Conjoncture asiatique, pas de quoi rassurer pour 2025

Baisse des taux en soutien de la demande dans le monde développé, rebond du commerce mondial, moindre inflation japonaise, aides publiques chinoises….La conjoncture asiatique bénéficie d’un certain soutien. Les données en présence montrent une légère amélioration sur le front de la demande en Chine et restent passables au Japon. Elles semblent, néanmoins, insuffisantes pour rassurer totalement alors que l’année 2025 s’annonce particulièrement compliquée, notamment pour l’Empire du milieu, face au retour de D.Trump à la Maison Blanche.

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Dans le tourbillon de la réélection de D. Trump : un tombereau de questionnements

Le monde a perdu pied depuis le 5 novembre, face à la déferlante de questions que suscite la victoire de D. Trump à la présidentielle américaine. À quoi s’attendre ? Les principaux points de son programme, bien qu’a priori connus, ne disent pas grand-chose sur la rapidité et la profondeur des changements qui découleront de leur application aux États-Unis ou dans le reste du monde.
La résonance du choc de la présidentielle américaine ne se résume pas à un programme, fonction du calendrier des réformes mais, tout autant, de la forme de gouvernance plus ou moins brutale qui lui sera associée, de la propagation ou, au contraire, de la résistance à la doctrine libertarienne prônée par D. Trump et ceux qui l’entourent, aux États-Unis et par-delà les frontières américaines. Quelle signification donner, dès lors, aux promesses fiscales, budgétaires, énergétiques, protectionnistes ou encore à la feuille de route du binôme Musk-Ramaswamy au futur « ministère de l’efficacité gouvernementale » dont les pourtours sont tellement éloignés de l’Amérique que nous connaissons ? Jusqu’où iront l’Europe et la Chine dans leur opposition et la défense de leurs intérêts respectifs et avec quels moyens ? La Fed parviendra-t-elle à conserver son indépendance ? etc…
Encore très largement inconnues, les réponses à ces questions, essentielles, n’en façonnent pas moins le contexte des marchés de ces deux dernières semaines, leurs hésitations et leurs contradictions.
– Le spectre d’un retour de l’inflation qui s’était imposé à la lecture des grandes lignes du programme républicain semble, aujourd’hui, relativisé par les promesses d’une baisse de moitié de prix de l’énergie.
– Les tensions sur les échéances les plus longues de la dette fédérale et les primes de termes issues de la perspective d’une nouvelle dérive de la dette publique que suggéraient les promesses fiscales du programme républicain se sont apaisées avec la promesse d’un régime budgétaire draconien, aux mains de Musk et acolytes.
– L’assurance que le reste du monde ne sortirait pas indemne des quatre années à venir a fini par prendre le pas sur les bourses du reste du monde et par porter le dollar au firmament, enrayant par là-même l’envolée du BTC qui a marqué les premiers jours suivant l’élection.
– La Fed, pour ne pas perdre davantage en crédibilité face à la solidité de la croissance et à la montée des anticipations d’inflation, a fini par rectifier son tir. Mais un programme budgétaire draconien et l’envolée du dollar ne finiront-ils pas par lui redonner plus de marges de manœuvre en 2025 ?

En somme rien n’est fait et sur chacun de ces points, majeurs, tout reste encore à écrire avec, selon les récits, des aboutissements radicalement différents que nous tentons d’élucider dans ce qui suit.

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L’inflation américaine cesse de baisser mais la Fed n’est pas encore dans l’inconfort

Comme attendu, l’inflation américaine est ressortie en hausse au mois d’octobre pour la première fois depuis mars, à 2,6 % après 2,4 % en septembre, du fait d’une moindre baisse annuelle de sa composante énergie. Les détails du rapport témoignent cependant d’un relatif statu-quo : l’inflation sous-jacente est stable à 3,3 % et les évolutions mensuelles des prix totaux et sous-jacents sont semblables à celles des deux derniers mois, de 0,2 % et 0,3 % respectivement. Au total, l’environnement inflationniste évolue peu et reste, dans l’ensemble, plus compatible avec un stationnement de l’inflation autour de 3 % qu’avec un retour à 2 %. A l’instar de J. Powell la semaine dernière, les membres de la Fed qui se sont exprimés aujourd’hui semblent s’en satisfaire et, reconnaissons-le, cela n’est guère choquant. La question, dorénavant, est celle de l’impact de la politique du futur gouvernement sur la croissance et l’inflation. Mais pour cela il faudra attendre.

