A un moment donné, les banques centrales seront rattrapées par l’accumulation des risques économiques et financiers que provoque le resserrement généralisé des conditions monétaires. Elles cesseront alors les hausses de leurs taux directeurs ou en réduiront la cadence, voire feront marche arrière si, par mégarde, elles venaient à sous-estimer les effets de leur action. A priori, après seulement deux hausses des Fed Funds, dont la première d’un quart de point seulement, ce moment devrait être assez éloigné. Les cycles de resserrement monétaire, même en période de désinflation chronique, ne se sont jamais limités à deux, trois ou cinq hausses des taux directeurs. Entre 2004 et 2006 il y en eut 17 d’un quart de point chacune, sur une période de 15 mois durant laquelle l’inflation ne dépassait pas 3,4 % en moyenne ; elle approche 10 % aujourd’hui ! Il y a pourtant peu de chances que la FED puisse s’offrir une telle expérience. À peine a-t-elle relevé ses taux directeurs de 75 points de base que les marchés sont disloqués et les risques de récession de jour en jour plus élevés, au point que nul ne sait dire si les deux hausses prévues d’ici la fin juillet pourront être digérées sans dégâts majeurs. Comment la FED s’apprête-t-elle à gérer cette situation ? C’est principalement la réponse à cette question qui est attendue du FOMC et de la conférence de presse de J. Powell mercredi soir.
Jusqu’où la FED peut-elle pousser le bouchon face à l’empilement des risques ?
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