Changement de décor

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Les signes d’amélioration de l’activité s’accumulent en zone euro et force est de constater que les choses vont vite ! Au stade où nous en sommes les bonnes surprises ne devraient pas nous quitter de sitôt compte-tenu des enchaînements positifs que devrait produire, au moins tout au long du premier semestre, le regain de la demande en cours. Alors que le QE de la BCE n’a pas encore commencé, notre objectif sur l’Euro Stoxx 50, tout juste atteint cette semaine, doit-il être rehaussé et, dans le cas contraire, d’où pourraient venir les freins à l’embellie en cours ?

Le bas niveau des taux longs oblige à une vigilance accrue, d’où pourraient venir les risques ?

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Aux niveaux présents de taux d’intérêt à long terme, les risques de mauvaise surprise sont assez largement déséquilibrés sur les marchés obligataires internationaux. Que les taux longs continuent à refluer ne devrait plus guère surprendre. Après deux années de tendances largement à contrepied des anticipations et dans le contexte présent d’assouplissement monétaire quasi-généralisé, les esprits sont préparés à cette éventualité. C’est ainsi, paradoxalement, d’une remontée impromptue sur certains marchés que pourraient venir les mouvements les plus inattendus. Il suffirait en effet que les taux reviennent sur les niveaux qui étaient les leurs il n’y a que trois mois pour provoquer d’importantes pertes en capital à leurs détenteurs.

Quels sont les principales sources de risques identifiables aujourd’hui ?

Scénario 2015. 3 – L’allocation d’actifs en mode zéro inflation

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Depuis la première publication de notre série de trois articles sur le scénario 2015, il y a deux semaines, les marchés financiers n’ont guère connu de répit. L’Eurostoxx a bondi de quelques 8,5 %, le MIB italien s’est envolé de plus de 11%, l’indice suisse s’est replié de 9 % ; la valeur moyenne de l’euro s’est affaissée de 5 % quand le franc suisse s’est apprécié de 16 %…

Conséquence d’une très grande complexité de l’environnement économique et financier sur fond d’hyper abondance de liquidités, la nervosité ne semble pas prête de nous quitter. Car, si la simultanéité de la chute des prix du pétrole, de l’euro et de l’inflation mondiale est indiscutablement porteuse d’espoirs, notamment dans le cas de la zone euro, les signes de fatigue du marché américain et l’instabilité grandissante des marchés des changes internationaux ne sont pas engageants.

Dès lors, si l’abondance de liquidités entretient l’appétit pour le risque, il faudra une certaine agilité pour passer entre les portes de saloons que les déplacements intempestifs des flux ne manqueront pas d’huiler.

Points clés de notre stratégie d’investissement

  • L’euro stoxx franchit le cap de 3 550 points rapidement, s’essouffle ensuite
  • Les facteurs de fragilité se multiplient aux États-Unis
  • L’instabilité des pays émergents tire les indices mondiaux à la baisse
  • Le marché européen surperforme – préférence pour les valeurs « domestiques », prudence sur les industrielles, réticence persistante sur les valeurs bancaires
  • Le pétrole approche ses points bas mais ne remonte que lentement
  • Les risques déflationnistes perdurent au moins jusqu’en milieu d’année
  • La Fed ne remonte pas ses taux en 2015
  • Les taux d’intérêt refluent partout, les spreads européens se resserrent
  • L’euro se stabilise au-dessus de 1,15 USD

Point d’étape…

Le scénario se déroule comme nous l’avions très précisément prévu en mai dernier : les marchés ont suracheté un futur enchanteur et prennent aujourd’hui conscience du caractère illusoire de ce qu’ils ont payé : actions, pétrole et taux longs réagissent en conséquence. La correction est forcément brutale et n’épargne aucun pan de marché : au cours de la semaine écoulée, l’indice MSCI Monde a perdu 3,5 % de sa valeur, les cours du pétrole ont chuté de 7,5 %, les taux à 10 ans américains ont perdu 20 points de base, pour s’inscrire à un plus bas depuis juin 2013, et l’euro a rebondi à 1,28USD.

