Le président de la BCE M. Draghi voit sans doute arriver la fin de son mandat avec une satisfaction : celle d’être parvenu à faire bouger les murs d’une institution, surtout connue pour son extrême rigidité avant sa prise de fonction, et d’avoir ainsi sauvé l’euro comme il s’y était engagé au cours de l’été 2012. On se doute malgré tout que le sentiment qui occupe l’esprit du président de la BCE n’est pas celui du succès mais bien celui de l’échec sur bon nombre de points, en premier lieu celui de n’être parvenu à restaurer des conditions d’une croissance plus équilibrée qui eussent pu se traduire par une normalisation de l’inflation, encore escomptée il y a peu. La situation laissée à la future équipe est, en cela, plus délicate encore que celle dont il avait héritée quatre ans après la crise financière de 2008 ; en particulier parce beaucoup a déjà été fait et que les ressources, de facto, s’érodent.