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Derrière la saga politique que traverse l’Administration américaine ces derniers mois se joue un véritable choix de société. Rattrapé par la réalité sociale du pays, le modèle d’une faible pression fiscale et d’une faible assistance aux personnes, privilégié par les américains depuis l’ère Reagan, approche ses limites. Avec un taux de prélèvement fiscal inférieur de plus d’un tiers à la moyenne de l’OCDE et un taux d’endettement parmi les plus élevés, l’économie américaine n’a guère les moyens en effet de faire face à la sollicitation croissante des pouvoirs publics en matière sociale qu’accompagne l’augmentation du taux de pauvreté, la moindre mobilité de la population et le vieillissement démographique.
Dans de telles conditions :
- soit les américains résistent durablement à ce qui paraît aujourd’hui incontournable, à savoir une hausse significative des prélèvements fiscaux, ce qui ne pourra se faire qu’au prix d’une inégalité croissante et de l’évanouissement du « rêve américain »,
- soit, scenario, à terme, le plus vraisemblable, les américains acceptent la remise en cause de leur modèle, ce qui impliquera une hausse structurelle des impôts et cotisations sociales.
Dans un cas comme dans l’autre, les États-Unis de demain ne seront plus les États-Unis d’avant la crise. Le débat budgétaire américain est donc loin d’être clos et la capacité du pays à inverser la trajectoire de son endettement public à horizon prévisible en est incontestablement réduite.