La configuration financière actuelle n’a dès lors plus grand-chose à voir avec celle d’avant la publication des minutes de la Fed, le 8 octobre, phénomène véritablement déclencheur de la remise à plat des anticipations jusqu’alors prédominantes. Comment les choses peuvent-elles évoluer à partir de maintenant ? Nous revenons ici sur les origines de ce changement brutal de perception de l’environnement économique et financier et sur l’analyse que nous faisons des perspectives des différentes classes d’actifs. Lire la suite…

Présentation Perspectives 2015 – Pas de miracle

  • Amélioration de la croissance réelle, pas forcément nominale
  • La chute de l’inflation est plus rapide que les gains en croissance
  • Cristallisation du risque déflationniste
  • Inflation négative dans les pays les plus influents de la planète d’ici l’été 2015
  • Multiplication des risques financiers
  • Déceptions sur les résultats des sociétés/exacerbation du surendettement dans les pays émergents
  • Baisse généralisée des taux d’intérêt
  • Dans les pays développés et une large part du monde émergent/ rétrécissement des spreads en UEM
  • Volatilité extrême des marchés des changes
  • Tentation « dévaluationniste » accrue
  • Incertitudes persistantes sur l’après 2015 Lire la suite…

« Sell The Dip » – Actualisation de notre scénario d’investissement*

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* cf. « Actifs à risque : le temps de gâte », mai 2014

L’accumulation de mauvaises nouvelles a fini par l’emporter la semaine passée avec de lourdes corrections des indices boursiers internationaux et un retranchement généralisé des investisseurs vers les compartiments d’actifs les moins risqués. Alors que certains observateurs voient déjà dans la correction de ces derniers jours une opportunité d’investissement, notre analyse de la situation macro-économique et géopolitique internationale continue à nous faire préférer une stratégie très protectrice à court terme. Il y a quatre raisons principales à cette conclusion :

1-    Aucun des conflits géopolitiques en cours, en Irak, dans la Bande de Gaza, en Ukraine-Russie ou en Mer de Chine ne semble à même de trouver une issue rapide. Les multiples foyers de crise et l’extrême complexité de la situation présente ont toutes les chances de continuer à alimenter un comportement d’aversion au risque.

2-    La conjoncture européenne prend mauvaise tournure. Le manque de moteur de la croissance domestique, dans un contexte de léthargie du commerce mondial, a fini par prendre le pas sur la reprise. Les prévisions actuelles ne sont plus tenables et les nouvelles des prochains mois ne pourront que conduire à une nette révision à la baisse du consensus pour la croissance à venir.

3-    La BCE est derrière la courbe en matière de lutte contre la déflation. Son action, si tant est qu’elle finisse par voir le jour…, n’aura pas la même influence sur les marchés que celle menée par la FED ces dernières années, en particulier à l’égard du secteur bancaire dont tout porte à croire qu’il ait entamé une sous-performance durable.

4-    Les anticipations de hausse des taux de la Fed ont souffert des développements internationaux récents, contribuant à limiter le choc sur les indices boursiers américains. Toutefois, l’absence de normalisation possible de la politique de la Fed ne pourra pas être perpétuellement perçue comme une bonne nouvelle.

La probabilité que la correction entamée ces derniers jours se poursuive est donc, à l’évidence, élevée. Nous continuons à privilégier :

  • Une mise à l’écart des marchés d’actions, y compris des marchés émergents, notamment des cycliques industrielles et des banques.
  • Une plus forte exposition aux marchés obligataires souverains (la configuration du marché des T-Bonds renforce notre scénario d’une chute vers 2,25 % des taux à 10 ans), y compris aux périphériques du sud de l’Europe.
  • Une plus forte exposition en faveur des métaux précieux.
  • Une exposition graduellement moins forte à l’euro vis-à-vis du dollar.

Synthèse