La BCE devrait confirmer la baisse de taux à venir, toute la question est quand

L’essentiel a déjà été formulé par Mme Lagarde la semaine dernière : la BCE devrait abaisser le niveau de ses taux directeurs cette année. Un pas a donc, déjà, été franchi par rapport à sa posture du mois de décembre lorsqu’elle refusait d’aborder la question, laquelle n’avait, selon ses dires, même pas été évoquée lors du dernier Conseil de politique monétaire. Reste la délicate question du timing de cet assouplissement et la manière dont elle sera adressée. La position du chef économiste de l’institution, Philip Lane, est apparue rigide la semaine dernière, ce dernier arguant du fait que la BCE ne pourrait agir qu’après avoir connaissance des données attendues au mois de juin, en l’occurrence celles des salaires. Voilà qui semble bien éloigné, au vu des attentes des marchés et, plus encore, de la médiocrité de la conjoncture ambiante, en particulier en Allemagne où crise industrielle, crise immobilière et crise politique forment un cocktail de plus en plus préoccupant. Mme Lagarde s’est montrée moins précise, mais pas forcément plus ouverte à une action plus précoce. Campera-t-elle sur cette position jeudi ou le conseil des gouverneurs lui offrira-t-il l’option d’apparaître un brin plus flexible ? C’est toute la question et ce qui pourrait faire toute la différence pour les anticipations des marchés

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L’immobilier, pierre angulaire des perspectives 2024 et principale source d’incertitude

Reprise, agonie, chute : les perspectives du marché immobilier occupent une place de premier rang dans l’élaboration des scénarios économiques et financiers pour l’année 2024. De celles-ci dépendent, pour une très large part, les prévisions de croissance, d’inflation et d’emploi, sans parler des problématiques de richesse et de risques financiers. Le graphique ci-dessous illustre, entre autres, ce que pourraient donner différents scénarios immobiliers en termes d’inflation sous-jacente américaine cette année et, de facto, en matière de perspectives de taux d’intérêt.

La question est loin d’être seulement américaine et concerne la plupart des économies développées, bien qu’avec des caractéristiques spécifiques, parfois très différentes d’un pays à l’autre. Malgré des pénuries d’offre quasi-généralisées, la hausse des loyers est, par exemple, loin d’avoir été aussi élevée qu’aux Etats-Unis dans le reste du monde développé. L’impact du secteur sur l’inflation est donc loin d’être uniforme et le rendement escompté d’un investissement immobilier est également très fluctuant. Par ailleurs, les baisses de prix immobiliers ont parfois été beaucoup plus brutales, avec un impact sur l’activité de la construction plus marqué et des effets richesse potentiellement plus importants.

Au total, envisager les perspectives immobilières à travers le seul spectre de l’évolution des taux d’intérêt, comme l’incite aujourd’hui la perspective d’un apaisement des tensions sur les conditions de financement, paraît assez réducteur. Alors, quels diagnostics dresser ? Les cas de figure sont assez différents d’un pays à l’autre.

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Aux Etats-Unis, la consommation tient, c’est à peu près tout…

Voilà, en substance, le contenu du Beige Book de ce mois-ci, selon lequel l’activité serait restée inchangée ou en évolution modeste dans une majorité des 12 districts sous revue. Malgré un léger mieux sur le front des dépenses de consommation saisonnières, dans les loisirs essentiellement, le marché de l’emploi est décrit comme stagnant ou en faible progression, l’activité manufacturière en repli, tandis que les taux d’intérêt élevés limitent les ventes d’automobiles et immobilières. La situation est, au total, assez fidèle à ce qu’ont révélé, plus tôt dans la journée de mercredi, les ventes de détail et de production industrielle du mois de décembre. Si les premières tiennent, un peu par miracle et, surtout, grace au crédit, ce n’est en aucun cas suffisant pour réveiller une industrie stagnante qui, sur l’ensemble de l’année 2023, n’a pas progressé de plus de 0,2 %.

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Chine : le coup de grâce déflationniste

Conformément aux attentes officielles, la Chine a vu son PIB augmenter de 5,2 % en 2023, après 3 % en 2022. Avec une croissance trimestrielle de 1 %, des ventes automobiles sur un record historique et une croissance de la production légèrement supérieure aux attentes, la batterie de données de la nuit aurait pu passer inaperçue. Tel est loin d’être le cas. Les indices boursiers chinois ont tous chuté de plus de 2 % aujourd’hui, accélérant une tendance déjà particulièrement déprimée, en dépit des contraintes imposées par les régulateurs aux investisseurs institutionnels sur leurs ventes d’actions. La réplique sur les marchés mondiaux ne s’est pas fait attendre : les bourses européennes accélèrent leur repli, en même temps que les matières premières industrielles et les cours du pétrole. De fait, au-delà des apparences premières, le bilan de la situation chinoise laisse de moins en moins de place au doute : la deuxième économie mondiale est en déflation et le processus de désendettement entamé par les entreprises et imposé par la crise immobilière ne laisse guère augurer qu’elle en réchappe rapidement, dans un contexte démographique, par ailleurs, de plus en plus pesant, aggravé par les difficultés économiques du moment. Si le PIB réel a finalement été fidèle aux attentes, sa croissance nominale ne l’a, de toute évidence, pas été et l’histoire qu’elle nous livre est éminemment différente, pour la Chine comme pour le reste du monde.

