Le bas niveau des taux longs, fatalité démographique ou aberration?

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La chute généralisée des taux des emprunts d’Etat de ces dernières années est souvent perçue comme le reflet d’un phénomène inéluctable, coïncident au processus de vieillissement démographique planétaire. Cette fatalité qui voudrait que des économies vieillissantes voient naturellement le niveau de leur taux d’intérêt s’ajuster à celui d’une croissance tendanciellement plus faible, à l’image de l’expérience japonaise de ces quinze dernières années, est, pourtant, largement discutable. Si le coût du capital est, en effet, l’expression du rapport des capacités aux besoins de financement, alors des sociétés vieillissantes, par nature moins pourvoyeuses d’épargne, ne seraient-elles pas plus propices à une remontée du coût de celui-ci plutôt que l’inverse ? Au moment où l’évolution des marchés obligataires internationaux semble prendre un tour de plus en plus structurel, les enseignements de la relation entre les fondements démographiques et le niveau des taux d’intérêt à long terme sont assez largement incontournables à qui recherche des points d’ancrage structurels.

Matières premières, une remise à plat des perspectives structurelles internationales

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Les cours des matières premières sont traditionnellement assez imperméables aux évolutions de court terme d’offre et de demande. Ainsi, tant que les errements de l’économie mondiale ne remettaient pas en cause les perspectives économiques de long terme, leurs effets sur ces marchés n’étaient que marginaux.

Le décrochage des cours depuis mi-octobre doit donc être interprété comme symptomatique d’un changement notable de perception des développements économiques mondiaux de moyen-long terme. C’est en cela que l’emballement à la baisse des cours du pétrole de ces derniers jours est porteur de mauvaise nouvelle, malgré les bénéfices évidents que pourront en retirer les consommateurs des pays importateurs.

Autres publications récentes sur le sujet :

« Inflation négative : une bonne nouvelle pour les consommateurs ? » 

« Prix du pétrole, inflation et T-Bonds »

La déflation c’est quoi ? Définition, nocivité, état des lieux en zone euro

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Il y a en Europe une certaine insouciance à l’égard du risque de déflation. Un peu comme si cette dernière était un moindre mal en comparaison du poison absolu qu’est l’inflation. Jusqu’à récemment, le mot même de déflation était absent du répertoire officiel, quasiment impossible à trouver sous le site de la BCE, alors que sur ce dernier se loge une section entière à vocation éducative sur les méfaits de l’inflation.

Une telle différence de traitement entre ces deux maux ne se justifie guère. Si, depuis le milieu du vingtième siècle, nos économies ont plus souvent eu maille à partir avec l’inflation, l’histoire économique est là pour nous rappeler combien les épisodes déflationnistes ont été monnaie courante dans un passé plus lointain et à quel point ceux-ci se sont révélés ravageurs sur le plan économique, social et, le plus souvent, politique. À l’heure où les prémices de déflation se multiplient en zone euro, sans doute n’est-ce pas inutile de revenir sur ce qu’elle signifie et les mécanismes qui en font un véritable fléau.

Sommaire

Définition, mesures et origines de la déflation p.2

Expression d’un déséquilibre entre l’offre et la demande p. 2

Schéma des enchaînements déflationnistes traditionnels p. 3

Difficultés de mesure p. 4

Nocivité de la déflation p. 6

La trappe déflationniste p. 7

Des efforts compétitifs vains, le cas japonais p. 8

État des lieux en zone euro p. 10

Qui n’a pas ses “Birks” ? Ou, la mue du Made in Germany

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Distribution, maroquinerie, chaussures… les marques allemandes fleurissent là où on ne les attendait pas. Derrière le nouveau phénomène des Birkenstocks, ces sandales qui semblent bien parties pour s’imposer comme le fleuron de l’été 2014, se dessine un véritable remodelage du Made in Germany.

Loin des biens de l’industrie lourde, des biens d’équipement industriels ou de l’équipement haut de gamme pour la maison, qui ont jusqu’à présent marqué la tradition allemande, les produits de consommation courante et de relativement basse valeur ajoutée occupent aujourd’hui une place de plus en plus grande sur les étals européens. A l’heure où le discours ambiant ne semble plus n’avoir d’yeux que pour les marchés lointains du monde émergent ce constat ne laisse pas indifférent.

