2 %, c’est 2 % ! Du discours langue de bois à la réalité, la BCE ne convainc pas

Le nombre de fois où Mme Lagarde a martelé que le processus de hausse des taux n’était pas terminé et que l’objectif de 2 % d’inflation était non négociable a donné à sa conférence de presse, un ton plus faucon que généralement attendu. Il est vrai que, pris au pied de la lettre, ses propos auraient de quoi faire frémir : avec une inflation encore de 7 % en avril, jusqu’où la BCE pourrait-elle juger bon de relever ses taux… ? La réalité est probablement assez éloignée de ce raisonnement. Quelle que soit sa communication, la BCE commence à relâcher la pression. La hausse des taux directeurs décidée aujourd’hui est, en effet, la plus faible depuis le début du cycle de resserrement monétaire, en juillet 2022. De fait, en dépit d’une inflation encore très élevée, la BCE constate les effets plus tangibles de sa politique, en particulier sur la demande de crédit des entreprises. Or, à en juger par les tendances en cours, il fait peu de doute que les retours de ce côté-là continueront à lui donner satisfaction. Enfin, la BCE n’opère pas seule. Sauf à considérer que la FED se trompe de voie, le changement de cap américain finira par influencer la politique de la BCE, et ce, d’autant plus vite que la crise bancaire continuera de sévir Outre-Atlantique. Au total, le ton faucon adopté, peine à convaincre. Sans doute contraint par les hésitations des plus réticents des membres de la BCE à baisser la garde, il n’impressionne guère les marchés, comme en témoigne le net repli des taux et le fléchissement du cours de l’euro-dollar, dans le sillage de sa conférence de presse.

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Baromètre macroéconomique global avril 2023 –  En eaux troubles

Notre baromètre a continué à perdre du terrain en avril, à -0,2 après -0,1 en mars et 0,2 en février, toujours tiré vers le bas par les momenta chinois, auxquels s’ajoutent maintenant les indicateurs européens. La composante la plus avancée des climats des affaires et de la production perd, quant à elle, un point, de 0,3 en mars à -0,7 en avril, un plus bas depuis juillet dernier, en territoire clairement négatif. Notre baromètre d’inflation revient en zone neutre après un bref passage en territoire négatif, à -0,2 après -0,5.

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La FED prête à pivoter mais pour la mauvaise cause ! Les marchés digèrent…

L’intention est à peine voilée. Après avoir relevé, comme largement anticipé, le taux objectif des Fed Funds d’un quart de point, à 5,25 %, la FED s’apprête à marquer une pause dès le prochain FOMC. Si le ralentissement de la croissance, apparemment plus convaincant à ses yeux, a sans aucun doute participé à ce changement de cap, c’est surtout du côté de ses commentaires au sujet de la situation bancaire que se nichent les raisons les plus évidentes à l’origine de ce qui semble constituer une ferme décision. Manifestement, le resserrement des conditions de crédit préoccupe suffisamment les membres de la FED pour détourner leurs regards de l’inflation. A ceux qui en doutaient, J. Powell n’a, d’ailleurs, pas hésité à souligner que la référence à la nécessité de relever les taux davantage avait été retirée du communiqué. Dont acte. Le point haut des Fed Funds est donc probablement atteint, comme nombreux l’avaient envisagé, y compris nous-mêmes, sans forcément imaginer que le verdict soit aussi clairement établi dès ce mercredi.

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FED et BCE au milieu du gué : « wait and see »

Après moultes tergiversations, les marchés se sont faits à l’idée de nouvelles hausses des taux directeurs de la FED et de la BCE cette semaine, au vu de résultats toujours insuffisants sur le front de l’inflation et d’une relative confiance dans la tournure de la conjoncture. Si la crise bancaire est, malgré tout, passée par là, avec à la clé un resserrement significatif des conditions d’octroi de crédit tant aux États-Unis qu’en zone euro, le plus probable est que FED et BCE tentent de parachever leur travail en relevant d’un nouveau quart de point leurs taux directeurs respectifs. En dépit des risques qui entourent les projections sur les agissements des banques centrales, c’est donc surtout sur la précision de leurs intentions pour la suite que la FED et la BCE sont attendues cette semaine, pour notamment signer une proche fin de partie.