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Quelles perspectives pour l’industrie mondiale ?

La reprise post-covid des services, maintenant, derrière nous, c’est en large partie des développements industriels que dépendent les perspectives 2024. Or, c’est peu de dire que le sujet divise les économistes. Les plus optimistes voient dans la baisse de l’inflation et des taux d’intérêt les éléments porteurs d’une reprise de la demande de biens de consommation et d’investissement, à même de réveiller une dynamique mondiale en souffrance depuis deux ans. Ceux-là ont eu gain de cause au cours de dernières semaines de l’année dernière qui ont vu la performance des valeurs industrielles largement surperformer les indices boursiers, en même temps que revenait l’appétit pour les cycliques et, plus généralement, pour le risque.

Le vent a néanmoins tourné en début d’année, offrant aux plus négatifs l’occasion d’une revanche, simultanément portée par les doutes sur l’ampleur de la désinflation, les médiocres PMI et indicateurs d’activité industrielle, lesquels ne portent cependant que sur la fin de l’année dernière. Quelle école est dans le vrai ? Nous tentons d’y voir plus clair.

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BMG décembre 2023: Quelques frémissements du côté de la consommation

Légère progression de notre BMG, à 0,2 en décembre contre -0,1 en novembre, révisé en hausse d’un dixième. Quoiqu’en zone neutre, il atteint son plus haut niveau depuis avril 2021. Toutes ses composantes ont regagné du terrain, en zone neutre pour l’activité, l’investissement et les exportations et positive pour la consommation. Néanmoins, seuls les USA affichent un momentum positif; les autres régions se situent en territoire neutre, voire négatif dans le cas chinois. Le mometum de l’inflation remonte à -0,7 mais reste négatif partout, sauf au Japon.

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Les vœux (pieux ?) des marchés pour 2024

Le millésime 2023 aura été de rare qualité pour les marchés financiers, sur lesquels les plus grandes classes d’actifs ont enregistré des gains très conséquents, en dépit d’un contexte général particulièrement chahuté et, pour tout dire, bien peu encourageant. Les indicateurs Sentix du climat de confiance des investisseurs ont rarement connu période aussi longue et généralisée de déprime qu’en 2023, en effet.

A quoi pourrait ressembler 2024 ? Le feu d’artifice du mois de décembre s’est éteint début janvier. Après avoir salué, comme il se doit, les espoirs confortés par la Fed d’un assouplissement des conditions monétaires cette année, les investisseurs ne pourront se contenter des seules attentes de repli des taux d’intérêt pour prendre davantage de risques. Les perspectives de croissance et d’inflation, l’évolution du contexte chinois ou celui de l’immobilier mondial, les retombées de l’IA sur la productivité, sans parler des développements sur le front politique ou géopolitique sont autant de critères qui s’imposeront aux décisions d’investissement de ce début d’année. Quel serait le scénario idéal et que dire sur chacun de ces points aujourd’hui ?

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2024, les perspectives désordonnées d’un monde polarisé

2023, année de tous les risques, se termine presque sans heurts : en dépit de hausses des taux d’intérêt très supérieures aux anticipations, la croissance a souvent été meilleure qu’attendu, sur fond de détente rapide de l’inflation. Finalement, la croissance du PIB mondial approchera 3,5 % cette année, celle des Etats-Unis dépassera 2,5 % et celle de la zone euro avoisinera 0,5 %. La récession redoutée il y a un an n’a pas eu lieu ; les bourses ont préservé l’essentiel de leurs gains du premier trimestre ; le crédit aux entreprises a profité de liquidités abondantes et de rendements plus attractifs que ceux des obligations d’Etat, l’euro a évité la chute. Fin 2023, alors que les banques centrales lèvent le pied, les marchés voient la vie en rose.
Que nous réserve 2024 ?
– Eclipse ou changement de donne inflationniste ?
– Perspectives américaines : La Fed pourrait créer la surprise et sauver la donne.
– Enlisement de la zone euro où le défi de la réindustrialisation se heurte à ceux de la productivité et de la déflation chinoise.
– Géopolitique – Xi Jinping, aux abois, finira-t-il par préférer l’apaisement ?
– Les marchés, entre espoirs de baisse des taux et manque de perspectives cycliques.

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