On s’en doutait, les moyens à disposition de la Banque centrale du Japon pour infléchir le cours des choses, en particulier celui du yen, sont pour le moins réduits. La raison ne tient pas tant à sa politique, outrancièrement accommodante, qu’au privilège malheureux d’avoir une devise au statut de valeur refuge. Peu importent, dès lors, les moyens mis en œuvre, c’est du degré d’aversion au risque global que dépendent en premier lieu les évolutions du taux de change ces derniers mois. Or, le climat n’est pas particulièrement favorable à l’appétit pour le risque, en témoignent l’ascension des métaux précieux depuis le début de l’année et la chute des taux d’intérêt à long terme. Dans un tel contexte, le reflux des matières premières et celui du dollar depuis mercredi ne facilitent guère la tâche de la BOJ ; le risque que le yen ait entamé aujourd’hui une nouvelle phase d’ascension est donc probablement élevé.
Les entreprises européennes et, par voie de conséquence, les marchés européens, pourraient s’en réjouir. Quatrième exportateur mondial derrière l’Allemagne, cinquième si l’on comptabilise l’Union européenne, le Japon est loin d’avoir un rôle secondaire sur le front de la compétition internationale, en tout premier lieu à l’égard de l’Allemagne avec laquelle il occupe, dans bien des domaines, les mêmes terrains. Pourquoi dès lors ne pas prendre comme une bonne nouvelle le quasi-statu-quo de la Banque du Japon de ce mois-ci ?