Signeront-elles ? C’est assez peu probable pour ce qui est de la BCE mais également très incertain pour ce qui est de la FED. Le risque de déception et d’une révision à la hausse des anticipations sur le point haut des taux d’intérêt, tout au moins d’un regain de volatilité de ces dernières, semble relativement élevé.

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Inflation en zone euro : le compte n’y est pas malgré du mieux

L’inflation s’est légèrement tendue en avril en zone euro sous l’effet, anticipé, de la remontée des prix du pétrole et ressort à 7 % après 6,9 %. Sa composante sous-jacente a en revanche cédé un peu de terrain, à 5,6 % après 5,7 %. Maigre satisfécit, donc, avec ce rapport préliminaire. Si le reflux de l’inflation des prix des biens est bienvenu, la hausse mensuelle des prix des services reste, à l’inverse, anormalement élevée et l’inflation annuelle de cette composante véritablement « cœur » n’est certainement pas du goût de la Banque centrale européenne. Phénomène de second tour classique ou entretien de tendances plus durables, il lui faudra manifestement du temps pour se faire une opinion avant de s’engager sur l’orientation à venir de sa politique.

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Déceptions sur toute la ligne pour les PIB européens

Rarement l’Hexagone n’a connu période aussi morne, sur tous les plans. La croissance du PIB n’a pas dépassé 0,2 % au premier trimestre, après un dernier trimestre 2022 révisé à la baisse, à 0. Plus étonnant, la majorité des postes a, quasiment, stagné et les principales contributions sont venues, à la baisse, des stocks, et, à la hausse, du commerce extérieur en l’occurrence du recul des importations. Idem en Espagne, où la croissance de 0,5 % cache également un recul de la consommation des ménages. Mais c’est d’Allemagne que nous proviennent les plus grandes déceptions : malgré des indicateurs mensuels souvent robustes, le PIB y est resté inchangé, après un recul de 0,5 % en fin d’année dernière, là aussi révisé à la baisse, d’un dixième. Seule l’Italie semble faire exception, avec une croissance de 0,5 %, difficile d’en dire plus, à ce stade, sans détail des comptes nationaux.

Après avoir stagné en fin d’année dernière, le PIB de la zone euro ressort en première estimation en maigre hausse de 0,1 %, une bien piètre performance. Excès d’optimisme des climats des affaires, sans doute, une nouvelle fois biaisés par les effets prix, et très mauvais mois de mars expliquent, probablement, les écarts entre les anticipations de croissance et la réalité. Un ensemble, au total, de bien mauvais augure pour la suite.

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PIB US, jusqu’ici tout va bien, M.Powell !

Les données de croissance officielles américaines, à 1,1 % en rythme annualisé, ne rendent pas justice à l’activité du premier trimestre puisqu’elles sont déprimées par les baisses de stocks. Hors ces dernières, la hausse du PIB aurait été de 3,4 % r.a. soit plus de 0,8 % en rythme trimestriel. Bonne tenue de la consommation privée, soutien public, stabilité de l’investissement non résidentiel, contribution positive du commerce extérieur et, même, un léger mieux du côté de la construction… Rien qui ne dévoile de fragilité particulière de l’économie américaine, à rebours des indicateurs de ces derniers temps et de l’envolée du risque de récession vers lequel pointent la plupart des estimations. Comme elle l’avait déjà annoncé lors de ses minutes, la Fed ne trouvera pas dans ces données quoi que ce soit pour justifier une pause à son exercice de restriction monétaire la semaine prochaine et prendra vraisemblablement son temps avant de confirmer qu’elle pivote.

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Les PMI montrent une croissance soutenue par les services, l’INSEE en affiche les limites

En avril, les PMI français et allemands ont poursuivi sur leur lancée : malgré la nouvelle dégradation des indicateurs manufacturiers, leur remontée dans les services ont suffi à pousser les PMI composites à leurs plus hauts depuis un an. Fin de l’histoire ? C’est plus compliqué. Nous avons déjà souligné le mois dernier la fragilité d’une situation reposant uniquement sur les services, quand bien même le soutien du secteur tertiaire a dépassé le simple rattrapage post covid.

L’enquête INSEE publiée hier illustre les premiers craquements de la conjoncture française, avec une baisse de la plupart de ses composantes et un indicateur de retournement conjoncturel très mal orienté.

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