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L’étonnant pari d’une Allemagne gagnante de la victoire de D. Trump

Curieuse combinaison en Allemagne où la situation économique donne, enfin, quelques signes patents d’amélioration, tandis que l’éclatement de la coalition au pouvoir ouvre la voie à la plus grave crise politique depuis des décennies et que le Dax, dont les entreprises sont a priori les premières exposées au protectionnisme promis par D. Trump, donne l’impression de surfer sans mollir sur la vague de confiance qu’a créé sa réélection…. aux Etats-Unis !En forçant quelque peu le raisonnement, il y a bien un moyen de réconcilier ces éléments de prime abord contradictoires :
1- Le pire de la conjoncture allemande est vraisemblablement derrière nous, en effet. Il s’agit d’un premier point positif dont on peut légitimement escompter un soutien pour les valeurs allemandes, après deux années de quasi-paralysie de l’activité.
2- La réélection de D. Trump, par les risques qu’elle constitue pour les entreprises allemandes, est sans doute la plus efficace des motivations pour sortir les politiques allemands de la léthargie dans laquelle ils se sont enferrés ces dernières années et rivaliser de propositions pour bichonner leurs entreprises qui menacent de fuir de l’autre côté de l’Atlantique pour profiter des avantages fiscaux promis par les républicains. L’accélération de la crise politique en Allemagne serait, ainsi, un électrochoc bienvenu pour une issue potentiellement meilleure et deviendrait, dès lors, moins inquiétante.
3- Enfin, la dynamique de croissance américaine, soutenue par la politique promise par D. Trump, pourrait rapporter davantage aux exportateurs allemands que ne leur coûteront les droits de douanes de 10 %, qu’une dépréciation de l’eurodollar viendrait, éventuellement, combler en partie …
L’ensemble tient a priori la route, tout du moins à brève échéance. Alors, les marchés voient-ils juste ?

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Andrew Bailey, la stratégie des petits pas de la BoE

La BoE vient d’annoncer une baisse de 25 points de base de ses taux directeurs, à 4,75 %. Il s’agit de la deuxième depuis août, après une pause en septembre dont A. Bailey avait, alors, tenté d’atténuer l’impact en ouvrant la porte à une possible baisse lors de la prochaine réunion du comité de politique monétaire. Cette fois-ci, en même temps qu’il matérialise ce geste, il souligne que les baisses de taux ne seront ni trop rapides ni trop fortes, afin d’assurer une maîtrise durable de l’inflation. La BoE attache, à l’évidence, une grande importance à l’équilibre de sa communication, laquelle tranche avec celle de la Fed. Sa prudence, permettra-t-elle mieux contrôler l’évolution des taux à terme que ce n’est le cas outre-Atlantique ? C’est tout l’enjeu de perspectives de baisses des taux directeurs britanniques beaucoup plus réservées que celles de la Fed, notamment justifiées par une politique budgétaire légèrement expansionniste cette année. A bon entendeur…

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Le mieux que la Fed puisse faire serait de s’abstenir, l’osera-t-elle ?

 La Fed n’a cessé d’être prise à défaut depuis le FOMC du 18 septembre au cours duquel elle s’était montrée particulièrement confiante sur les perspectives d’inflation et sa capacité à baisser ses taux directeurs. Dans le sillage de données économiques bien meilleures qu’attendu en octobre, les anticipations d’inflation se sont envolées et celles de baisse des Fed Funds ont été sensiblement réduites. La victoire de D. Trump à la présidentielle a fini d’enfoncer le clou avec un net regain de tensions des taux à terme, à 4,27 % pour les T-Notes à 2 ans et 4,44 % pour les échéances à 10 ans.

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Décollage de l’économie allemande

Les commandes à l’industrie allemande ont augmenté de 4,2 % en septembre, après une baisse de 5,4 % en août et deux nettes hausses, d’environ 4 % également, en juin et juillet. Résultat, sur l’ensemble du troisième trimestre, les ordres se sont accrus de 4,1 %, leur plus forte hausse depuis trois ans, pour une progression annuelle légèrement positive de 0,7 % pour la première fois depuis le début de 2022. Ces dernières informations s’ajoutent à celles déjà disponibles d’une nette amélioration du climat de confiance des consommateurs et de leurs dépenses et complète le diagnostic d’un environnement définitivement plus clément.

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