La BoE divisée sur les votes, neutre sur la forme, dovish sur le fond

«  L’inflation est sur la bonne voie » ou « il en faudra plus pour nous faire baisser les taux » ? Visiblement les membres de la BoE ont pris le problème sous des angles bien différents, étant donné que l’un d’entre eux a voté pour une baisse des taux, justifiée par l’effet des hausses passées, tandis que deux autres ont voté pour une remontée supplémentaire, dans le but de faire revenir l’inflation à l’objectif plus rapidement. Comme attendu, les taux britanniques sont finalement restés stables, à 5,25 % mais le communiqué, lui, a pris un tour plus dovish qu’en décembre.

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PMI : la zone euro fait tache

Les indicateurs PMI du climat des affaires publiés aujourd’hui sont, hors zone euro, plutôt bien orientés pour le premier mois de 2024 : le Royaume-Uni, le Japon et les Etats-Unis enregistrent des hausses significatives, en zone de légère croissance. Un tournant que n’a, cependant, pas pris la zone euro où les indicateurs sont nettement moins encourageants, pour ne pas dire préoccupants, toujours en zone de nette contraction pour l’activité, malgré le rebond des indices manufacturiers, tandis que renaissent des tensions sur les prix des inputs.

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Aux Etats-Unis, la consommation tient, c’est à peu près tout…

Voilà, en substance, le contenu du Beige Book de ce mois-ci, selon lequel l’activité serait restée inchangée ou en évolution modeste dans une majorité des 12 districts sous revue. Malgré un léger mieux sur le front des dépenses de consommation saisonnières, dans les loisirs essentiellement, le marché de l’emploi est décrit comme stagnant ou en faible progression, l’activité manufacturière en repli, tandis que les taux d’intérêt élevés limitent les ventes d’automobiles et immobilières. La situation est, au total, assez fidèle à ce qu’ont révélé, plus tôt dans la journée de mercredi, les ventes de détail et de production industrielle du mois de décembre. Si les premières tiennent, un peu par miracle et, surtout, grace au crédit, ce n’est en aucun cas suffisant pour réveiller une industrie stagnante qui, sur l’ensemble de l’année 2023, n’a pas progressé de plus de 0,2 %.

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Royaume-Uni, la désinflation attendra, la baisse des taux aussi

Calme plat : il ne s’est rien passé, en décembre, sur l’inflation britannique. Celle-ci est restée quasiment stable, à 4 %, tandis que sa composante sous-jacente a été, totalement, inerte, à 5,1 %. Idem, d’ailleurs, pour les composantes biens et services, à respectivement 1,9 % et 6,4 %. Seule l’inflation alimentaire, en baisse de 1,2 point, à 8 %, a enregistré une variation sensible et significative.
Néanmoins, ces faibles évolutions signifient, d’une part, que les variations mensuelles du CPI, notamment dans les services, sont suffisantes pour maintenir l’inflation à un haut niveau et, d’autre part, que, faute de tendance baissière plus franche, cette dernière risque de réaccélerer avec la hausse des prix administrés de l’énergie en janvier. Seule bonne nouvelle, à confirmer, le ralentissement sur le front des salaires et la faiblesse persistante des prix à la production.

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L’inflation reste trop élevée pour autoriser une baisse imminente des Fed Funds

En décembre 2023, l’inflation américaine a augmenté de trois dixièmes, à 3,4 %, pour finalement clôturer l’année avec un taux moyen de 4,1 %, après 8,0 % en 2022. Si, d’une année à l’autre, les progrès sont notables, l’accélération de décembre n’est pas bienvenue. Les anticipations implicites d’une première baisse des taux des Fed Funds dès le mois de mars, qui prévalaient encore hier sur les marchés, sont à l’évidence mises à mal par ce rapport et il faudrait peu pour que les anticipations de baisse des taux directeurs du premier semestre dans sa globalité soient plus drastiquement remises en cause. Contrairement aux attentes, l’inflation sous-jacente, montre en effet bien peu de progrès tandis que de leur côté, les effets négatifs de base en provenance de l’énergie s’estompent. Pour autant, à y regarder de plus près, les sources de déception sont peu pertinentes du point de vue cyclique. Sauf les prix des loyers, en légère accélération, ce sont surtout ceux des assurances santé et auto qui expliquent les mauvais résultats du mois de décembre. Rien de bien cyclique mais des tendances embarrassantes pour la FED tant que la croissance tient.

