Valse des étiquettes du côté de la Fed ; l’effet ne durera sans doute qu’un temps.

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La publication des minutes du dernier comité de politique monétaire de la Fed suscite un regain de nervosité des marchés. Malgré une lecture de la situation économique fidèle à celle de son communiqué du 27 avril, à savoir globalement peu réjouissante, la Fed semble avoir été perturbée par la forte correction à la baisse des anticipations de hausse des taux qui a suivi sa communication du mois de mars. Elle précise, en particulier, que les marchés semblent sous-estimer la probabilité d’une possible hausse de ses taux d’intérêt au mois de juin, soulignant que la plupart des participants estiment qu’un tel mouvement serait approprié… si les conditions économiques le permettent.

Bien évidemment, cette dernière précision est essentielle, beaucoup des échanges du FOMC ayant, précisément, tourné autour de ce que seraient ces conditions d’ici juin, point sur lequel les écarts d’analyse sont nettement plus marqués que sur la première partie de la proposition !

En somme, la Fed cherche à se redonner des marges de manœuvre, ce qui était déjà ressorti de son communiqué post-FOMC (voir notre commentaire du 27 juin, « Wait and see »), afin de ne pas être prisonnière du très bas niveau des taux d’intérêt à long terme, dont elle estime, à l’évidence, qu’ils ont trop baissé.

Taux longs US

Vous avez aimé Mario, pas sûr que vous aimiez Janet

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Texte écrit pour publication sur le site de Boursorama le 29/10/2015

Changement de décor, la Fed maintien la possibilité d’une hausse de ses taux d’intérêt en décembre ! La surprise est grande tant son communiqué du mois de septembre et, plus encore, les médiocres développements de l’économie américaine de ces derniers temps avaient convaincu qu’elle ne pourrait se permettre d’amorcer un cycle de hausse des taux avant la fin de l’année. Passera-t-elle à l’acte pour autant le 16 décembre ? Rien n’est moins sûr, ceci pour au moins deux raisons.

Un FOMC, trois scénarios… Une issue ?

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Comment les choses pourraient-elles s’articuler après l’annonce de la décision de la Fed jeudi soir ? Trois scénarios sont envisageables dans le contexte en présence.

Scénario 1 : la Fed privilégie le statu quo, gardant le niveau de ses taux directeurs inchangé, entre zéro et un quart de point. C’est le scénario, à notre avis, le plus probable, susceptible d’offrir quelques semaines d’accalmie sur les marchés financiers ; nous estimons sa probabilité entre 60 % et 65 %.

Scénario 2 : la Fed relève le niveau de ses taux directeurs de 25 points de base tout en conservant un discours suffisamment prudent pour convaincre qu’il s’agira de la seule hausse de cette année : le jeu est périlleux pour les marchés financiers internationaux, mais l’hypothèse semble néanmoins assortie d’une probabilité encore significative, de l’ordre de 20 % à 25 %.

Scénario 3 : la Fed relève le niveau de ses taux d’un quart de point et apparaît suffisamment sereine pour poursuivre la hausse en décembre. Les anticipations sont prises de court ; le dollar s’envole ainsi que les taux longs ; le S&P entrevoit la fin du cycle en cours. L’envolée du dollar va à l’encontre d’une extension du QE de la BCE et les marchés mondiaux emboitent le pas à la correction américaine. La probabilité de ce dernier cas de figure est vraisemblablement inférieure à 20 %.

La Fed a-t-elle fait une annonce ?

A survoler les headlines des médias spécialisés, le communiqué du FOMC de ces deux derniers jours préparerait une hausse des taux dès septembre. Curieuse interprétation d’un texte dont on peine à trouver un élément différenciant par rapport à ceux de ces dix-huit derniers mois !

Si les appréciations sur la situation de l’économie américaine sont, en effet, un brin moins préoccupées qu’au mois de juin, notamment sur les fronts de l’emploi et de l’immobilier, la Fed ne semble pas avoir pris de quelconque décision sur une éventuelle hausse de ses taux directeurs en septembre ni même en décembre. Bien que jugeant les risques à peu près équilibrés, elle termine sa communication selon le rituel de ces derniers mois : The Committee anticipates that it will be appropriate to raise the target range for the federal funds rate when it has seen some further improvement in the labor market and is reasonably confident that inflation will move back to its 2 percent objective over the medium term.

En d’autres termes, la Fed attend davantage du marché de l’emploi, ce qui risque de prendre un certain temps, peut-être plus de temps que ne pourra l’offrir le cycle en présence.

Les marchés semblent y perdre leur latin cumulant hausse du dollar, repli des taux longs et rebond des indices action… Des réactions dont on peine à croire qu’elles puissent annoncer de quelconques tendances durables.