BCE, un coup pour rien, voire moins !

La BCE ne franchit pas le Rubicon avec sa première baisse de taux directeurs ce mois-ci. Elle procède à un micro ajustement pour marquer sa satisfaction à l’égard des bons résultats sur le front de l’inflation de ces derniers mois mais considère nécessaire de maintenir des conditions monétaires restrictives dans l’attente de meilleures garanties d’un retour de l’inflation vers son objectif. A ce titre, difficile d’être plus clair que les termes de son communiqué-même : Le Conseil des gouverneurs… conservera les taux directeurs à un niveau suffisamment restrictif, aussi longtemps que nécessaire, pour atteindre cet objectif.. il maintiendra une approche s’appuyant sur les données, réunion par réunion, pour déterminer de manière appropriée le degré et la durée de cette orientation restrictive. Dit autrement, pas de baisse additionnelle des taux en juillet ; septembre, peut-être, sous réserve de résultats plus convaincants dans le sens recherché ; quant à la suite, who knows ? Les perspectives de croissance présentées ce jour ne suggèrent pas un besoin particulièrement marqué d’assouplissement monétaire avec, qui plus est, une inflation censée attendre 2026 pour revenir à 2%.

Résultat des courses, l’annonce de la BCE est suivie d’une remontée des taux à terme ! Les taux à terme regagnent 4 à 5pb tandis que l’euro se reprend. A vouloir se montrer trop prudente, la BCE finit par avoir l’effet inverse à celui, a priori, recherché et bien qu’agissant en amont de la Fed les anticipations de baisse des taux sont parmi les plus faibles des grandes banques centrales !

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J. Powell rassure

La Fed prend acte de la solidite de la croissance et du marché de l’emploi et souligne l’absence de progrès additionnels sur le front de l’inflation ces derniers mois, mais ne montre pas d’inquiétude particulière : les résultats sont là, quand bien même encore insuffisants pour abaisser les taux comme anticipé. Il lui faudra donc plus de temps, sans pouvoir dire combien, mais J. Powell rappelle les progrès réalisés et rassure sur la direction. A la question posée par les journalistes sur l’éventualité de devoir resserrer davantage les conditions monétaires, il répond sans sourciller qu’un tel cas de figure semble peu probable et chasse, ainsi, les craintes recemment apparues de possibles remontées de ses taux directeurs.
Difficile, au total, de trouver de quelconques signes d’un changement d’appréciation sur le fond, même si J. Powell met, de facto, à l’écart les chances de baisse imminente des Fed Funds. Enfin, le sujet de la politique budgétaire est ignoré tandis que la Fed confirme le moindre rythme de réduction de son bilan à partir du mois de juin, de 95 à 60 milliards de dollars par mois.
Après une première réaction très positive des taux d’intérêt et des bourses, les marchés ont corrigé une bonne partie des gains initiaux, à l’exception des taux à 2 ans, en repli de 9 points à 4,96 %, et de l’eurodollar revenu au-dessus de 1,07USD.

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Chat échaudé craint l’eau froide. La BCE sur la retenue

La BCE attendra la mise à niveau de son scénario de juin pour jauger des résultats et de la possibilité d’abaisser le degré de contrainte monétaire. D’ici là, l’inflation des services n’a qu’à bien se tenir ! Ci-dessous, la traduction google du premier paragraphe de son communiqué, qui va du satisfécit, rassurrant, sur les résultats obtenus sur le front de l’inflation, à la méfiance, soulignée par la dernière phrase-clé :
Les informations reçues ont largement confirmé l’évaluation précédente du Conseil des gouverneurs concernant les perspectives d’inflation à moyen terme. L’inflation a continué de baisser, tirée par la baisse des prix des produits alimentaires et des biens. La plupart des mesures de l’inflation sous-jacente s’atténuent, la croissance des salaires se modère progressivement et les entreprises absorbent une partie de la hausse des coûts du travail dans leurs bénéfices. Les conditions de financement restent restrictives et les hausses passées des taux d’intérêt continuent de peser sur la demande, ce qui contribue à faire baisser l’inflation. Mais les pressions sur les prix intérieurs sont fortes et maintiennent l’inflation des prix des services à un niveau élevé

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Le Nasdaq aime J. Powell, les MP, l’or et les cryptos l’adorent, les T-Bonds le boudent…!

Vous pensiez, comme nous, que le contexte avait changé depuis le FOMC de décembre, que le retour des hausses mensuelles des prix à la consommation à leur niveau de juillet forcerait la Fed à revoir sa copie et à rayer quelques unes des baisses de taux qu’elle avait programmées. Ou, vous étiez convaincus que la FED se retiendrait de souffler sur les braises de marchés financiers en surchauffe et que les effets richesse inédits lui imposeraient une certaine retenue ? Alors, comme nous, vous n’aviez rien compris ! Tout ceci, dixit J. Powell, serait à mettre sur le compte de la route chahutée d’une désinflation quasi assurée, qui permettra à la FED de faire ce qu’elle avait prévu cette année, à savoir : trois baisses des Fed Funds, quoique, peut-être, légèrement plus tardives, et tout autant en 2025 ainsi qu’en 2026. D’ici là, l’inflation devrait, en effet, avoir retrouvé le niveau recherché de 2 %, identique, d’ailleurs, à celui de la croissance du PIB escomptée pour chacune des trois années…