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Le cercle vicieux allemand

Avec la baisse de l’inflation et la baisse des taux d’intérêt, l’économie allemande pouvait espérer une année 2024 un peu meilleure que 2023. L’institut IFO, dans ses prévisions de jeudi dernier, tablait sur une hausse du PIB de 0,9 %. Notre propre scénario envisageait une croissance de 0,5 %, certes modeste, mais plus encourageante que la contraction de 0,3 % attendue pour cette année. Malgré tout, les éléments contrariants se multiplient.

  • Après les PMI, les indicateurs IFO du climat des affaires se sont de nouveau repliés. L’indicateur composite est retombé de 87,8 à 86,5 points entre novembre et décembre, sous l’effet d’une dégradation dans l’industrie, la construction et le commerce, seuls les services se maintenant à peu près à flot, avec un solde d’opinions toutefois légèrement négatif. Avec des indicateurs d’ores et déjà très faibles, ces nouveaux replis mettent largement à mal les espoirs de reprise nés des statistiques des mois précédents.
  • Dans un tel contexte, les développements budgétaires sont particulièrement malvenus. Le retour du « frein à l’endettement » imposé par la Cour de Karlsruhe a poussé le gouvernement à combler un trou de 17 milliards d’euros dans le budget 2024 par des hausses de taxes et des baisses de dépenses, auxquels s’ajoutent les coupes dans les fonds spéciaux hors budget. Il s’agit, au total, d’une perte équivalente à environ 1,5 % du PIB allemand, sur plusieurs années, particulièrement malvenue pour une économie allemande, déjà en très mauvaise posture.

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Données du jour : mitigées en Asie, plombées en Europe

Un certain nombre de données ont été publiées ce matin pour l’Asie et l’Europe :
– Malgré du mieux du côté des données mensuelles, les données chinoises, en glissement annuel, bénéficient, surtout, d’importants effets de base.
– Les PMI japonais s’améliorent marginalement, sauf dans l’industrie manufacturière
– Ceux de la France et de l’Allemagne se dégradent et entérinent, un peu plus, les risques récessifs.
– C’est l’inverse, au Royaume-Uni, avec la confirmation de l’amélioration déjà entrevue en novembre, à moins qu’il ne s’agisse que d’effets prix…

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C. Lagarde, muselée par les « hawks » du conseil de la BCE, peine à convaincre

Madame Lagarde a été fidèle à la tradition de la BCE, un brin plus austère, même, que ce que nous avions envisagé. Les plus faucons du conseil des gouverneurs ont-ils été agacés par le changement de posture de la Fed, trop précoce à leurs yeux ? Ce n’est pas impossible. Toujours est-il qu’il que la communication de C. Lagarde a clairement pris le contrepied de celle de J. Powell, précisant notamment que le sujet de possibles baisses des taux n’avait même pas été évoqué lors le conseil de ce mois-ci et omettant de mentionner la chute des anticipations d’inflation des marchés, indicateur pourtant regardé de très près habituellement. On avait envisagé que la BCE ne voie pas d’un bon œil l’accélération du changement des anticipations de politique monétaire de ces dernières semaines et qu’elle cherche, de ce fait, à en temporiser le mouvement. C’est bien ce qui ressort de ce rendez-vous de fin d’année, à une nuance près : la BCE n’a guère convaincu. Si les taux à deux ans allemands ont, effectivement, regagné un peu du terrain perdu après la réunion de la Fed, ils terminent la journée en repli de quasiment 10 points de base, à 2,54 %, signalant avec plus de conviction encore les perspectives d’un net repli à venir des taux directeurs de la part des marchés. Sauf sur les marchés des changes sur lequel l’euro s’est envolé à quasiment 1,10$ (de 1,2 %), la communication officielle de la BCE ne semble guère prise en considération.

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