La faiblesse du dollar, une explication fragile de la surperformance des indices émergents

Depuis le début de l’année, l’indice MSCI des bourses émergentes a progressé de 25 %, flirtant aujourd’hui avec son niveau d’août 2014, après deux années calamiteuses au cours desquelles il avait perdu jusqu’à 30 % de sa valeur. Souvent attribuée aux effets bénéfiques de la baisse du dollar, cette performance a toutefois avoir des origines bien plus complexes.

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Double carton pour M. Draghi

L’exercice était forcément complexe pour le président de la BCE, Mario Draghi, aujourd’hui.

Il lui fallait tout à la fois :

  • prendre acte de l’amélioration des indicateurs conjoncturels récents et communiquer sur des prévisions de croissance, forcément, revues à la hausse (à 2,2% pour 2017)
  • stopper la dépression des rendements obligataires de ces dernières semaines, dont la direction est clairement contraire à ses souhaits ; après avoir réussi à faire remonter les taux longs en début de conférence, le président de la BCE semble avoir échoué sur ce point, tant il s’est montré réservé quant à l’éventualité d’un changement envisageable de sa politique monétaire à horizon prévisible.
  • prévenir toute accélération du mouvement de hausse de l’euro ; l’échec est là total, le diagnostic rassurant sur les perspectives conjoncturelles de la zone euro semblant largement l’emporter sur les marchés des changes, tandis que Mario Draghi a continué à mentionner un ajustement à venir de la politique de la BCE , courant 2018 quand bien même il s’est bien gardé de quelconques précisions sur l’agenda envisagé. Résultat, bien qu’ayant souligné la vigilance de la BCE à l’égard du taux de change, dorénavant tout aussi déterminant que la croissance et l’inflation dans l’orientation à venir de la politique monétaire, l’euro est repassé au-dessus de 1,20 USD et frôle les 131 JPY.

En d’autres termes, bien qu’incontestablement « dovish », en particulier en comparaison de sa posture de début d’été, le Président de la BCE ne semble guère avoir les moyens de s’opposer aux pressions haussières de l’euro. La balle repart, dès lors du côté américain…

 

Véronique Riches-Flores

contact@richesflores.com

BMG août 2017 – L’investissement toujours mais rien que l’investissement…

Notre indicateur d’activité reflue en août à 0,1 après un sursaut à 0.5 en juillet. La dégradation généralisée des chiffres du commerce extérieur et l’arrêt de l’amélioration du climat des affaires expliquent ce résultat malgré un léger mieux du côté de la consommation aux Etats-Unis et au Japon et, toujours, de très bons résultats en provenance de  l’investissement. La désynchronisation persistante des tendances entre l’investissement, d’une part, et le commerce extérieur ou la production industrielle, de l’autre, n’est pas typique et finit par interroger sur la durabilité du rebond de l’investissement.

Nos indicateurs régionaux d’inflation cèdent un peu de terrain à l’exception du cas de la zone euro en forte progression.

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La reprise de l’économie française est-elle suffisamment profonde pour faire face à une politique définitivement contracyclique ?

La dynamique conjoncturelle lancée, il pourrait s’agir du meilleur moment pour accepter quelques sacrifices et, comme le privilégie le nouveau gouvernement, donner un coup d’accélérateur au rééquilibrage budgétaire. Après tout, les politiques procycliques d’austérité menées dans un passé ont été suffisamment, à juste titre, décriées pour accepter l’idée que le temps des concessions soit venu dès lors que le socle de croissance est plus solide. Reste cependant à ne pas se tromper sur ce dernier point car c’est bien de celui-ci que devrait découler l’estimation de ce qui sera in fine supportable par l’économie française sans risquer de faire dérailler une reprise, somme toute, tout juste naissante.

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Rester investi ou attendre une correction plus ample avant de racheter les indices européens ?

Finira-t-on par avoir raison ? L’avenir le dira. Mais ce qui est certain c’est que nous nous sommes bel et bien trompés depuis le mois de juin en prévoyant une poursuite de la hausse des marchés européens. Seule consolation, la performance de l’Eurostoxx en dollars est un peu plus clémente, en hausse de 1,7 % entre le 31 mai et le 17 août, au terme d’évolutions quasi-identiques de part et d’autre de l’Atlantique durant cette période. L’excuse est toutefois difficilement recevable pour ce qui nous concerne, notre scénario de taux de changes s’étant caractérisé depuis le début de l’année par l’anticipation d’une appréciation de l’euro tout à fait conforme à l’évolution constatée vers 1,18USD.

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Minutes de la BCE : « Promis on ne nous y reprendra pas »… ou, les leçons de Sintra

Assurément, la réaction des marchés aux propos de Mario Draghi lors du symposium de Sintra de la fin juin ont marqué les esprits des membres du board de la BCE, dont on comprend à la lecture du compte-rendu du comité de politique monétaire du 20 juillet que cet épiphénomène a fait l’objet de bien des échanges. Résultat, la BCE considère de bon ton de renforcer sa méthode de communication et de veiller à faire évoluer son langage de manière progressive afin de prévenir les risques de surréaction futurs, tout en préparant le terrain à un éventuel changement de cap lorsque celui-ci sera jugé nécessaire. Rien de cela, toutefois, à l’ordre du jour à ce stade.

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Eclipse totale à Jackson Hole

Traditionnellement rythmée par le calendrier des comités de politique monétaire des banques centrales, la vie des marchés financiers doit maintenant compter avec leurs symposia annuels. Fin juin, la quatrième édition de celui de la BCE, au Portugal, a laissé des traces dont les investisseurs se souviennent. En évoquant la possibilité d’une diminution plus rapide que prévu de son soutien monétaire, le président de la BCE a provoqué une mini bourrasque sur les marchés, à l’origine, malgré les précisions et rectifications apportées dès le lendemain, d’un net repli de l’Euro stoxx 50 dans les jours qui suivirent, de plus d’un doublement des taux d’intérêt à 10 ans allemands de 0,25 % la veille du symposium à 0,59 % deux semaines plus tard,

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Absence d’inflation et risque politique coupent l’herbe sous le pied des banques centrales

Les indicateurs de l’été ont plutôt rassuré sur la conjoncture mondiale. Si les consommateurs ont trainé des pieds, les entreprises ont repris le chemin de l’investissement et de l’emploi. Manque toutefois la composante inflationniste pour donner aux banques centrales la latitude nécessaire pour s’engager vers une réduction de leur soutien. Sur ce point, le diagnostic s’est aggravé cet été quand, par ailleurs, les sujets de crispations politiques se sont multipliés. Principal soutien à la valorisation des actifs, le bas niveau des taux d’intérêt semble devoir durer. Pas sûr toutefois que ce garde-fou soit aussi efficace face au risque que fait planer le président américain sur la scène internationale.

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