Les investisseurs ont retrouvé de l’appétit pour les valeurs européennes ces derniers jours au point d’autoriser un regain de surperformance de l’Eurostoxx par rapport aux indices phares internationaux. Il est vrai que l’Europe est, pour une fois, plutôt en avance sur ses partenaires occidentaux avec, quoi qu’on en dise, une bonne maîtrise de l’épidémie de coronavirus et des réponses de politique économique, à ce jour, plutôt efficaces, en comparaison du cas américain tout au moins. Le déconfinement est donc lancé et, dans son sillage, les signes de reprise palpables. Manquait, pour passer le cap, l’élimination des risques chroniques sur la survie d’une union monétaire ensevelie sous les dettes que la BCE et la Commission sont finalement parvenues à endiguer. Avouons qu’il ne manque plus grand-chose pour convaincre des investisseurs croulant sous les liquidités que le risque vaille la peine d’être pris. Dont acte ; après tout, quitte à s’exposer aux marchés d’actions, l’Europe dispose d’atouts valables aujourd’hui. Jusqu’où ce raisonnement est-il néanmoins recevable ?
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Les cycliques européennes à cloche-pied
L’élan des valeurs cycliques européennes de la fin de l’année dernière a fait long feu depuis le début du mois. Manque de conviction quant à l’ampleur de l’amélioration des perspectives économiques, attentes de résultats après une forte hausse des multiples, absence de visibilité sur le sort des secteurs-clés de l’industrie expliquent pour l’essentiel cette situation. Dans un environnement de hausse persistante des indices, ces éléments ont abouti à un retard des valeurs cycliques par rapport à l’ensemble du marché d’une rare ampleur qui a probablement peu de chances de durer. Rares ont été, en effet, les périodes passées au cours desquelles de telles distorsions se sont éternisées. Comment, dès lors, la normalisation pourrait-elle s’effectuer et quelles pourraient être les stratégies privilégiées par les investisseurs selon les cas ?