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Baisse de l’inflation britannique…oui, mais

Première grande Banque Centrale à remonter ses taux fin 2021, la BoE sera-t-elle la première à les baisser ? Elle avait fait un pas en ce sens lors de sa réunion de février, en anticipant un retour de l’inflation à 2 % au deuxième trimestre, certes, en raison d’effets de base énergétiques.
L’inflation annuelle a nettement ralenti au mois de février : – 0,6 point pour le total, comme pour le sous-jacent, à respectivement 3,4 % et 4,5 %. Les évolutions mensuelles sont également en voie de normalisation au regard des mouvements des trois années écoulées. Ajouté au ralentissement des salaires, les signaux sont au vert pour une BoE toujours accommodante lors de sa réunion de demain, avant une éventuelle baisse des taux dans le courant de l’année.

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La BoJ met fin à sa politique hyper accommodante : est-ce un sujet ?

Voilà qui est fait, la BoJ a mis un terme cette nuit à sa politique ultra-accommodante de taux négatifs en relevant son taux de dépôt de -0,1 % à 0%-0,1 % et en supprimant sa politique de contrôle de la courbe des taux qui contenait le rendement à 10 ans des JGB à un niveau inférieur à 1 %. L’inflation, toujours élevée, la récession évitée en fin d’année dernière, une croissance record des profits des entreprises, les retours des négociations salariales et l’extrême faiblesse du yen… tout semblait concourir à ce passage à l’acte dès ce mois-ci ou en avril. Les conséquences de ce changement de cap sont-elles importantes ?

On serait tenté de répondre par la négative, tant la politique de la BoJ semble éloignée des préoccupations en présence, à la veille d’un FOMC sans doute décisif. La réalité est certainement plus complexe mais le seul abandon des taux négatifs n’est pas synonyme de normalisation de la politique monétaire, qui prendra, selon toute vraisemblance et dans le meilleur des cas, du temps.

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La BCE pose les bases de possibles baisses de taux en juin : le CAC franchit les 8.000 pts

A ceux qui s’interrogent encore sur le rôle de prévisions économiques des banques centrales, la BCE apporte la réponse : les prévisions servent à donner des indications aux marchés sur leurs intentions. Et ces dernières sont on ne peut plus claires.
• La BCE révise de 0,8 % à 0,6 % sa prévision de croissance 2024 pour la zone euro : un niveau inférieur au scénario de la Commission européenne publié mi-février (0,8 %), inférieur-même à notre propre estimation du mois de décembre (0,8 %) et, du reste, assez largement contrariant par rapport au discours réconfortant qui l’accompagne.
• Surtout, elle confirme son satisfécit à l’égard de la tendance à la baisse de l’inflation et, là encore, privilégie un scénario plus favorable à un assouplissement monétaire que tout autre chose. Sa prévision d’inflation 2024 est, ainsi, abaissée de 2,7 % en décembre à 2,3 %, avec un retour à 2 % envisagé pour 2025. La BCE force clairement le trait sur ce point. Fin février, en effet, l’acquis d’inflation était déjà de 1,6 %, ce qui implique des hausses mensuelles de 0,15 % seulement au cours des dix prochains mois, au lieu de 0,21 % au cours de l’année écoulée. La hausse des prix du pétrole qui aurait, toutes choses égales par ailleurs, pu pousser la BCE à revoir en légère hausse sa prévision, semble être absorbée par une confiance surprenante à l’égard des forces désinflationnistes à l’œuvre, souvent mentionnées par la présidente de l’institution.

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Un petit coup de pouce à Mme Lagarde de la part de J. Powell ?

Le scénario du pire qui aurait été celui d’un J. Powell beaucoup plus réservé sur l’éventualité d’une baisse des Fed Funds cette année n’a pas eu lieu. Le président de la Fed n’a pas changé grand-chose à son discours devant le Congrès par rapport à ce qui était ressorti du dernier FOMC : la croissance économique reste robuste, les progrès sont notables en matière d’inflation mais méritent d’être confirmés avant que la Fed ne puisse baisser ses taux d’intérêt… sans doute plus tard dans le courant de cette année. J. Powell n’a donc pas remis en cause ce qui semble aujourd’hui le plus important pour les marchés, à savoir, la perspective d’une baissse des Fed Funds en 2024 que les récentes données en provenance de l’économie américaine commençaient à sérieusement mettre à mal.
Mme Lagarde aura-t-elle, pour autant, les moyens de saisir la balle au bond et de prendre un pas d’avance sur la Fed en laissant filtrer son intention de baisser ses taux directeurs d’ici l’été à l’issue du comité de politique monétaire de cette semaine ? Elle aurait toutes les bonnes raisons de le faire, dont celle de montrer qu’elle peut s’affranchir de la Fed, comme le recommandent bon nombre d’économistes ainsi que certains des membres du Conseil des gouverneurs, et, surtout, celle de manquer cruellement d’arguments pour maintenir sa rhétorique sur la nécessité de conserver des conditions monétaires durablement restrictives.

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