux futurs, à 4,16 % s’agissant du rendement des T-Notes à 2 ans et 4,33 % pour le taux à 10 ans. La baisse entamée fin juillet est donc effacée et la correction pourrait bien ne pas avoir dit son dernier mot si jamais les publications à venir sont dans la même lignée.
Données américaines : la Fed de plus en plus en plus en porte-à-faux
En septembre, les ventes de détail américaines à prix courants ont progressé de 0,4 % après 0,1 % en août. Les seules déceptions proviennent de l’électronique, l’ameublement et l’électroménager, probablement toujours désavantagés par la situation immobilière, ainsi que des stations essences, du fait des baisses de prix. Les autres postes affichent au pire, des variations nulles, comme c’est le cas dans l’automobile, ou, plus souvent, très positives, supérieures à 1 %, dans la santé, les autres détaillants, les services alimentaires, l’épicerie et l’habillement
Inflation peu lisible et inscriptions au chômage brouillent la lecture des marchés
L’inflation américaine a reculé d’un petit dixième de point, à 2,4 % en septembre mais sa composante sous-jacente est remontée de 3,2 % à 3,3 %. Sur un mois, ces deux postes ont augmenté respectivement de 0,2 % et 0,3 %, comme en août. L’inflation des services, à 4,7 % est néanmoins retombée à son plus faible niveau depuis deux ans et demi, quand les prix des loyers ont, eux aussi, nettement ralenti, à 4,9 % l’an, avec une hausse de seulement 0,2 % sur un mois.
L’automobile allemande miraculée ?
La production automobile allemande a rebondi de quasiment 20 %, selon les données officielles, en août, autorisant une progression inattendue de 2,9 % de la production industrielle et de 3,4 % de sa composante manufacturière. Pour une surprise, c’en est une, au lendemain de la publication d’une chute de 4,8 % des commandes à l’industrie pour le même mois.
Si l’envie d’applaudir à cette prouesse ne manque pas, tant on préfèrerait pouvoir compter sur l’industrie allemande plutôt que l’inverse, les raisons de ne pas être convaincu sont bien trop nombreuses, quand, par ailleurs, on le sait depuis ce matin, la Chine ne viendra pas en aide aux industriels européens. Contrairement à ce qu’avaient laissé entendre un certain nombre de déclarations des autorités chinoises il y a deux semaines, le gouvernement n’a annoncé aucune mesure de soutien spécifique pour soutenir l’économie du pays, au sujet de laquelle il semble ne pas douter de sa capacité à remplir son carnet de route d’une croissance de 5 % cette année… Mais d’où donc, pourrait, alors, venir le renfort ?
Production française : du doliprane, en attendant des voitures ou des rafales…
Surprise ce matin avec la publication de l’INSEE d’une hausse de 1,4 % de la production industrielle hexagonale en août, par rapport au mois de juillet, et de 1,6 % de sa seule composante manufacturière. Rattrapage d’une activité perturbée par les JO, effet bénéfique de ces derniers sur la demande ou nouvelle donne quelque part ailleurs ? Rien de tout cela. Sur ces 1,6 % de croissance, 1,2 point proviennent de la production pharmaceutique, en hausse mensuelle de 22 %. Si les résultats en provenance de l’automobile et de l’aéronautique ne sont pas mauvais, ils ne changent pas grand-chose à l’image d’ensemble du secteur industriel français, toujours en perte de 3 % par rapport à la période d’avant covid et de respectivement 15 % et 23 % pour ces deux derniers secteurs dominants de l’activité en France.