 

Le vieillissement démographique de l’Asie est-il compatible avec ses ambitions financières ?

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L’Asie est-elle sur la voie de devenir le principal centre financier mondial ?

La tentation est naturellement grande de le penser. Avec plus de la moitié de la population mondiale et un potentiel de croissance économique à moyen terme qui, selon le FMI, serait deux fois plus élevé que celui de la moyenne planétaire, une telle évolution n’aurait rien de véritablement surprenant. La région concentre déjà quasiment un cinquième du produit intérieur brut mondial et une proportion d’ailleurs encore plus élevée des transactions financières planétaires ; la capitalisation de ses entreprises cotées est déjà équivalente à celle de l’ensemble de la zone euro ; enfin, avec un taux d’épargne structurellement élevé, l’Asie émergente recèle également la plus grande ressource potentielle de formation d’épargne au monde.

À taux d’épargne inchangé, ce sont trois à quatre trillions de dollars d’épargne supplémentaire que les pays d’Asie émergente pourraient procurer d’ici 2020, soit 45 % à 60 % de l’augmentation du stock d’épargne mondiale envisageable à cette échéance. L’Asie dispose donc, tout au moins sur le papier, d’atouts considérables pour mener à bien le développement de son système financier, de sorte que compte-tenu de sa taille, les estimations sur ce que pourraient représenter les marchés de capitaux asiatiques d’ici vingt ou trente ans sont le plus souvent sidérantes

Productivité, la partie n’est pas gagnée, au contraire des anticipations

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La faible croissance de la productivité qui caractérise les années récentes finira-t-elle par laisser place à un rebond structurel, à même de prolonger le cycle présent et d’alimenter la croissance des prochaines années ? C’est bel et bien ce que prédit le consensus, à grand renfort des scénarios de moyen-long termes développés par l’OCDE, le FMI ou autres organismes, tous prometteurs d’un essor considérable de la productivité de l’économie mondiale. Les arguments à l’origine de ces prévisions sont bien connus : abondance des profits des sociétés, révolution scientifique et technologique et gisements de croissance des pays émergents en constituent le fer de lance. L’ensemble permet d’entretenir des anticipations de croissance plus qu’honorables pour l’économie mondiale à horizon 2025 et au-delà et alimente les anticipations sur lesquelles se fondent, pour une large part, la valorisation actuelle des marchés d’actions.

Qu’en est-il au juste ?

Inertie de l’investissement, les enjeux

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Les écarts de perception sur les tendances à venir de l’investissement privé constituent de loin la première source de division de la communauté des économistes ces dernières années.

  • Les plus confiants, largement majoritaires, voient dans le haut niveau des profits actuels, les besoins de renouvellement du parc productif et la remontée des taux d’utilisation des capacités, les arguments les plus convaincants d’une reprise à venir de l’investissement productif. Source d’amélioration de la productivité, de rattrapage de l’emploi et in fine de réduction de l’output gap des pays industrialisés, ce rebond attendu permet d’appréhender les années à venir sous un jour relativement optimiste, caractérisé par le retour d’une croissance soutenue à l’échelle mondiale, une normalisation du niveau des taux d’intérêt et encore de beaux jours pour les marchés d’actions.
  • Les seconds, moins nombreux bien que récemment plus représentés, expriment des doutes quant à l’amorce d’un tel cercle vertueux. Nous faisons partie de ceux-ci, considérant que, freinée par l’anémie des gains de productivité, la faible croissance des profits l’emportera sur leur haut niveau absolu et la décision d’investir, quand, par ailleurs, les perspectives de demande restent très largement incertaines, les PME sont encore confrontées à d’importantes difficultés et les conditions de financement sont toujours difficiles. Le scénario qui en découle est nettement moins enthousiaste que le précédent, laissant peu de place à la probabilité de retrouver une croissance économique durablement plus solide nécessaire à une reprise décente de l’emploi, à celle une normalisation du niveau des taux d’intérêt et à la prolongation du cycle boursier.

Malgré un léger mieux sur le front de l’activité internationale ces derniers mois, les tendances recensées dans notre dernier moniteur de l’investissement mondial ne remettent pas fondamentalement en cause notre analyse.