À première vue, l’enquête GfK auprès des ménages allemands en août est sans appel, avec une chute de 6 points et un niveau de -36,5. La situation est néanmoins plus complexe et le recul en présence, à nuancer par la stabilisation de deux de ses principales composantes : les perspectives économiques et celles de revenus, qui s’accompagne d’une baisse limitée des intentions d’achats. C’est en fait la propension à épargner des ménages qui explique le mauvais chiffre global. Cette dernière s’envole avec les craintes sur l’inflation future, notamment énergétique et souligne l’anxiété à l’égard des risques de pénuries, de gaz notamment, sans laquelle les économies européennes pourraient vraisemblablement être en mesure d’échapper à une récession, du moins de grande ampleur. En France, moins concernée par cette problématique, la confiance des consommateurs mesurée par l’INSEE gagne d’ailleurs deux points, à 82, certes toujours très loin des 100 qui représentent la moyenne de long terme, mais néanmoins plutôt rassurante.
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La récession rôde aux Etats-Unis
Les jours se répètent et se ressemblent du côté des indicateurs conjoncturels. Cette fois-ci, ce sont les climats des affaires des Fed de Richmond et de Dallas ainsi que les indicateurs de confiance des ménages du Conference Board qui virent de bord en juin et s’enfoncent à des niveaux rarement observés en dehors des périodes de récession. La FED d’Atlanta qui avait pu revoir de 0% à 0,25 % son estimation pour la croissance du deuxième trimestre la semaine dernière ne devrait pas tarder à faire marche arrière ; un prélude à ce qui attend vraisemblablement la FED avec des perspectives de plus en plus mauvaises sur le front de l’emploi.
La confiance des consommateurs met à mal la « résilience » européenne
Les indicateurs de climat des affaires d’avril étaient, généralement, rassurants : faibles baisses voire léger rebond, ils ne montraient, en tout cas, pas d’amplification majeure des conséquences de la guerre en Ukraine entrevues en mars. Même la confiance des ménages mesurée par la commission européenne avait regagné un tout petit peu de terrain. La nouvelle baisse des données de l’INSEE en France et du Gfk en Allemagne vient tout remettre en question, en raison de niveaux de confiance mesurés au plus bas depuis la première vague de covid, au moins. Dans le cas de l’Hexagone, l’indicateur total atteint ainsi 88 (-2 points) contre 89 en novembre 2020, 91 en mai de la même année et 87 au moment de la crise des gilets jaunes.
Cette confiance que l’on ne peut prendre pour argent comptant
Maitrise de l’épidémie, réouverture des activités, promesses de relance et, peut-être, effets richesse, produisent de concert leurs effets sur la confiance des agents. En zone euro, le climat des affaires mesuré par la Commission européenne a de nouveau progressé de 0,2 point en juin pour atteindre un plus haut niveau jamais observé de 1,7 points. Si les perspectives industrielles marquent sérieusement le pas, les services prennent le relai et les ménages revoient la vie en rose. Aux Etats-Unis, où les retours récents des professionnels sont plus mitigés, le regain d’optimisme des ménages sur la situation courante a permis à l’indice de confiance du Conference Board de renouer avec ses niveaux d’avant crise. Dans chacun de ces deux cas, ces baromètres de confiance devraient être synonymes d’une rare embellie de la conjoncture que les données jusqu’alors collectées tardent, toutefois, à valider. À trop attendre, on finit par douter, à l’instar des marchés obligataires, de la chute des taux d’intérêt de long terme et de l’aplatissement des courbes de taux. Il faudra que les données économiques renvoient des signaux bien plus convaincants pour redonner à ces indicateurs de confiance toute leur valeur prédictive.